Addis-Abeba, le 9 août 2021 (CEA) - « La COVID-19 a révélé les vulnérabilités et les insuffisances des systèmes africains d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil (CRVS) », déclare Oliver Chinganya, Directeur du Centre africain pour la statistique (ACS), de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
« Les systèmes d’enregistrement des faits d’état civil dans 47 pays ne disposent pas de systèmes entièrement fonctionnels pour enregistrer les statistiques de l’état civil et n’ont pas réussi à fournir les données en temps réel requises comme la situation idéale pour mesurer la mortalité, ce qui est crucial pour surveiller le niveau et les tendances pendant les pandémies ».
M. Chinganya s’exprimait le 9 août lors d’une réunion virtuelle organisée par la CEA pour les experts du CRVS à travers l’Afrique afin de faire le point sur les progrès et les défis du secteur, en particulier dans le contexte de la pandémie.
Il déplore le fait que la COVID-19 a fragilisé la capacité des systèmes à remplir les fonctions essentielles de « l’enregistrement continu, permanent, obligatoire et universel de la survenue et des caractéristiques des évènements vitaux concernant la population ».
La Secrétaire permanente, du Ministère de l’intérieur, de la Zambie, Mme Liya Mutale, déclare que la pandémie a « fortement mis en évidence la valeur cruciale des données et statistiques démographiques pour faire progresser le développement humain et gérer cette crise sanitaire ».
Elle exhorte le leadership à travers le continent à assurer la résilience des systèmes africains de CRVS, « en particulier grâce à des approches innovantes et décentralisées qui resteront efficaces pendant et après la COVID-19 ».
Les discussions sont fondées sur la commémoration de la 4ème édition de la Journée africaine du CRVS, qui aura lieu le 10 août sous le thème « Leadership pour un service essentiel : Construire des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil résilients en Afrique après la COVID-19 grâce à des systèmes innovants, intégrés, et des services déconcentrés.
« L’objectif de cette journée est de sensibiliser davantage le public à l’importance de l’enregistrement en temps voulu des faits d’état civil », affirme M. Chinganya.
Dans le même ordre d’idées, la Registraire des services d’état civil du Kenya, Janet Mucheru, souligne la nécessité de sensibiliser à l’importance de l’état civil. Elle dit qu’en plus de l’innovation et de la décentralisation, la collaboration sera cruciale pour le succès du secteur.
« Pour que nous réussissions, nous devons travailler en étroite collaboration avec le ministère de la santé et d’autres parties prenantes clés pour éviter les situations d’interruption de la prestation de services ».
Dans sa présentation, William Muhwava, qui dirige la Section des statistiques démographiques et sociales de la CEA, attire l’attention des participants sur une variété de ressources accessibles aux pays via l’ACS, telles que le cadre visant à améliorer l’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil, qui aide les pays à analyser et à reconcevoir leurs systèmes.
M. Muhwava cite d’autres ressources telles que des notes de recherche, des profils de leadership et des plate-formes de connaissances en ligne, qui permettent aux greffiers généraux d’échanger des informations dans le cadre de l’initiative Sud-Sud promue par la CEA.
Dr Azza Badr, Agente technique de l’OMS, fait remarquer que son organisation s’emploie à renforcer la coordination entre les secteurs de la santé et les parties prenantes nationales et internationales du CRVS, ainsi que les capacités d’analyse et d’utilisation des données sur la mortalité et les causes de décès à des fins politiques, entre autres.
Les participants sont également initiés à la campagne NoName de l’UNICEF, qui plaide pour l’enregistrement universel des naissances en Afrique. La présentation de Faith Nsanshya souligne, entre autres, la nécessité d’aborder les problèmes de coût, de culture et d’autres goulots d’étranglement du système et obstacles à l’enregistrement des naissances.
M. Chinganya a utilisé la plate-forme pour rendre hommage à la fraternité du CRVS en Afrique, qui « persévère dans ces circonstances en mettant en œuvre des plans de continuité des activités et en adoptant des moyens innovants pour assurer l’enregistrement en temps opportun des évènements vitaux ».
Le Directeur d’ACS déclare que malgré la COVID-19, « nous avons continué à faciliter l’échange d’informations par le biais de réunions virtuelles », et la CEA, en collaboration avec les membres du groupe central du CRVS, continue à développer des méthodologies visant à améliorer les processus relatifs à l’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques de l’état civil.
Il fait remarquer toutefois que l’Afrique se situe toujours à « près de la moitié des taux d’enregistrement des naissances et un tiers des décès », ce qui signifie que beaucoup de travail reste à faire pour atteindre la couverture universelle d’ici la fin des ODD en 2030.
« En tant que dirigeants, nous devons être le fer de lance de la transformation du CRVS des systèmes d’enregistrement d’état civil lents, passifs et réactifs qui dépendent de la présence en personne en des systèmes résilients, proactifs et agiles », déclare M. Chinganya qui souligne également l’innovation (numérisation), l’intégration et la décentralisation comme trois piliers qui propulseront le CRVS dans l’avenir.
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