La dixième conférence sur les changements climatiques et le développement de l’Afrique s’est ouverte ce mercredi à Windhoek en Namibie par un appel de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) sur la nécessité d’une transition inclusive et équitable en Afrique.
A l’ouverture de cet événement phare du programme « Climat pour le développement en Afrique » (ClimDev-Afrique) qui porte sur le thème : "Transitions justes en Afrique : transformer le dialogue en action", M. Jean Paul Adam, représentant le Secrétaire Exécutif de la CEA, a annoncé les couleurs avec un appel à une transition centrée sur la personne humaine.
« …Permettez-moi de réaffirmer que pour être vraiment juste, la transition doit être centrée sur les personnes, elle doit être inclusive et équitable, ne laissant personne pour compte. Il ne peut y avoir d’émission zéro d'ici 2050 sans accès universel à l'énergie d'ici 2030. », a déclaré le Directeur de la Division des technologies, des changements climatiques et de la gestion des ressources naturelles de la CEA.
L'Afrique dispose de ressources énergétiques renouvelables considérables qui peuvent être exploitées pour accélérer la poussée vers l'industrialisation, créer des emplois verts et contribuer de manière significative à l'action climatique mondiale, a –t-il souligné.
M. Adam soutient qu’il y a une demande accrue de minéraux à mesure que les pays accélèrent leur transition des combustibles fossiles, et se réjouit de l’augmentation de la demande de minéraux de transition jusqu'à 500 % d'ici 2050 ; avec une demande de batteries qui augmente déjà de 25 % par an.
Poursuivant ses révélations sur les ressources naturelles de l’Afrique, M. Jean Paul Adam a fait remarquer que les prix du cobalt et du lithium ont explosé alors que la RDC fournit 68% du cobalt total mondial et contribue avec la Zambie pour 11 % à l'approvisionnement mondial en cuivre.
Les pays africains sont des sources majeures de nickel, magnésium, lithium, a ajouté l’expert qui, citant une étude récente de la CEA, soutient que la RDC peut produire des précurseurs de batteries de manière efficace et 30% moins cher qu'ailleurs.
Par conséquent, souligne –t-il, le potentiel de valeur ajoutée et de création de chaînes de valeur durables dans la production de batteries est énorme et il est nécessaire d'assurer un financement innovant et adéquat pour la transition au vu des besoins en investissement.
Il appelle à des investissements importants au - delà des ressources publiques pour combler le gap, puisque l'Afrique devra investir environ 1,7 milliards de dollars américains d'ici 2030 pour combler les lacunes en matière d'infrastructures.
500 milliards de dollars américains devront être investis d'ici 2030 et 2 000 milliards de dollars américains d'ici 2050 pour la production, le transport et la distribution d'électricité, a-t-il ajouté.
La CCDA-X qui prend fin vendredi vise à mobiliser les opinions de la région dans la perspective de la vingt-septième session de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, prévue du 6 au 18 novembre à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Participent aux assises de Windhoek, des ministres, des spécialistes des changements climatiques, des décideurs, des chercheurs et des universitaires, ainsi que des représentants de la société civile, du secteur privé et des groupes de jeunes et de femmes.
Plus grande rencontre africaine sur les changements climatiques, la CCDA est un espace de dialogue phare de l’initiative ClimDev-Afrique, fruit d’un partenariat entre la Commission de l’Union africaine (CUA), la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission économique pour l’Afrique (CEA).