Addis-Abeba, Éthiopie, le 20 octobre 2020 (CEA) - Des recherches approfondies et une interaction continue entre les chercheurs et les décideurs politiques sont essentielles pour garantir que la Zone de libre-échange continentale africaine (AfCTA) soit un succès pour le continent, en particulier la consolidation des marchés africains en un marché unique de plus de 1,2 milliard de personnes et un PIB de plus de 2 500 milliards de dollars américains.
Telles sont les paroles prononcées par le Directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce, de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Stephen Karingi, dans son discours liminaire lors du septième Forum de recherche annuel du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) sur le thème, « Exploiter le commerce intra-COMESA afin de promouvoir la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) ».
« En investissant dans la capacité des chercheurs et en permettant leur interaction avec les décideurs, le forum améliore la qualité des résultats de la recherche. Cela facilite également l’adoption des résultats de la recherche et des recommandations dans le but de faire avancer le programme d’intégration du COMESA et de l’Afrique », déclare le directeur de la CEA au forum qui cherche à renforcer les capacités de recherche dans la région.
Il dit que la ZLECA offre d’énormes possibilités aux entreprises à travers le continent tout en élargissant l’assiette fiscale des gouvernements grâce à des opportunités commerciales élargies ou nouvelles, ajoutant que la mise en œuvre réussie du pacte dépendra également en partie des Commissions économiques régionales (CER), à la fois en termes de mise à profit des réalisations des CER et également d’enseignements pour éviter certains des pièges et défis auxquels elles ont été confrontées.
« Il existe une multiplicité de facteurs favorables et défavorables, y compris des contraintes de capacité, susceptibles de façonner et structurer l’interface ZLECA-CER. Ceux-ci ont le potentiel de déterminer le succès ou l’échec de ces initiatives d’intégration par ailleurs transformatrices. Ces facteurs et forces doivent être correctement analysés, compris et engagés, notamment grâce à la recherche et à une interaction continue entre les chercheurs et les décideurs », affirme M. Karingi.
Avec 21 pays membres, une population de quelque 560 millions de personnes et un PIB combiné de 769 milliards de dollars, le COMESA est l’une des plus grandes CER d’Afrique et a fait des progrès significatifs dans de nombreux domaines d’intégration.
La croissance du commerce au sein du COMESA reste toutefois faible par rapport au commerce de la région avec le reste du monde, tant en termes d’exportations que d’importations.
« Il est prévu qu’une ZLECA pleinement opérationnelle laisse présager entre autres une plus grande convergence, certitude et prévisibilité des politiques ; simplifie les règles entre les différents régimes commerciaux africains ; mette ainsi en place des mécanismes qui permettent d’éliminer les barrières non tarifaires et d’améliorer la facilitation des échanges », affirme M. Karingi.
« La ZLECA encouragerait les investisseurs, faciliterait le transfert de technologies, favoriserait l’industrialisation et l’amélioration de la productivité. On espère que les effets cumulatifs de ceux-ci stimuleront, non seulement le commerce inter-CER, mais, plus important encore, le commerce intra-CER, y compris entre les États membres du COMESA », ajoute-t-il.
M. Karingi informe que l’interface ZLECA-COMESA, si elle est correctement gérée, est susceptible de générer une gamme de résultats gagnant-gagnant pour diverses parties prenantes dans le programme d’intégration de l’Afrique. L’Accord offre aux pays du COMESA des opportunités de se positionner et de se repositionner sur les nœuds critiques des chaînes de valeur régionales pour les biens et les services, dit-il.
Selon des estimations récentes de la CEA, d’ici 2040, la ZLECA pourrait augmenter la valeur annuelle des exportations agricoles et alimentaires de 16,8 milliards de dollars américains, les exportations énergétiques et minières de 9 milliards de dollars américains et les exportations industrielles de 43,3 milliards de dollars américains.
Les plus fortes augmentations en pourcentage (c’est-à-dire plus de 25% des exportations intra-africaines pour les secteurs industriels), sont dans le textile, l’habillement, le cuir, le bois et le papier, les véhicules et les transports, l’agroalimentaire comme le lait et les produits laitiers, le sucre, les boissons, les légumes, les fruits, les noix et le riz.
Pour sa part, la Secrétaire générale du COMESA, Chileshe Kapwepwe, déclare que le thème du forum ne pouvait pas mieux tomber alors qu’un un nouvel élan visant à façonner le développement politique, économique et social de l’Afrique se manifeste.
« En effet, la ZLECA est le cadre stratégique qui réalisera l’objectif de l’Afrique visant à consolider un marché unique, favoriser la transformation structurelle et atteindre une croissance économique inclusive et un développement durable », indique-t-elle.
Mme Kapwepwe déclare que les interventions de renforcement des capacités en matière de recherche et de formation menées par le COMESA visaient à renforcer non seulement la capacité du Secrétariat du COMESA mais aussi la capacité des États membres en matière d’analyse et de recherche en matière de politique économique et commerciale, ainsi que de négociations commerciales.
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