Gaborone, Botswana, le 23 janvier 2020 (CEA) - La question de l’accès à la terre aux femmes, jeunes et autres groupes marginalisés figure en tête de l’ordre du jour du dialogue politique d’aujourd'hui sur la réforme des politiques foncières et la transformation socio-économique en Afrique australe organisé par le Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique australe (BSR-AS).
Les participants comprennent des représentants des ministères gouvernementaux chargés des questions foncières et de l’agriculture, du secteur privé et des organisations du secteur privé, du monde universitaire et de la recherche, des Organisations de la société civile, de la Commission de l’Union africaine, de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et du Secrétariat du Marché commun de l’Afrique de l’Est et australe (COMESA), institutions des Nations Unies (FAO et PNUD) et BSR-AS.
Les objectifs du dialogue comme susmentionnés dans son discours de bienvenue par le Directeur de la CEA pour l’Afrique australe, Said Adejumobi, consistent à engager les décideurs politiques et d’autres parties prenantes clés sur le processus de réforme foncière en Afrique australe et proposer des options et des interventions politiques viables pour accélérer le processus de développement et de transformation socio-économique régional. Il indique que le dialogue vise également à examiner les moyens à mettre en place pour que l’Afrique australe puisse gérer efficacement les terres pour une croissance économique inclusive, une industrialisation et une transformation socio-économique afin de créer des opportunités pour tous les citoyens.
Il déclare lors de la réunion que certaines des questions pertinentes à aborder dans le dialogue comprendront : les voies à suivre pour que la réforme foncière puisse être entreprise et l’administration et la gouvernance foncières renforcées sans pour autant générer des craintes et des inquiétudes. Comment garantir les valeurs d’inclusion, de participation et de propriété collective dans le processus de réforme foncière ? Comment équilibrer la demande de redistribution des terres avec l’impératif d’une productivité agricole accrue et d’une capacité agroalimentaire accrue ? Et comment réformer le régime foncier afin d’offrir un meilleur accès à la terre aux femmes, jeunes et autres groupes marginalisés ?
Il remercie le Gouvernement et le peuple du Botswana d’avoir accueilli la CEA et le dialogue politique. Et invite les experts « à aider la CEA à libérer la possibilité d’un avenir meilleur en faisant de la terre un atout transformateur qui puisse soutenir la volonté de l’Afrique australe de réaliser les Objectifs de développement durable (ODD) et l’Agenda 2063 ». Il rappelle que le compte à rebours de la décennie restante pour réaliser les objectifs des ODD a commencé et que la réforme foncière peut aider à la réalisation de certains des objectifs clés, notamment l’objectif 1, éliminer la pauvreté, l’objectif 2, réduire la faim à zéro, l’objectif 5, réaliser l’égalité des sexes, l’objectif 10, réduire les inégalités, et l’objectif 15, réaliser la vie terrestre. « Nous devons donc considérer la tâche qui nous attend comme une responsabilité d’aider nos pays et le continent à créer de meilleures sociétés », conclut-il.
L’Honorable Kefentse Mzwinila, Ministre de la gestion des terres, des eaux et des services sanitaires du Botswana qui a officiellement ouvert le dialogue politique dit qu’il est réjouissant de noter que le dialogue compte des représentants des États membres régionaux et des Communautés économiques régionales (CER). Il note que la présence de la SADC et du COMESA est important en ce qui concerne l’harmonisation des politiques dans le secteur, la poursuite et le renforcement de l’intégration régionale et de la transformation socio-économique ».
Le Gouvernement du Botswana est un pionnier en matière de régime foncier, de politique foncière et de cadres réglementaires et de développement agricole, fait-il remarquer. Le ministre félicite la CEA d’avoir convoqué la réunion et d’avoir donné à tous les acteurs de la région de l’Afrique australe l’occasion d’élaborer des recommandations pour cimenter les réformes foncières. Il informe les participants que son gouvernement considère la réforme de la politique foncière comme une stratégie clé pour la réalisation des ODD par le Botswana, en particulier celle de l’ODD 1 (éliminer la pauvreté) et la réalisation des aspirations de l’Agenda 2063, qui reposent sur « la réforme foncière et l’utilisation des terres comme un atout économique », souligne-t-il.
Le ministre encourage les participants de la région à partager leurs expériences et déclare aux journalistes lors d’une conférence de presse que le principal objectif de la politique foncière du Botswana pour 2019 est de « protéger et promouvoir les droits fonciers de tous les propriétaires de terres ainsi que de soutenir la réinstallation humaine durable ». Il se dit satisfait que le Dialogue débattra de l’harmonisation des éléments des politiques foncières, des cadres réglementaires, de la domestication, de la mise en œuvre et du suivi des principes visant à harmoniser les investissements fonciers à grande échelle dans la région pour l’inclusion, la formation et le développement du capital.
La nécessité d’avoir des politiques foncières inclusives est également exprimée par l’invité spécial de ce dialogue politique, le Ministre sud-africain de l’agriculture, de la réforme foncière et du développement rural, l’Honorable Thoko Didiza dont le discours met un accent particulier sur l’accès à la terre aux femmes, jeunes et autres groupes marginalisés. Elle parle d’action positive pour aider ces groupes et créer des politiques qui traitent de l’équité dans la distribution des terres.
Elle souligne que la trajectoire des politiques foncières des pays d’Afrique australe tels que le Botswana, l’Afrique du Sud, la Zambie et le Zimbabwe a hérité de la même histoire. La manière dont ces pays ont géré le processus de réforme foncière a créé des défis qui sont toujours d’actualité de nombreuses années plus tard.
Elle encourage ce dialogue politique à aborder la question des réformes foncières sans que la question soit source de division et de contentieux. La question doit maintenant être abordée sous un angle différent en se concentrant sur les réformes de la politique foncière et la transformation socio-économique.
Le dialogue politique qui se tient à Gaborone fait suite à une étude de recherche sur les politiques que le BSR-AS a commandée en 2018 et à une réunion d’experts organisée en novembre de la même année à Livingstone, en Zambie. Les recommandations de ce dialogue s’appuieront sur les orientations et la feuille de route du précédent.
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Le Bureau sous-régional pour l'Afrique australe
Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA)
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