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La CEA et ses partenaires sont priés de continuer à soutenir les efforts de l’Afrique pour vaincre la COVID-19

24 mars, 2021

Addis-Abeba, Éthiopie, le 24 mars 2021 (CEA) - Les ministres africains des finances, de la planification et du développement économique appellent à l’unanimité la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et ses partenaires de développement à diriger et à soutenir les efforts importants pour la croissance économique de l’Afrique rebondir au lendemain de la pandémie de COVID-19.

Dans une déclaration adoptée à l’issue de la 53ème session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, de la Commission économique pour l’Afrique, les ministres félicitent la CEA et ses partenaires d’avoir fourni aux pays africains une plate-forme pour discuter de plusieurs initiatives en matière de dette, comme l’Initiative de suspension du service de la dette du Groupe des 20 (DSSI) et la restructuration de la dette souveraine, pour améliorer l’accès des États membres au financement afin de répondre efficacement à la pandémie.

La CEA préconise depuis pour l’extension de la DSSI jusqu’à la fin de 2021 au moins, afin de garantir que les pays disposent de suffisamment de liquidités pour réagir et entamer la relance en libérant des ressources pour payer les vaccins dont ils ont grand besoin et améliorer leurs tampons. La Facilité de liquidité et de durabilité (LSF) est un autre instrument important sur lequel la CEA et ses partenaires travaillent pour aider les pays africains à accroître leurs liquidités. Le groupe de réflexion a été l’un des principaux préconisateurs d’une nouvelle émission et d’une réaffectation de Droits de tirage spéciaux (DTS) aux pays à revenu faible et intermédiaire.

« Nous sommes particulièrement préoccupés par le fait que la pandémie de COVID-19 pourrait aggraver les vulnérabilités de la dette des pays africains les moins avancés », lit-on dans la déclaration ministérielle.

« Cinq des six pays en situation de surendettement sont des pays africains les moins avancés et deux des pays les moins avancés ont décidé de rechercher une restructuration de la dette dans le cadre commun de traitement de la dette au-delà de l’Initiative de suspension du service de la dette du Groupe des 20 ».

« Nous soulignons la nécessité de revoir le système actuel d’appui aux pays les moins avancés dans la perspective de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, en janvier 2022, afin de garantir que les mesures internationales d’appui fournissent les niveaux d’aide nécessaire aux pays les moins avancés d’Afrique et à Haïti pour éliminer les obstacles structurels au progrès auxquels ils sont confrontés et surmonter leurs vulnérabilités ».

Dans la déclaration, les ministres reconnaissent qu’avant l’épidémie de COVID-19, l’Afrique avait fait des progrès considérables vers des résultats sociaux, avec une réduction des niveaux de pauvreté dans la plupart des sous-régions, mais le rythme de la réduction de la pauvreté a été lent, avec un Produit intérieur brut par habitant de 0,5%, inférieure à celle des deux décennies précédentes, et que cette trajectoire de croissance, actuellement bloquée voire inversée en raison de la pandémie, n’a pas été inclusive, avec une faible création d’emplois.

Ils reconnaissent également le rôle joué par les technologies numériques dans la transformation de l’industrie à travers ce que l’on appelle la quatrième révolution industrielle, qui comprend l’adoption de technologies telles que les robots industriels et l’impression tridimensionnelle dans la fabrication, ainsi que l’utilisation des méga données et de l’Intelligence artificielle dans le développement de produits et le commerce électronique dans le marketing et la vente, portant l’industrialisation à un tout autre niveau.

Au cours de la conférence de deux jours, les ministres ont délibéré sur le thème « L’industrialisation durable et la diversification de l’Afrique à l’ère du numérique dans le contexte de la COVID-19 », et considèrent que l’industrialisation est sans doute la seule voie historiquement prouvée vers une croissance et un développement économiques durables, étayée par des économies industrialisées plus fortes, favorisées par la numérisation et la diversification, et associées à des politiques et stratégies respectueuses de l’environnement.

« Nous prenons note des opportunités offertes par la pandémie de COVID-19 pour renforcer les politiques et mieux progresser grâce à une voie d’industrialisation qui est écologiquement durable et dotée de l’autonomie numérique, qui appelle les décideurs à semer les graines d’une base solide pour l’ère du numérique en renforçant les capacités de recherche et développement, en intégrant la science, la technologie et l’innovation dans les politiques de développement, en investissant dans Internet et les infrastructures numériques, et en améliorant les compétences numériques et les conditions de travail », déclarent les ministres.

Les ministres africains reconnaissent que, malgré la reprise de la croissance économique à 2,9% en 2019, contre 2,7% en 2018, la pandémie de coronavirus a considérablement affecté la croissance africaine en 2020, avec une baisse estimée de 5,4% du taux de croissance du Produit intérieur brut, avec une incidence négative sur le développement social, et induit de graves défis pour les pays africains pour atteindre les Objectifs de développement durable et les aspirations de l’Agenda 2063.

« La pandémie a causé des défis et des risques et incertitudes possibles pour les perspectives à moyen terme, en particulier en raison de la faible activité économique due aux confinements pour lutter contre la pandémie, la menace du changement climatique, le ralentissement économique mondial et les vulnérabilités exposées par la COVID-19 », font remarquer les ministres, ajoutant qu’ils sont préoccupés par la tendance à la désindustrialisation due à la pandémie.

Les ministres reconnaissent l’importance d’aligner les politiques industrielles sur d’autres politiques sectorielles pertinentes, de promouvoir la consommation et la production locales, la participation aux chaînes de valeur régionales et mondiales et de tirer parti des avantages de la Zone de libre-échange continentale africaine pour stimuler l’industrialisation du continent.

Selon les ministres, il est important de mettre en place une stratégie d’industrialisation et de diversification économique inclusive qui favorise l’émergence de micro, petites et moyennes entreprises compétitives et d’un secteur informel bien lié.

« Il est impératif pour l’Afrique de continuer à adopter des processus d’élaboration de politiques fondés sur des preuves, dans le but de planifier, concevoir, mettre en œuvre, suivre et évaluer des politiques de développement durable et inclusif qui favorisent la cohésion sociale grâce à des données de qualité dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063 », indiquent les ministres dans leur déclaration.

 

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