Rapport de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique sur ses travaux lors de la cinquante-cinquième session de la Commission économique pour l’Afrique - [Arabe]
Rapport du Comité d’experts sur sa quarante et unième réunion - [Arabe]
Rapport du Comité d’experts sur sa quarante et unième réunion - Note du secrétariat - [Arabe]
Vue d’ensemble de la Conférence
La cinquante-cinquième session de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) comprend une réunion préparatoire du Comité d’experts de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, suivie du segment ministériel de la Conférence. Outre le fait qu’elle examine les questions statutaires relatives à la Commission, la Conférence est l’une des plus importantes instances de dialogue et d’échanges de vues entre les ministres africains chargés des finances, de la planification et du développement économique et les gouverneurs des banques centrales sur des questions relatives au programme de développement de l’Afrique.
Thème de la cinquante cinquième Session
Le thème de la cinquante-cinquième session de la Commission sera : « Favoriser la reprise et la transformation en Afrique pour réduire les inégalités et les vulnérabilités ».
Le taux de croissance élevé des deux dernières décennies a permis de réduire le niveau de pauvreté en Afrique, la part de la population vivant dans l’extrême pauvreté ayant été ramenée de 55 % à 35 % entre 2000 et 2019. Néanmoins, 546 millions de personnes vivent encore dans l’extrême pauvreté en 2022. Il est alarmant de constater que des millions de personnes vulnérables sur le continent rejoignent les rangs de la population pauvre du fait des chocs mondiaux, annulant des décennies de progrès. La pandémie de COVID-19 a poussé 55 millions d’Africains supplémentaires en dessous du seuil de pauvreté, et l’incidence de la guerre en Ukraine devrait encore aggraver le problème.
Même lorsque le taux de croissance était élevé en Afrique, toute la population n’en a pas profité de manière égale. Par exemple, entre 2004 et 2019, les 10 % des salariés les mieux rémunérés ont bénéficié d’environ 75 % du revenu total. Les fortes inégalités, associées à un taux de pauvreté élevé, créent un cercle vicieux dans lequel les goulets d’étranglement structurels persistent, rendant les populations africaines perpétuellement vulnérables aux chocs économiques et non économiques.
La capacité des pays africains à lutter efficacement contre la pauvreté et les inégalités est aujourd’hui fortement limitée par le déclin de la croissance économique, la réduction de la marge de manoeuvre budgétaire, l’augmentation de la dette, les fortes variations du prix des denrées de base et le durcissement des conditions financières mondiales. Le risque de ne pas réaliser les objectifs relatifs à la pauvreté et aux inégalité énoncés dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et dans l’Agenda 2063 : l’Afrique que nous voulons de l’Union africaine est plus élevé que jamais.
L’objectif de la cinquante-cinquième session de la Commission est donc de renouveler l’attention portée à la réduction de la pauvreté, des inégalités et des autres facteurs qui rendent la population africaine continuellement vulnérable à ces fléaux, et de relancer des actions à cet égard. Les efforts de relance doivent être favorables aux pauvres et à l’inclusion, en vue de favoriser l’instauration d’un « nouveau contrat social » offrant des chances égales pour tous et toutes. Il existe sur le continent des possibilités considérables d’atteindre ces objectifs et de les dépasser, notamment grâce aux activités menées dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine, aux investissements verts, à la transformation numérique et aux réformes de l’architecture financière mondiale.