Lusaka, Zambie, le 5 juin 2023 (CEA) - La collecte de données en temps opportun sur le commerce transfrontalier informel est essentielle pour informer le commerce intra-africain dans le cadre de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine, selon les experts.
Malgré son importance pour les moyens de subsistance de millions d’Africains, le commerce informel est méjugé sur le continent. En conséquence, la Commission de l’Union africaine (CUA), avec le soutien de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et d’Afreximbank, a créé un groupe de travail sur l’élaboration d’une méthodologie harmonisée pour la collecte informelle de données sur le commerce transfrontalier.
Prononçant son discours à l’ouverture d’une réunion hybride de deux jours visant à examiner et à valider la méthodologie continentale de collecte de données sur le Commerce transfrontalier informel en Afrique (ICBT), le Directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce à la CEA, Stephen Karingi, a déclaré que le commerce transfrontalier informel est une caractéristique clé du paysage commercial africain.
Les recherches menées par la CEA estiment que l’ICBT équivaut à entre 7 et 16 % de tous les flux commerciaux formels intra-africains et entre 30 et 72 % du commerce formel entre pays voisins.
« Malgré sa contribution significative à l’économie, l’ICBT reste largement non documenté », a déclaré M. Karingi, notant que les efforts actuels visant à collecter des données sur l’ICBT en Afrique sont largement fragmentés et non systématiques. Par exemple, les définitions et les méthodologies utilisées par les différents pays et organisations diffèrent souvent, ce qui pose des problèmes de comparabilité des données disponibles, ainsi que d’intégration dans les statistiques commerciales formelles.
« Selon l’adage, ce qui n’est pas défini ne peut être mesuré. Ce qui n’est pas mesuré ne peut être amélioré », a déclaré M. Karingi, soulignant que le manque de données fiables et régulières sur l’IBCT a contribué à une reconnaissance minimale de son rôle important dans les cadres politiques.
« Des statistiques commerciales précises sont une contribution importante aux statistiques des comptes nationaux et de la balance des paiements et peuvent également aider à améliorer les modèles de prévision économétriques pour les variables macroéconomiques clés », a affirmé M. Karingi.
Nous n’insisterons jamais assez sur l’impératif de la collecte de données ICBT a indiqué, le Statisticien général par intérim de l’Agence zambienne des statistiques, Mulenga Musepa ; comprendre l’échelle, l’ampleur et les caractéristiques de l’ICBT est essentielle pour surveiller avec précision le commerce intra-africain.
« Malgré les défis liés à la collecte de données ICBT, comprendre le paysage ICBT est important pour concevoir des politiques ainsi que pour développer des initiatives pertinentes ciblées sur les principaux corridors commerciaux au sein de nos pays et régions », a indiqué M. Musepa, soulignant que les Bureaux nationaux de statistique doivent mener une collecte de données ICBT en temps opportun, qui devrait être institutionnalisée au niveau national pour en assurer sa durabilité.
Pour sa part, M. Tapiwa Cheuka, Chargé de la politique commerciale, à la Commission de l’Union africaine, s’exprimant au nom du Directeur du Département du développement économique, du tourisme, du commerce, de l’industrie et des mines à la CUA, M. Djamel Ghrib, a déclaré que la méthodologie validée ICBT sera présentée aux Comités techniques spécialisés (CTS) sur les finances, les affaires monétaires, la planification économique et l’intégration en juillet 2023 en prévision de son adoption par les chefs d’État et de gouvernement lors du sommet de l’Union africaine en 2024.
En conclusion, Anthony Coleman, Économiste principal chez Afreximbank, a exhorté toutes les personnes présentes à défendre cet important exercice et à en devenir les ambassadeurs et a ajouté que : « Les partenaires peuvent faire beaucoup, mais pour la mise en œuvre durable et réussie de la ZLECAf, les gouvernements doivent s’approprier et allouer un budget pour la collecte des données ICBT.
La méthodologie continentale de collecte de données ICBT a été validée par des experts des Communautés économiques régionales, des Bureaux nationaux de statistique de vingt-neuf États membres de l’UA, des institutions financières, des associations de commerçants transfrontaliers et des universités.
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