En ligne, le 21 avril 2022 (CEA) - Les statistiques commerciales officielles tiennent souvent compte du commerce formel et laissent de côté le commerce informel, ce qui conduit à une sous-estimation du commerce intra-africain, du commerce intra-Communauté économique régionale (CER) et du commerce africain en général. Comprendre l’ampleur du commerce informel sera déterminant pour suivre avec précision le commerce intra-africain, en particulier dans le contexte de la ZLECAf.
« Étant donné que la majorité des commerçants transfrontaliers informels sont des femmes, les données du Commerce transfrontalier informel (ICBT) sont essentielles pour comprendre les différentes dynamiques en jeu qui pourraient éclairer l’élaboration et la mise en œuvre de politiques et de processus commerciaux sensibles au genre », déclare Stephen Karingi, Directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce, de la CEA, s’exprimant lors du lancement virtuel de la phase II du projet CEA/Afreximbank.
Sur la base d’une étude de la CEA, on estime que le Commerce transfrontalier informel représente entre 7 et 16% des flux commerciaux formels intra-africains et entre 30 et 72% du commerce formel entre les pays voisins. Ces chiffres sont significatifs et ont des implications importantes pour la valeur, la composition et la sophistication du commerce intra-africain.
Brian Mureverwi, Conseiller commercial, au Département du développement économique, du commerce, de l’industrie et des mines, de l’Union africaine, souligne la nécessité de proposer une méthodologie concrète qui saisit les données du Commerce transfrontalier informel afin de proposer des politiques fondées sur des preuves. Il ajoute en outre qu’une fois les données saisies, elles alimenteront le portail de l’Observatoire africain du commerce où les décideurs politiques pourront accéder aux informations dans le confort de leurs bureaux.
Pour sa part, Anthony Coleman, Économiste de recherche principal à l’Afreximbank, fait remarquer que pour la Banque, il est important de comprendre quels sont les produits qui dominent le Commerce transfrontalier informel, le volume des échanges, les corridors qui sont les plus fréquentés pour que l’institution puisse façonner son intervention en s’attaquant aux contraintes du commerce transfrontalier informel sur le continent.
S’appuyant sur la phase pilote du projet, un projet de trois ans financé par Afreximbank impliquera le développement d’une méthodologie continentale pour la collecte de données du Commerce transfrontalier informel en Afrique.
Les méthodologies existantes de collecte de données du Commerce transfrontalier informel telles que la méthodologie utilisée dans les projets pilotes et de phase II de collecte de données du Commerce transfrontalier informel dans la région de la CEDEAO qui s’appuie sur la méthodologie ECO-ICBT, et la méthodologie du Bureau ougandais des statistiques (UBOS) pour la collecte de données du Commerce transfrontalier informel qui forme le base de la méthodologie harmonisée pour la collecte de données du Commerce transfrontalier informel dans les régions d’Afrique orientale et australe servira d’apports importants à la méthodologie continentale.
La réunion de lancement a abouti à la création d’un groupe de travail qui développera la méthodologie continentale pour la collecte de données du Commerce transfrontalier informel. Les réunions du groupe de travail seront convoquées par la Commission de l’Union africaine (CUA) avec l’appui technique de la CEA et d’AFREXIMBANK.
Contexte
En 2019, la CEA et AFREXIMBANK, en collaboration avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ont lancé un projet pilote conjoint d’un an (Phase I) pour collecter des données du Commerce transfrontalier informel le long du corridor Abidjan-Lagos, au sein de l’espace CEDEAO. L’objectif de ce projet était d’identifier l’échelle, l’ampleur et les caractéristiques du commerce transfrontalier afin de refléter plus efficacement les problèmes qui l’entourent dans les cadres politiques, car les statistiques officielles ne saisissent généralement que le commerce formel. La Commission de l’Union africaine et East African Grain Council se sont associés à la mise en œuvre de ce projet pilote.
L’une des principales recommandations de ce projet pilote était l’impératif d’une méthodologie continentale pour la collecte de données sur le Commerce transfrontalier informel en Afrique en raison du fait que: i) il n’y a pas de définition universellement acceptée pour le Commerce transfrontalier informel et ii) il existe des différences significatives dans les méthodologies adoptées pour suivre le Commerce transfrontalier informel, ce qui rend difficile la comparabilité des ensembles de données sur le Commerce transfrontalier informel.
Les enseignements du projet pilote qui s’est achevé avec succès en 2020 sont reflétés dans les études suivantes :
Enhancing the Quality of ICBT in the ECOWAS Region
Africa Trade Report 2020
Towards an estimate of informal cross-border trade in Africa
Publié par :
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