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L’Union africaine appelle à investir dans l’éducation et le développement des compétences à travers un nouveau contrat social

6 novembre, 2023
African Union calls for investment in education and skills development through a new social contract

Addis-Abeba, le 6 novembre 2023 (CEA) – Les jeunes, considérés l’avenir de l’Afrique, peuvent contribuer à la transformation économique du continent mais ont besoin de compétences pour être employables ; ce défi peut être relevé en investissant dans l’éducation et le développement des compétences peuvent.

Lors de la cinquième session du Comité des politiques sociales, de la lutte contre la pauvreté et du genre, le Commissaire de l’Union africaine à l’éducation, la science, la technologie et l’innovation (ESTI), Mohammed Belhocine, a souligné qu’un nouveau contrat social ancré dans l’éducation et le développement des compétences est la clé pour libérer le potentiel de l’Afrique et répondre aux aspirations de sa population.

« Le succès d’un nouveau contrat social nécessite que l’Afrique exploite le dividende démographique de sa population, en particulier celui des femmes et des jeunes, dont l’énergie, la créativité et le courage doivent guider son programme de développement », a déclaré M. Belhocine, dans une allocution prononcée en son nom par Mme Sophia Ashipala, Cheffe du Département de l’éducation de l’UA.

Il a déclaré qu’un changement de paradigme dans l’approche de l’éducation et du développement des compétences est nécessaire pour aller au-delà des modèles traditionnels et adopter des méthodes innovantes capables d’exploiter la technologie, la créativité et l’apprentissage expérientiel.

En outre, il est nécessaire de réduire l’écart entre les sexes en matière d’éducation et de développement des compétences.

« L’autonomisation des femmes et des filles à travers l’éducation n’est pas seulement un impératif moral mais aussi un impératif économique », a-t-il noté, ajoutant que « lorsque les femmes ont un accès égal à l’éducation et aux opportunités, elles contribuent de manière significative à la croissance économique et au développement social ».

M. Belhocine a noté que l’Afrique se trouve dans un paradoxe. Le continent est le berceau de l'humanité et le continent d’une diversité sans précédent avec une population jeune, des ressources naturelles abondantes et un vaste potentiel de croissance et de prospérité. Pourtant, ce même continent est aux prises avec de nombreux défis, notamment celui de la pauvreté, des inégalités et des disparités sociales.

Selon la Banque africaine de développement, la jeunesse africaine devrait doubler pour atteindre 830 millions d’ici 2050, ce qui rend l’éducation et le développement des compétences encore plus essentiels. La Banque mondiale estime que l’Afrique subsaharienne a le taux de chômage des jeunes atteignant plus de 20 % dans certains pays, le plus élevé au monde.

Selon l’UNESCO, sur les 500 millions d’enfants âgés de 5 à 19 ans, près de 100 millions ne sont pas scolarisés en Afrique subsaharienne.

« Il s’agit d’une tragédie à laquelle nous devons remédier de toute urgence. Nous devons nous assurer que chaque enfant en Afrique ait accès à une éducation de qualité, quels que soit son origine ou son lieu de résidence », a déclaré M. Belhocine, ajoutant que « Nous devons investir dans des programmes qui dotent la jeunesse africaine des compétences nécessaires pour réussir dans le marché du travail moderne. Cela comprend l’alphabétisation numérique, la formation professionnelle et l’éducation à l’entrepreneuriat. Ce faisant, non seulement nous libérons le potentiel économique, mais nous favorisons également l’innovation et l’autonomie.

M. Belhocine a exhorté les gouvernements, la société civile et le secteur privé à collaborer pour investir dans l’éducation et le développement des compétences ; l’inclusion devrait être notre principe directeur pour garantir que l’éducation et le développement des compétences atteignent les communautés les plus marginalisées et les plus vulnérables.

Il a appelé à ce qu’on reconnaisse le potentiel de la science, de la technologie et de l’innovation (STI) en tant qu’outils multifonctionnels et catalyseurs pour atteindre les Objectifs de développement du continent. Pour que la science, la technologie et l’innovation puisse jouer son rôle central et essentiel dans la transformation socio-économique de l’Afrique, il faut renouveler les investissements dans l’éducation.

« Construire un nouveau contrat social pour l’Afrique à travers l’éducation et le développement des compétences n’est pas seulement une aspiration ; c’est un engagement que nous devons tous prendre », a déclaré M. Belhocine, ajoutant que « c’est une promesse faite à la jeunesse africaine que ses rêves sont à portée de main, et c’est un engagement de créer un continent où personne n’est laissé pour compte ».

La Directrice par intérim de la Division du genre, de la lutte contre la pauvreté et de la politique sociale (GPSPD), de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Sweta Saxena, a noté que l’éducation peut être un levier sur lequel l’Afrique peut construire un nouveau contrat social car elle est liée à tous les ODD.

Compte tenu de l’échéance imminente des ODD, l’Afrique est sur le point de manquer la plupart de ses cibles, a déclaré Mme Saxena, citant que certains progrès ont été réalisés pour les ODD 15 et 17, en particulier dans les domaines de la santé et de l’éducation, mais qu’il y a eu une régression en ce qui concerne les cibles sur le changement climatique, les institutions humaines et les institutions judiciaires.

Elle a déclaré que le seul point positif de l’Afrique a été les progrès réalisés dans la mise à disposition des données, mais que cela aussi n’a pas permis de prendre des décisions éclairées. Les multiples crises à savoir, la pandémie de COVID-19, la guerre en Ukraine et les conséquences du changement climatique ont bloqué les progrès en matière des ODD ; ce qui a accru la pauvreté et le chômage sur le continent.

Citant qu’un enfant sur trois n’est pas scolarisé en Afrique, Mme Saxena a déclaré que cela appelle à repenser la création d’un nouveau contrat social qui puisse aider à récolter les bénéfices d’une population jeune. La moitié de la population africaine aura moins de 25 ans d’ici 2050.

« Nous devons construire un nouveau contrat social capable de réorganiser et de redéfinir les priorités de ce que nous voulons, de donner à tous un accès égal aux opportunités afin que chacun puisse vivre pleinement son potentiel et contribuer à la société de manière significative », a déclaré Mme Saxena, ajoutant que cela est possible grâce à une utilisation prudente des ressources limitées et également à une relation symbiotique entre le gouvernement et le peuple.

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