Addis-Abeba, le 20 mars 2023 (CEA) – L’Afrique - frappée par plusieurs crises simultanées - devrait rapidement investir et mettre en œuvre des stratégies centrées sur les personnes afin de mobiliser des ressources financières et accélérer la reprise économique sur le continent, a exhorté Antonio Pedro, Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique pour l’Afrique.
Ouvrant le segment ministériel de la 55ème session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la CEA, M. Pedro a déclaré que l’Afrique était au centre des transitions mondiales vers la durabilité, telles que la décarbonisation des systèmes de production, l’électrification des infrastructures de transport et l’accélération de l’utilisation des énergies renouvelables, qui, selon lui, devraient soutenir la reprise de l’Afrique après les multiples crises survenues.
«Nous devons adopter des mesures pour atténuer la vulnérabilité économique et sociale, réduire les inégalités économiques, favoriser une croissance inclusive et résiliente et accélérer la réduction de la pauvreté en Afrique», a déclaré M. Pedro aux participants, soulignant que l’Afrique a besoin d’un modèle de développement centré sur les personnes qui prenne en compte la pauvreté et la réduction des inégalités dans les stratégies de développement nationales et régionales.
Le thème de la Conférence, « Favoriser la reprise et la transformation en Afrique pour réduire les inégalités et les vulnérabilités », est opportun selon M. Pedro, dans un contexte où les crises qui se chevauchent ont érodé les réalisations en Afrique. Il a souligné que le continent devait renforcer ses fondamentaux macroéconomiques et accéder à un financement adéquat pour promouvoir des transformations structurelles.
« Nous devons réduire les risques d’investissement sur le continent pour les investisseurs nationaux et étrangers », indique M. Pedro, appelant au développement de projets bancables qui ont un maximum de répercussions socio-économiques.
Faisant allusion à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui représente une opportunité de combler le fossé des inégalités et de la vulnérabilité tout en favorisant la reprise et la transformation en Afrique ; il ajoute qu’il est nécessaire d’accélérer sa mise en œuvre pour soutenir la reprise économique de l’Afrique. En outre, la collecte de fonds pour le développement à long terme nécessite plusieurs approches, telles que la croissance des marchés financiers nationaux et régionaux et l’engagement dans le marché des crédits carbone qui pourrait débloquer 82 milliards de dollars pour l’Afrique, ce qui pourrait stimuler une industrialisation et une diversification économique durables.
Pour sa part, le Ministre éthiopien des finances, Ahmed Shide, a appellé les pays africains à diversifier leurs économies et à minimiser leur dépendance aux secteurs extractifs tout en mettant en œuvre des mesures politiques inclusives pour relever les défis économiques.
« Nos approches pour relever les défis économiques et réduire la pauvreté doivent trouver un équilibre entre les mesures de réponse à court terme et les solutions préventives durables », a déclaré M. Shide, exhortant les pays à exploiter leur potentiel national pour transformer le continent et réduire la pauvreté.
Le Ministre d’État ougandais chargé des finances et du développement et Président du Bureau de la cinquante-cinquième session, Henry Musasizi, a souligné que les pays africains devraient mettre en œuvre des réformes de leurs politiques publiques pour lutter contre les inégalités et la pauvreté, ces dernières ayant été aggravées par les multiples crises qui affectent l’Afrique.
« À 8 ans de l’échéance du Programme de développement à l’horizon 2030, cela souligne l’urgence de lutter contre la pauvreté et les inégalités sur le continent », a déclaré M. Musasizi.
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