Addis-Abeba, Éthiopie, le 18 novembre 2023 – Grâce au développement des compétences et à des politiques de soutien qui offrent des opportunités d’entrepreneuriat, le « dividende de la jeunesse » de l’Afrique peut donner un bon retour sur investissement en favorisant la transformation économique et l’industrialisation durable du continent.
C’était l’appel clair lancé aux gouvernements par la jeunesse africaine, participant à un évènement parallèle, à la Conférence économique africaine 2023 à Addis-Abeba. Les jeunes ont participé à un panel intitulé, « L’entrepreneuriat pour l’industrialisation durable de l’Afrique : Défis, opportunités, politiques », animé par M. Olawale Bakare, Directeur régional des ventes de la cimenterie Lafarge Africa Plc, et Président national sortant de la Jeune chambre internationale du Nigéria.
Le dividende de la jeunesse, ou dividende démographique, est défini par les experts des Nations Unies comme la croissance économique qui se produit lorsqu’il y a plus de personnes en âge de travailler, entre 15 et 64 ans, que de personnes inactives, âgées de moins de 14 ans et de plus de 65 ans.
L’entrepreneuriat est considéré comme l’un des facteurs essentiels de la croissance économique et du développement en Afrique, car il est lié à la réduction de la pauvreté. Une enquête récente menée par la Fondation familiale Ichikowitz (IFF) auprès de 4 507 jeunes Africains de 15 pays montre que 78 % des jeunes Africains âgés de 18 à 24 ans envisagent de créer une entreprise au cours des cinq prochaines années.
« Les jeunes sont la force motrice de ce que nous considérons aujourd’hui comme la transformation économique de l’Afrique, ils sont créatifs, ils ont des ressources, ils sont dynamiques, ils sont résilients et réussissent », a déclaré Bakare dans un résumé du débat qui a appelé les gouvernements à prendre en compte la jeunesse dans le développement politique et entrepreneurial. « Nous devons nous concentrer à l’avenir sur la garantie que l’Afrique ne soit pas considérée comme l’épicentre de l’action humanitaire, mais comme une région dotée d’un grand potentiel d’industrialisation accélérée avec les bons investissements dans la jeunesse et les femmes », a ajouté Bakare.
Des défis demeurent
Malgré leur sens de l’entrepreneuriat qui transforme rapidement les économies africaines, les jeunes ont déploré que de nombreux défis subsistent sur leur chemin vers le succès, du manque de compétences à l’accès limité au financement et aux marchés, en passant par leur exclusion du processus d’élaboration des politiques. Les jeunes ont appelé à une collaboration entre les gouvernements, les organisations de jeunesse et le secteur privé, afin de créer un environnement propice à l’épanouissement des jeunes entrepreneurs.
La ministre éthiopienne de la Jeunesse, Mme Muna Ahmed, a réitéré que les jeunes ont besoin d’avoir accès à un financement abordable et flexible pour démarrer et développer leur entreprise. En outre, les compétences et la formation, notamment les formations commerciales adaptées aux besoins spécifiques des jeunes, sont essentielles.
« L’Afrique est un continent riche en ressources et possède un potentiel inexploité en termes de ressources naturelles et humaines. La question est de savoir comment libérer le potentiel des ressources pour le développement de l’Afrique ? L’engagement politique est indispensable pour créer un environnement propice à la jeunesse », a déclaré Ahmed.
M. Esono Jude, Directeur marketing de Yummy Delight Foods et bénévole de l’Alliance des jeunes pour le développement du leadership en Afrique (YALDA), a convenu que la pénétration des marchés de produits agricoles est un défi majeur pour les jeunes.
Des opportunités abondantes
Le panel a également appris que tout n’est pas sombre. Les secteurs créatifs et technologiques en pleine croissance en Afrique ainsi que la nouvelle Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), ont offert aux jeunes de nombreuses opportunités de commercer et de développer des entreprises innovantes.
Le Ministre libyen de la jeunesse, M. Fatalla Elzuni, a souligné l’importance de l’entrepreneuriat pour stimuler l’industrialisation en Afrique, en particulier dans le secteur agricole. Et permettre aux jeunes de réaliser un développement économique grâce à l’entrepreneuriat.
« Les jeunes sont à l’avant-garde des technologies qui peuvent faire avancer l’Afrique », a déclaré Elzuni, soulignant que la ZLECAf représente une énorme opportunité pour les jeunes de diriger des entreprises prospères, mais qu’il est nécessaire d’améliorer les goulots d’étranglement réglementaires qui permettent des échanges de biens et la circulation des personnes entre les frontières.
Mme Kenna Amsalu Alemayehu, de l’Université d’Addis-Abeba et Ambassadrice de l’UNESCO pour la paix et le dialogue interculturel, a noté que si elle est correctement adaptée et si elle investit dans le développement de compétences de qualité, l’éducation peut aider les jeunes entrepreneurs africains à réussir dans les Petites et moyennes entreprises (PME) et à accéder aux marchés mondiaux.
M. Gathige Wa Maina, Fondateur et Directeur de Youth Motion Kenya, a déclaré que l’intervention du gouvernement dans les activités organisées à l’intention de la jeunesse est essentielle pour permettre aux jeunes entrepreneurs de réussir. Les gouvernements devraient avoir la confiance nécessaire pour investir dans les entreprises des jeunes qui créent des emplois.
M. Sansy El Hassan Diane, Chercheur honoraire junior à l’École d’études internationales et d’économie, de l’Université de Buckingham, a appelé les gouvernements à renforcer les politiques publiques, tout en incluant les jeunes des zones rurales, qui n’ont pas accès à l’électricité, aux TIC et à la finance dans le processus d’industrialisation.
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