Addis-Abeba, le 9 décembre 2020 - Les gouvernements exhortent à intensifier leurs efforts pour renforcer la résilience des entreprises et des personnes alors qu’ils passent à une nouvelle norme qui inclut une coexistence sûre avec la COVID-19. Plus précisément, des mesures sont nécessaires pour protéger les emplois, les revenus et les moyens de subsistance ainsi que pour étendre la protection sociale afin d’atténuer les effets de la pandémie à mesure que les pays rouvrent leurs frontières et relancent leur économie. Les décideurs doivent également être conscients du fait que certaines inégalités préexistantes rendent certains groupes de population, y compris les travailleurs du secteur informel, moins aptes à faire face aux effets de la pandémie.
Tel est le message principal des panélistes qui se sont réunis virtuellement, au deuxième jour de la Conférence économique africaine de 2020.
S’exprimant au cours d’une session sur les effets macroéconomiques de la COVID-19 dans divers contextes, les panélistes soulignent la nécessité de protéger la main-d’œuvre, en particulier celle du secteur informel, et les communautés vulnérables et marginalisées qui subissent les effets les plus lourds de la crise économique et sanitaire.
On craint également que certaines personnes retombent dans la pauvreté et que des mesures soient nécessaires pour atténuer les effets de la pandémie sur les groupes vulnérables.
M. El Hadji Fall, Économiste principal, PNUD-Afrique, met en garde que les effets négatifs de la COVID-19 continuera à être un défi même lorsque les pays rouvriront leurs économies.
« Les effets indirects de la pandémie de COVID-19 seront encore plus dévastateurs à long terme. Cela réduira la main-d’œuvre et le capital humain. Les gouvernements africains doivent commencer à investir dans les établissements d’enseignement et de formation pour faire face aux effets. Nous devrons également révolutionner notre état d’esprit et notre système de gouvernance pour pouvoir faire d’autres révolutions dont nous avons besoin », déclare-t-il.
Les experts soulignent également que les effets socio-économiques de la COVID-19 contribuent aux vulnérabilités et inégalités pré-pandémiques.
La plupart des évaluations du PNUD montrent que les effets disproportionnés sur les pauvres et les femmes comprennent la perte de moyens de subsistance. La pandémie a révélé l’insuffisance de la couverture et la fragilité des systèmes de protection sociale.
Mme Iyabo Masha, Conseillère économique et Membre du Conseil économique présidentiel du Nigéria, souligne la nécessité d’améliorer la gouvernance, en particulier la confiance et la responsabilité, pour faciliter la protection sociale.
« Le principal défi de la protection sociale ne concerne pas les ressources mais la confiance. L’absence de responsabilité et de confiance sape les programmes de protection sociale », dit-elle, appelant à une réforme efficace de la gouvernance.
Mme Masha souligne également que la COVID-19 a affecté les économies en Afrique et que certains pays ont déjà commencé à utiliser leurs réserves. « Une des solutions concerne les financeurs privés. Cependant, notre environnement économique, nos infrastructures et nos politiques ne sont pas encourageants pour les investisseurs. Les gouvernements africains doivent réviser cela ».
Pour sa part, Maximilan Jarrett, Chef du Programme Afrique à l’Agence internationale de l’énergie, fait remarquer que la pandémie a eu des effets dévastateurs sur le secteur de l’énergie en Afrique, qui est d’une importance parmi tous les ODD.
« En 2020, il y a eu une baisse historique des investissements énergétiques en Afrique. Nous avons besoin de stratégies plus audacieuses pour accélérer l’accessibilité énergétique en partenariat avec les investisseurs. Investir dans le secteur de l’énergie en Afrique ne lui rend pas service, c’est atteindre les objectifs mondiaux », affirme-il. Jarrett souligne que l’investissement politique en Afrique n’est pas suffisant par rapport à la demande. Il dit de plus que l’Afrique a besoin d’une collaboration internationale pour satisfaire la demande de financement dans le secteur de l’énergie, et que les gouvernements africains doivent également mettre en œuvre des politiques favorables et créer des environnements propices pour les investisseurs.
L’édition 2020 de la Conférence économique africaine se tient virtuellement du 8 au 10 décembre 2020. Elle offre une plate-forme aux universitaires et aux jeunes chercheurs pour présenter des recherches axées sur des solutions aux décideurs.
Événements spéciaux (PNUD) Événement G: Effets macroéconomiques du COVID-19 dans divers contextes (simultanés) par Bernadette Namata