Addis-Abeba, le 13 février 2023, (CEA) - Suite aux multiples crises financière, sanitaire et climatique qui affectent l’Afrique, les pays doivent accélérer les efforts de reprise inclusive pour stimuler la croissance économique, exhorte le Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique pour l’Afrique, M. Antonio Pedro.
S’exprimant lors d’un point de presse avant la 55ème session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique (CoM 2023), de la Commission économique pour l’Afrique M. Pedro déclare que les conséquences des chocs causés par la COVID -19, la guerre en Ukraine et le changement climatique ont plongé davantage de personnes dans l’extrême pauvreté et ont accru les inégalités dans le monde.
« L’Afrique accuse encore plus de retard, représentant désormais la plus forte proportion de pauvres du monde », met en garde M. Pedro, soulignant que le nombre croissant de pauvres et de personnes vulnérables rend plus difficile la réduction de l’écart entre les riches et les pauvres.
« Les efforts de reprise doivent être favorables aux pauvres et inclusifs, en vue de favoriser un contrat social qui offre des chances égales pour tous », déclare-t-il, ajoutant qu’ « il est important que notre croissance ne laisse personne de côté et si nous le faisons alors le contrat social qui est essentiel pour avoir la stabilité et la prospérité sera complètement perturbé ».
M. Pedro indique qu’une reprise favorable aux pauvres et inclusif doit être délibérément intégré dans la conception et la mise en œuvre de politiques, notamment en garantissant la contribution de toutes les parties prenantes telles que les Petites et moyennes entreprises à ces processus.
La 55ème session du Comité d’experts de la CEA de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, une réunion statutaire de la CEA se tiendra du 15 au 17 mars 2022. Elle sera suivie de la réunion ministérielle de la Conférence les 20 et 21 mars 2023.
La Conférence réunit les ministres des finances, de la planification et du développement économique des États membres africains, les gouverneurs des banques centrales, des entités du Système des Nations Unies et des institutions financières panafricaines.
En outre, la conférence attirera également des institutions universitaires et de recherche africaines, des partenaires de développement, des organisations intergouvernementales et d’autres parties prenantes clés pour discuter des questions statutaires relatives à la fonction de la CEA, engager et échanger des points de vue sur le développement économique et social en Afrique ainsi que pour faire le point sur les progrès réalisés en matière d’intégration régionale ainsi que d’autres questions pertinentes pour le continent.
Cette année, le Comité d’experts et la réunion ministérielle se réuniront sous le thème « Favoriser la reprise et la transformation en Afrique pour réduire les inégalités et les vulnérabilités ».
« La capacité des pays africains à lutter efficacement contre la pauvreté et les inégalités est également gravement limitée compte tenu du recul de la croissance économique, du rétrécissement de l’espace budgétaire, de l’augmentation de la dette, des chocs sur les matières premières et du resserrement des conditions financières mondiales », affirme M. Pedro, mettant en garde que l’Afrique est confrontée à un risque plus élevé de ne pas parvenir aux objectifs en ce qui concerne la réduction de la pauvreté et des inégalités fixés dans le Programme 2030 pour le développement durable et l’Agenda 2063.
Déplorant que la COVID-19 et le conflit ukrainien ont anéanti certains des gains de développement réalisés au cours de la dernière décennie en termes de croissance économique, d’inclusion sociale et de réduction de la pauvreté, M. Pedro indique que les flux commerciaux et les chaînes d’approvisionnement de l’Afrique sont également perturbés. De ce fait, il est pertinent pour l’Afrique de promouvoir des solutions locales. Il dit que pour sa part, le continent a réagi positivement aux conséquences de la COVID-19 avec la création de la plate-forme numérique ATEX pour stimuler le commerce des produits de base essentiels dans le cadre de la ZLECAf.
M. Pedro déclare que la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique vise à renouveler l’attention et l’action sur la réduction de la pauvreté, des inégalités et d’autres facteurs qui ont rendu les Africains vulnérables à ces fléaux.
Il fait remarquer que l’Afrique a des opportunités considérables pour construire des économies fortes, résilientes et compétitives grâce à la mise en œuvre accélérée de la Zone de libre-échange continentale africaine, au développement des marchés des crédits carbone, à la promotion de l’urgence des chaînes de valeur régionales dans le sous-secteur des Batteries et des véhicules électriques, pour ne citer que quelques-uns.
S’exprimant lors de la même conférence de presse, la deuxième Vice-Présidente du 54ème Bureau de la CEA et Ambassadrice du Zimbabwe en Éthiopie et Représentante permanente auprès de l’Union africaine et de la CEA, Mme Sophia Nyamudeza, déclare que le thème de la CoM 2023 est opportun alors que les pays africains se remettent de la COVID-19 et subissent une crise alimentaire mondiale et souffrent des chocs du changement climatique.
Publié par :
La Section des communications
Commission économique pour l’Afrique
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