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Une taxe carbone sur les combustibles fossiles, les transports maritime et aérien pourrait générer un financement supplémentaire pour le développement de l’Afrique

25 avril, 2024
Carbon tax on fossils fuels, marine and aviation transport could generate additional development financing for Africa

Addis-Abeba, le 25 avril 2024 (CEA) - Un régime de taxation du carbone couvrant les combustibles fossiles, le transport maritime et aérien pourrait générer des fonds supplémentaires pour soutenir la transition énergétique en Afrique, a déclaré le Secrétaire exécutif de la CEA, Claver Gatete, lors d’un dialogue sur le développement et les marchés de carbone, organisé en marge du dixième Forum régional africain pour le développement durable (ARFSD-10) à Addis-Abeba (Éthiopie).

« Si la taxe carbone est combinée à d’autres mesures politiques, elle pourrait contribuer à atténuer les émissions résiduelles qui ne peuvent être traitées par les marchés de crédits carbone, ni par les subventions et les technologies. Une telle taxe pourrait permettre aux pays de mieux répondre à leurs engagements de contribuer à la réduction de l’instabilité climatique », a déclaré M. Gatete.

En référence aux études préliminaires de la CEA sur les avantages de la taxe carbone, M. Gatete a noté que la taxe carbone dans les chaînes d’approvisionnement mondiales pourrait permettre à des pays comme l’Égypte et l’Éthiopie de récolter des revenus substantiels qui pourraient être réaffectés à la recherche et au développement dans les transports aérien et maritime.

Les études de la CEA indiquent également qu’investir dans des solutions fondées sur la nature dans les pays africains pourrait générer jusqu’à 82 milliards de dollars par an au prix de 120 dollars par tonne de CO2.

« Les énergies renouvelables et les puits de carbone des forêts et d’autres écosystèmes représentent en effet un énorme potentiel que les pays devraient exploiter pour générer des revenus supplémentaires et soutenir les efforts en cours visant à construire des économies vertes et bleues résilientes au climat et aux catastrophes. Cela permettrait aux pays de progresser davantage vers leurs objectifs de durabilité », a déclaré M. Gatete.

Soulignant l’importance de décarboner les économies et d’élargir les sources de revenus grâce à l’énergie propre, le Commissaire au développement économique, au commerce, à l’industrie et aux mines, à la Commission de l’Union africaine, Albert Muchanga, a déclaré que la décarbonisation des économies par la taxation du carbone est cruciale pour faire face à la crise climatique. Cependant, cela nécessite un engagement fort avec les parties prenantes aux niveaux national et mondial pour y parvenir.

« Les économies africaines sont petites et fragmentées, leur intégration est nécessaire pour une approche unifiée et pour promouvoir une transition verte à travers le continent », a déclaré M. Muchanga.

Les discussions lors du dialogue se sont concentrées sur les quatre thèmes des marchés du carbone à savoir, les marchés du carbone volontaires, les marchés du carbone de conformité, l’Article 6 de l’Accord de Paris et les marchés de la taxe carbone. Les experts ont souligné qu’il ne suffit pas de compter uniquement sur l’échange de crédits carbone et que des négociations équitables et une allocation des ressources sont nécessaires pour remédier efficacement aux disparités de développement.

Contribuant à la discussion, la Directrice régionale du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Ahunna Eziakonwa, a déclaré que les crédits carbone climatiques ont le potentiel de relever les défis financiers auxquels le continent est confronté, mais que des accords favorables et la garantie que les ressources soient orientées vers des initiatives de développement sont essentiels pour garantir que l’action climatique en Afrique soit efficace et durable.

« Au-delà de la simple compréhension de l’espace du marché du carbone et des crédits carbone, il est nécessaire que des experts conseillent les gouvernements sur les différentes options disponibles pour l’Afrique et les aident à comprendre les opportunités que présentent les marchés du carbone en tant que source de financement du développement et comment ils fonctionnent », a déclaré Mme Eziakonwa ajoutant que cela nécessitera un engagement fort de la part des producteurs, des consommateurs, des investisseurs et de nombreuses autres parties prenantes.

« La mise en œuvre de la taxe carbone nécessite une analyse fondée sur des données probantes et un engagement des parties prenantes, notamment des décideurs politiques, des investisseurs et des Organisations de la société civile ».

Partageant les résultats des principales conclusions sur les émissions de carbone dans l’industrie du transport maritime, le Chef du Service de la logistique commerciale, de la Division de la technologie et de la logistique, de la CNUCED, Jan Hoffmann, a déclaré que le changement climatique a des effets disproportionnés sur les Petits États insulaires en développement (PIED) et les pays côtiers.

« Les émissions de dioxyde de carbone ont augmenté de 21 % au cours de la dernière décennie dans le secteur du transport maritime, ce qui constitue une préoccupation majeure dans les pays africains. L’Afrique a besoin de carburants alternatifs pour devenir compétitive », a-t-il déclaré.

« Pour que les pays africains deviennent des fournisseurs de carburants alternatifs, il est nécessaire d’investir dans les infrastructures et le commerce pour compenser les coûts plus élevés résultant de l’atténuation du changement climatique », a-t-il ajouté.

Expliquant pourquoi les économies bleues et vertes sont importantes pour l’Afrique afin d’atténuer le changement climatique, le Chercheur principal, à l’Institut de recherche marine et halieutique du Kenya, James Kairo, a déclaré que les forêts de mangroves et d’autres écosystèmes de carbone bleus sont cruciaux pour atteindre les ODD, en particulier l’ODD14, car ils fournissent un habitat vital pour la pêche et soutiennent la biodiversité.

Cependant, M. Kairo a déclaré que ces écosystèmes sont menacés en raison du manque de sensibilisation, de renforcement des capacités et de mobilisation des ressources. Pour y remédier, nous devons donner la priorité à la protection et à la restauration de ces écosystèmes et sensibiliser à leur importance pour la réalisation des ODD.

Par conséquent, les pays devraient encourager les efforts de conservation et de restauration des forêts, tout en promouvant des pratiques de gestion durable des forêts.

Les experts présents à la séance de dialogue ont convenu que l’engagement, en particulier de la part des investisseurs et des Organisations de la société civile, est crucial pour une mise en œuvre efficace du régime de taxation du carbone. Des stratégies d’engagement adaptées à chaque pays (et/ou groupe de pays présentant des contextes similaires) ont été proposées pour optimiser le soutien aux gouvernements dans les processus d’allocation des ressources et de négociation, favorisant ainsi l’équité et la durabilité. En outre, l’accent a été mis sur la création de capacités institutionnelles, juridiques, techniques et financières, ainsi que sur la nomination de points focaux et d’examinateurs pour la mise en œuvre de l’Article 6.

Le dialogue sur les crédits carbone a été organisé par la Plateforme de collaboration régionale (PCR) qui réunit toutes les entités des Nations Unies travaillant sur le développement durable pour assurer la pleine collaboration et la coordination des actifs de l’ONU afin de relever les principaux défis qui transcendent les frontières des pays. La PCR est présidée par la Vice-Secrétaire général de l’ONU et coprésidé par deux vice-présidents, le Secrétaire exécutif de la CEA et le Directeur régional du PNUD.

Publié par :
Section de la communication
Commission économique pour l’Afrique
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Addis-Abeba
Éthiopie
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