Vous êtes ici

Si la ZLECA réussit, elle fera date (Intervenant)

6 décembre, 2019
Prévu du 5 au 6 décembre, le colloque permettraaux chercheurs de se pencher sur les opportunités de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), son processus de mise en œuvre ainsi que les leçons à retenir de différentes expériences d'intégra

Rabat, 5 décembre 2019 - La Commission économique pour l’Afrique, la Chaire OMC de l’Université Mohamed V de Rabat et leurs partenaires ont procédé jeudi 5 décembre au lancement des travaux de la XIIIème édition du Colloque International de Rabat sous le thème : « Zone de libre-échange continentale et intégration régionale en Afrique comme leviers de la croissance durable et de la création d'emplois ».

Prévu du 5 au 6 décembre, le colloque permettraaux chercheurs de se pencher sur les opportunités de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), son processus de mise en œuvre ainsi que les leçons à retenir de différentes expériences d'intégration régionale.

« Outre son potentiel en termes de création de commerce et d’Investissements Directs Etrangers (IDE), la ZLECA devrait contribuer à réunir les conditions d'une croissance inclusive et durable dans nos pays », a souligné Azzedine Ghoufrane, Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales - Souissi et Chaire OMC de l’Université Mohamed V de Rabat à l’occasion de l’ouverture des travaux du colloque.

Apparue dans un contexte caractérisé par un ralentissement de la croissance mondiale, il est attendu que la mise en place effective de la ZLECA contribue à ouvrir de nouveaux horizons pour favoriser la diversification des  économies africaines, à améliorer leurs systèmes productifs et les rediriger vers des processus plus sophistiqués à plus grande valeur ajoutée, et à réduire leur dépendance à l’égard d’un nombre limité de partenaires commerciaux par une réorientation vers les marchés en croissance voisins.

« La ZLECA est une opportunité de renforcer l’intégration régionale et d’accélérer la transformation structurelle en Afrique. Nous estimons qu’elle peut également aider à renforcer la compétitivité des économies africaines et à générer des centaines de milliers d’emplois », a ainsi indiqué Khaled Hussein, responsable de la section initiatives sous-régionales au Bureau de la CEA en Afrique du Nord.

« Nos travaux ont démontré que toutes les régions africaines connaitront une augmentation des exportations de biens industriels et intermédiaires permettant une plus grande diversification horizontale et une meilleure insertion dans les chaines de valeurs régionales et globales, et constituant ainsi un catalyseur pour l'industrialisation et la transformation économique structurelle », a confirmé pour sa part Mustapha Sadni Jallab, Chef de la Division Formation et Recherche de l'Institut africain de développement économique et de planification (IDEP, CEA).

Il convient de noter qu’en plus de la publication de nombreuses études sur l’impact de la ZLECA en Afrique (déterminants macroéconomiques en Afrique, emploi, mobilité des travailleurs, éradication de la pauvreté etc.) et la mise en place d’outils de modélisation en ligne, la CEA travaille aujourd’hui à la facilitation de la mise en œuvre de la ZLECA, l’évaluation de son impact, et soutient activement la mise en place de stratégies nationales qui permettront aux pays de saisir les opportunités offertes par cet accord.

« Le multilatéralisme représenté par l'OMC et les initiatives régionales telles que la ZLECA sont complémentaires dans la mesure où l’objectif est de tirer parti du commerce et contribuer aux stratégies de croissance durables et inclusives », a ajouté pour sa part Said El Hachimi, Représentant de l'OMC, qui a indiqué que son organisation suit avec intérêt le processus d'intégration en Afrique. « Si la ZLECA réussit, elle fera date, du point de vue du nombre de pays membres mais aussi de par ses objectifs de croissance durable et inclusive et de création d’emplois », a-t-il souligné.

En conclusion, Abdelmounaim El Gueddari, Directeur du Laboratoire d’Etudes et de Recherches Juridiques et Politiques (LERJP) de l’Université Mohammed V de Rabat, a exprimé l’espoir que, à l'heure où beaucoup d’accords de libre-échange ont tendance à se solder par des balances commerciales déficitaires pour les pays du Sud, la ZLECA pourra contribuer à remédier à de telles défaillances en renforçant le commerce Sud-Sud.

La XIIIème édition du Colloque International de Rabat a été conjointement organisée cette année par la Chaire de l’OMC de l’Université Mohammed V de Rabat et le Programme des Chaires de l’OMC, la Commission Economique pour l’Afrique (CEA), La Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Souissi (Rabat), le Laboratoire d’économie appliquée au développement (LEAD) de l’Université de Toulon (France) et le Laboratoire d’Etudes et de Recherches Juridiques et Politiques (LERJP) de l’Université Mohammed V de Rabat.

La rencontre sera l’occasion pour les participants d’analyser différentes problématiques liées à la ZLECA et sa mise en œuvre, l'intégration régionale, la diversification des économies, la transformation structurelle et institutionnelle, la mise en place de chaînes de valeurs régionales ou les opportunités de coopération multilatérale.

Prévue le 6 décembre 2019, la clôture des travaux sera marquée par la présentation de l’ouvrage « Capital Humain, croissance économique et commerce international en Afrique » issu des travaux de la XIIème édition du Colloque International de Rabat.

Ils seront suivis, le 7 décembre, d’un séminaire d’études doctorales ouvert aux jeunes chercheurs travaillant sur la problématique du colloque et des questions économiques, sociales et politiques intéressant les pays de la rive sud-méditerranéenne ou africains.