Lusaka, Zambie, le 5 août 2020 (CEA) – Le Bureau sous-régional pour l’Afrique australe (BSR-AS) de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a organisé une réunion virtuelle des parties prenantes nationales d’une journée, le 3 août 2020 pour fournir une plateforme intégrée et inclusive visant à développer un modèle de financement efficace capable de répondre aux besoins et aux défis des micro petites et moyennes entreprises (MPME) dans le Royaume d’Eswatini.
Dans sa déclaration liminaire, le Directeur par intérim du BSR-AS, Sizo Mhlanga, dit que « le manque d’accès aux services financiers est l’un des principaux - sinon le plus important - obstacles à la croissance des MPME dans la région et même dans l’ensemble du continent et Eswatini ne fait pas exception. Le Gouvernement du Royaume d’Eswatini, par l’intermédiaire de son Ministère du commerce, de l’industrie et du commerce (MCIT), a sollicité l’appui technique de la CEA pour développer un modèle de financement inclusif visant à répondre aux besoins des MPME du pays. « Pour résoudre ce problème, il est essentiel de bien comprendre les besoins de financement des MPME, ce qui aidera à son tour le gouvernement, les financiers, les partenaires de développement et d’autres acteurs du secteur privé à soutenir efficacement la croissance du secteur », fait remarquer M. Mhlanga.
L’importance stratégique du secteur des MPME dans le Royaume d’Eswatini est bien connue du gouvernement, qui a intégré le développement des MPME dans sa Vision 2022 et la Stratégie de développement national en étroite collaboration avec la famille des Nations Unies.
S’exprimant au nom des agences, fonds et programmes des Nations Unies dans le Royaume d’Eswatini, Nathalie Ndongo-Seh, Coordonnatrice résidente des Nations Unies, réaffirme l’engagement de l’ONU à aider le Gouvernement d’Eswatini à mettre en œuvre un modèle de financement efficace pour les MPME afin de contribuer de manière significative à « la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) grâce à la croissance économique et à la création d’emplois (ODD 8) ; de favoriser l’innovation (ODD 9) ; de réduire les déchets grâce au recyclage (ODD 12) ; de réduire la pauvreté (ODD 1) ; d’assurer la sécurité alimentaire (ODD 2) et de nombreux autres ODD ».
Elle rappelle que « en 2017, l’ONU a déclaré que le 27 juin serait célébré comme la « Journée des micro, petites et moyennes entreprises ». Dans sa résolution A/RES/71/279, l’Assemblée générale reconnaît la nécessité pour les États membres de se concentrer sur l’importance des MPME dans la réalisation des ODD, en particulier pour promouvoir l’innovation, la créativité et le travail décent pour tous ».
M. Mluleki Sakhile Dlamini, Directeur en charge des MPME au MCIT présente un aperçu de l’environnement favorable des MPME au Royaume d’Eswatini qui a permis le développement de politiques, de cadres réglementaires et la création d’institutions de soutien. Il explique que le modèle de financement des MPME comprendra un fonds renouvelable, une promulgation du projet de loi sur l’autonomisation des citoyens, censés renforcer le cadre d’une participation significative des citoyens dans les entreprises à fort impact et la formation aux programmes de développement et aux incitations fiscales gouvernementales.
Il souligne également que la stratégie d’Eswatini en matière de MPME consiste à décentraliser les institutions de soutien telles que le Centre pour l’inclusion financière (CFI), la Société de développement des petites entreprises (SEDCO) et la Société de financement du développement d’Eswatini (FINCORP). Le CFI est une agence du ministère des finances chargée de coordonner la mise en œuvre de la stratégie nationale d’inclusion financière, il facilite également l’accès et l’utilisation des services et produits financiers abordables, en particulier pour les groupes à faible revenu et la population non bancarisée. La SEDCO, elle-même est censé faciliter l’accès au financement grâce à la formation, aux plans des activités, aux projections de flux de trésorerie et à l’incubation d’entreprises ; la FINCORP fournit des services similaires grâce à l’accès au crédit pour les MPME, encourage le développement des entreprises appartenant au Royaume d’Eswatini et facilite l’accès aux services de développement institutionnel.
Selon Gcina Nxumalo de la Banque centrale d’Eswatini, le travail des institutions d’accès au financement ci-dessus a été complété par la Banque centrale qui gérait un Système de garantie des prêts aux petites entreprises (SSELGS), créé en 1990 visant à aider les MPME à obtenir un crédit auprès des banques commerciales en garantissant des prêts. Il informe la réunion que la banque gère un Système de garantie des crédits à l’exportation (ECGS), un Système de garantie des prêts aux petites entreprises (SSELGS) et des garanties couvertes pour les risques associés aux prêts aux entreprises.
Le point saillant de la session concerne le partage des points de vue, des expériences et des défis rencontrés par diverses parties prenantes, y compris des institutions financières, des fonds de développement des entreprises, des organisations MPME et les entreprises individuelles telles que le Fonds Inhlanyelo, la banque d’Eswatini, la Fédération du monde des affaires d’Eswatini (FESBC), le Fonds renouvelable pour les jeunes entrepreneurs (YERF) et le producteur de miel S'fundze Khaya. Parmi les problèmes courants figurent le manque d’éducation, le syndrome des subventions et des exigences élevées en matière de garanties et de seuil bancaire. Ils ont tous exprimé l’espoir que le modèle de financement répondra à ces obstacles et permettra aux MPME d’avoir accès au financement.
La réunion nationale des parties prenantes comprend également des séances parallèles en petits groupes. L’objectif principal des séances en petits groupes est de permettre à de petits groupes de participants de réfléchir collectivement et de manière critique sur un thème, faire le point sur les réalisations et les défis persistants et proposer des recommandations pratiques afin de relever ces défis.
Le Consultant du projet, M. Vinaye Ancharaz résume les principaux enseignements de la réunion et leurs implications pour la proposition en cours d’élaboration. Il indiqué que les MPME sont en effet un moteur de croissance inclusive non seulement en Eswatini mais aussi pour toute la région de la SADC ; ont un effet sur l’emploi, les revenus et la croissance économique ; sont importants dans la lutte contre la pauvreté, la réduction des inégalités de revenu et de genre et le renforcement de la résilience économique ; et la contribution qu’ils sont susceptibles d’apporter aux Objectifs de développement durable (ODD) est très substantielle.
Publié par :
Le Bureau sous-régional pour l’Afrique australe
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