Addis-Abeba, Éthiopie, 9 février 2020 - Les dirigeants africains mettent les femmes au centre des efforts visant à stimuler la croissance économique du continent grâce à un fonds révolutionnaire dont l’objectif consiste à investir dans les femmes gestionnaires de fonds et fournir également une assistance technique.
Le lancement du Fonds à l’appui au leadership de la femme africaine (AWLF) fournira du capital aux gestionnaires de fonds novices et expérimentées à l’appui aux Objectifs de développement durable 5 (égalité des sexes) et 8 (travail décent et croissance économique) des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Le partenariat, officiellement signé ce week-end à Addis-Abeba entre la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et Standard Bank Group, suscitera une véritable transformation en supprimant les obstacles structurels à l’investissement inclusif en Afrique.
Plus de 20 millions de dollars ont été collectés ce samedi, à destination du Fonds, dont l’objectif actuel est de recueillir 100 millions de dollars. Le Président rwandais, Paul Kagamé, montre la voie en promettant de contribuer 500 000 dollars. Le Président du Sénégal, Macky Sall, lui s’engage à contribuer 500 000 dollars . Le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, s’engage également à contribuer au Fonds. Les participants du secteur privé promettent de se charger du montant restant.
Le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, promet 10 millions de dollars à l’Union africaine pour accroître la parité entre les sexes. La Première ministre norvégienne Erna Solberg a promis 8 millions de dollars aux initiatives de l’UA. Une partie de ces ressources sera réservée à l’initiative des femmes.
Parmi les dirigeants mondiaux qui ont assisté au lancement officiel de ce Fonds d’investissement à impact innovant figuraient le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutteres, le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, la Présidente d’Éthiopie, Sahle-Work Zewde. L’ancienne Présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf était également présente, tout comme un certain nombre d’anciens chefs d’État africains.
« Nous renversons la situation et faisons des femmes, les décideurs de fonds à investir en Afrique. Nous voulons que les femmes soient du côté de l’offre, pas seulement du côté de la demande », déclare Mme Vera Songwe, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Secrétaire exécutive de la CEA. L’un des principaux objectifs du Fonds est d’autonomiser les dirigeantes financières qui stimuleront la croissance économique, la création d’emplois et la prospérité.
En Afrique, les fonds et les entreprises appartenant à des femmes éprouvent des difficultés, en grande partie en raison du manque de collecte de fonds fructueuse, d’une exposition insuffisante aux systèmes et procédures et au manque de résultats, entre autres. Ils luttent également contre les attentes sociales fondées sur le sexe, la résistance aux femmes dans les postes de direction et le manque de réseau de soutien. Le fonds autonomisera les femmes africaines en leur donnant accès à des ressources financières et à une expertise en gestion des investissements.
Sola David-Borha, Directrice générale de la région Afrique du Groupe Standard Bank, déclare que le Fonds s’aligne sur l’objectif de la Banque de stimuler la croissance de l’Afrique et « présente une opportunité pour Standard Bank de tirer parti de notre empreinte et de notre expertise sur le continent, et de l’expérience pertinente de nos branches de gestion d’actifs, Melville Douglas et les multigestionnaires de STANLIB, pour bâtir les économies africaines. L’Afrique est notre maison, nous sommes le moteur de sa croissance ».
Les femmes gestionnaires de fonds recevront un déploiement de capitaux et investiront par la suite dans des entreprises détenues majoritairement par des femmes. Bien que le Fonds soit sectoriellement agnostique, les secteurs prioritaires seront l’éducation, la fabrication, les soins de santé, l’énergie propre et l’agriculture. De plus, une assistance technique aux gestionnaires de fonds et aux entrepreneures sera offerte dans le cadre de l’initiative. Cela va du renforcement des capacités, du mentorat direct à l’exploitation de la technologie dans les domaines de la santé et de l’éducation.
Songwe souligne : « L’objectif ici est de donner aux activités d’investissement financier dirigées par des femmes une importante injection de kérosène parce qu’il est établi qu’il y a une corrélation positive entre l’équilibre entre les sexes, les rendements financiers plus élevés et l’impact sur le développement ».
Dans ses remarques, le Secrétaire général, Gutteres déclare : « Le pouvoir n’est généralementpas donné, il doit être saisi ».