C’est l’un des messages clés portés par la Société civile lors de la dixième Conférence annuelle sur le Changement Climatique et le Développement de l’Afrique, qui se tient à Windhoek en Namibie, du 24 au 28 octobre 2022.
En marge des événements parallèles sur les Transitions énergétiques justes, Eugene Nforngwa, lead expert de Just Transition and Energy Access à PACJA, a porté l’un des messages forts de la société civile à cette dixième Conférence sur le Changement Climatique : « Pour nous à PACJA, la COP27 doit être celle du peuple africain, non une COP africaine. Cette rencontre doit pouvoir porter les aspirations les plus profondes des populations. Si je suis cultivateur par exemple, les décisions de la COP doivent pouvoir impacter positivement mon activité », a déclaré Eugène Nforngwa.
Selon l’expert, les problèmes du continent sont uniques. Il est important de prendre en compte le fait qu’en Afrique, presque tous les secteurs sont ancrés sur le capital naturel : l’agriculture par exemple dépend des sols et de la pluie ; l’accès à l’énergie dans les ménages dépend des forêts. Si donc ces paramètres ne sont pas pris en compte, les décisions arrêtés ne seront pas bénéfiques pour l’Afrique. Selon l’expert, l’une des priorités pour l’Afrique aujourd’hui c’est de demander aux pays industrialisés de financer la transition juste. Il va également falloir payer les dommages, car, de nombreuses populations ont perdu leurs sources de revenus du fait des changements climatiques, certains pays ont perdu leurs infrastructures (les routes par exemple, du fait des inondations consécutives aux changements climatiques).
Mais au-delà de tout, il faudra surtout que les pays riches réduisent effectivement leurs émissions. « On a bien vu avec la guerre en Ukraine que ces pays retournent vers les énergies fossiles qu’ils nous demandent d’abandonner… Voilà autant de problèmes qu’il va falloir résoudre pendant la COP27 », a ajouté le lead expert de Just Transition and Energy Access à PACJA. Ce dernier précise tout de même que la transition est aujourd’hui inévitable et apparait comme une réelle opportunité pour l’Afrique. La première chose à faire selon lui, sera de transférer les investissements dans le secteur du pétrole vers les énergies renouvelables. Les pays qui l’ont compris, investissent déjà dans ce sens.
Notons qu’au cours de cette dixième Conférence annuelle sur le Changement Climatique et le Développement de l’Afrique, plusieurs autres sous-thèmes ont suscité de l’intérêt, lors des événements parallèles. Il s’agit des sous thèmes relatifs aux Solutions fondées sur la nature et marchés du carbone ; Adaptation et renforcement de la résilience au changement climatique ; Défis et opportunités du financement climatique ; Opportunités de croissance verte et création d'emplois ; Systèmes alimentaires et renforcement des chaînes de valeur ; et la Participation des jeunes.
La Conférence des Parties sur le Changement Climatique, cette plateforme où se définissent les grandes politiques qui vont influencer les pratiques à plusieurs niveaux, apparait donc comme une aubaine pour poser les réels problèmes du continent et d’en ressortir avec des pistes de solution concrètes.