Yaoundé, Cameroun, le 26 juin 2018 (CEA) – Les journalistes camerounais ont été priés de s’intéresser aux rapports de données et de Services d’information sur le climat, aux instruments cardinaux dans la planification du développement pour les décideurs politiques et autres acteurs. L’appel a été lancé par les responsables du Centre africain pour la politique en matière de climat (CAPC), de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et de l’École supérieure de communication de masse, ASMAC Yaoundé, lors d’un atelier de deux jours, s’étant déroulé les 25 et 26 juin 2018 et dont l’objectif était de renforcer les compétences de communication des communicateurs sur l’utilisation des Services d’information climatologique dans la planification du développement.
« Les médias ont un rôle important à jouer pour informer les décideurs politiques et les utilisateurs sur l’utilisation de ces services et de ces données sur le climat afin de mieux répondre aux défis environnementaux et de développement », déclare le Professeur Nana Nzepa, Chef du Département informatique de l’ASMAC Yaoundé.
Avec des conditions climatiques de plus en plus extrêmes, l’intégration des données et des services sur le climat dans la planification du développement aidera les pays à mieux répondre à leurs Contributions déterminées au niveau national et les mécanismes associés établis par les processus de gouvernance climatique mondiale, ajoute-t-il.
L’objectif global de renforcer l’adoption des Services d’information sur le climat (SIC) est de fournir aux gouvernements, aux personnes et aux organisations des informations fiables, opportunes, conviviales et adaptées pour réduire les risques climatiques et les pertes connexes et capitaliser sur les opportunités de développement émergentes, fait remarquer le CAPC.
« Par conséquent, l’intégration des SIC dans les politiques, la planification et la pratique est cruciale pour que l’Afrique réalise ses aspirations de développement aux fins d’une compétitivité commerciale accrue, d’une pauvreté réduite et d’une croissance économique durable », informent les journalistes.
« Les médias n’ont pas été très proactifs en fournissant les informations correctes et à temps pour la prise de décision. Engager les médias dans la diffusion de l’information sur le climat est donc une étape importante pour s’assurer que l’information sur le climat soit présentée sous une forme facilement compréhensible et qu’elle soit également reçue en temps voulu », ajoute le Professeur Nzepa.
Selon le CAPC, l’adoption et l’utilisation de SIC en Afrique est influencée par un manque d’observations historiques fiables, une échelle grossière des projections climatiques futures, une faible prestation coordonnée de SIC, entre autres. Du côté des utilisateurs, les principaux obstacles à l’adoption et à l’utilisation médiocre des SIC sont une connaissance limitée de l’existence d’informations spécifiques sur le climat, une mauvaise accessibilité des données et un manque de capacité à utiliser ladite information dans les processus décisionnels.
C’est dans ce contexte que la formation de plus de 30 journalistes au Cameroun et qui a pour thème « Utilisation de la plateforme de formation électronique sur l’intégration de l’information et des services sur le climat dans les processus de planification et de développement économique, a été organisée ».
Les participants ont été dotés d’outils pédagogiques et de compétences dans la diffusion d’informations et de services sur le climat et de la nécessité d’intégrer ladite information dans leurs différents contenus et programmes médiatiques pour mieux informer les décideurs et les utilisateurs finaux.
« Nous vous demandons vous, les communicateurs, de mieux défendre et sensibiliser les législateurs, les décideurs, le secteur privé, les investisseurs et les acteurs sur la question et le rôle des Services d’information sur le climat dans les processus de planification du développement », indique le Professeur Nana Nzepa. « Mais pour ce faire, vous devez d’abord comprendre la notion de base des Services et les données d’information sur le climat », dit-il.
Les participants de la radio communautaire, des journaux nationaux et privés, de la radio et de la télévision ont apprécié la formation, reconnaissant son importance face aux menaces climatiques croissantes.
« Il est temps que les voix des journalistes soient entendues dans la lutte contre le changement climatique. Grâce aux deux jours de formation, je reconnais maintenant l’importance des Services d’information sur le climat », note Jean Didier Ayisi, Journaliste participant à l’atelier.
Le Cameroun, tout comme de nombreux pays africains, souffre aujourd’hui des effets du changement climatique, avec de nombreux secteurs économiques et sociaux étant de plus en plus vulnérables aux inondations, aux sécheresses et aux tempêtes.
Les experts en environnement affirment que la diffusion des Services d’information sur le climatique par les médias au profit d’utilisateurs spécifiques reste essentielle pour soutenir l’action de l’Afrique au changement climatique.
« La lutte contre le changement climatique ne peut être efficace que si les décideurs et surtout la population disposent d’amples informations sur le climat », déclare Augustine Njamnshi, de l’Alliance panafricaine pour la justice climatique, PACJA Cameroun.
Environ 80% de la population rurale camerounaise dépend de l’agriculture pluviale, ce qui la rend très vulnérable aux conditions météorologiques extrêmes associées au changement climatique. « L’importance des Services d’information sur le climat sur leur activité ne peut être surestimée », mentionne Njamnshi.
L’investissement dans le déploiement d’un système robuste d’informations et de prestation de services sur le climat pour la mise en œuvre efficace des Contributions déterminées au niveau national (NDC) et des mécanismes associés établis par les processus mondiaux de gouvernance climatique est crucial selon le CAPC.
Les Services d’informations météorologiques et climatologiques pour l’Afrique (WISER) ont été conçus par le Département britannique en charge du développement international (DfiD) en 2015 pour faciliter l’absorption de l’information sur le climat par les responsables politiques et les groupes vulnérables, en particulier les jeunes et les femmes. Sa composante panafricaine est dirigée par le CAPC, qui est une plaque tournante pour la connaissance induite par la demande sur le changement climatique en Afrique.
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