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Les réformes de la santé sont essentielles à la relance économique en Afrique

16 mai, 2022
Health reforms are key to economic recovery in Africa

Dakar, Sénégal, le 16 mai 2022 (CEA) - Amadou Hott, Ministre sénégalais des finances, déclare que l’Afrique a dû traverser la crise de la COVID-19 pour réaliser l’urgence d’investir dans des systèmes de santé solides et des sociétés pharmaceutiques capables de produire des médicaments localement. Il s’exprimait lors d’une table ronde sur « l’avenir de la santé et la résilience économique », à la Conférence des ministres de la CEA (CoM2022) à Dakar, au Sénégal.

M. Hott déclare que le Président sénégalais, Macky Sall, a fait de la mise en œuvre de solides réformes de la santé une priorité absolue, allouant 200 milliards de FCFA à des réformes tangibles. La première phase a consisté à élaborer des directives de santé sous quatre piliers : la gouvernance pour inciter un changement de paradigme ; un modèle commercial basé sur les résultats ; une meilleure rémunération ; une numérisation complète du système et une chaîne de valeur pharmaceutique efficace guidée par une agence de réglementation pharmaceutique.

La phase de planification a été suivie de mesures concrètes comprenant : une mobilisation de 10 % des dépenses de santé auprès du secteur privé ; se doter d’un personnel de santé plus nombreux et mieux qualifié ; investir dans des sociétés pharmaceutiques pour produire des médicaments localement et restructurer toute l’infrastructure sanitaire qui date de l’indépendance.

Le Ministre algérien de l’industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, déclare que son pays a mis en place des réglementations sanitaires pour garantir la production locale de tous les médicaments. « Nous préconisons d’acheter des médicaments produits en Afrique et lorsqu’une crise sanitaire se manifeste, nous pouvons accéder plus facilement aux médicaments. L’une des raisons pour lesquelles nous n’avons pas de vaccin contre le paludisme est que nous ne sommes pas en mesure de produire le vaccin en Afrique. Nous avons fait de grands progrès, maintenant trois médicaments sur quatre sont fabriqués localement, ce qui génère des revenus et évite de perdre l’expertise locale en santé qui a tendance à aller travailler à l’étranger quand il n’y a pas d’opportunités d’emploi ».

Le ministre d’État à la planification, au Ministère des finances et de la planification de l’Ouganda, Amos Lugoolobi, déclare : « Nous devons également identifier comment aider au mieux la population défavorisée à avoir accès à des systèmes de santé appropriés ».

« L’Afrique a une population jeune que nous pouvons transformer en richesse, mais cela signifie aussi que puisque la population est jeune, nous devons investir dans un capital humain jeune important en matière d’éducation et de santé. En Ouganda, le plus gros budget du gouvernement est le capital humain. Cela conduit à des défis tels que le paludisme, nous devons nous unir pour éradiquer le paludisme. L’Afrique doit investir davantage dans la prévention, ce qui l’aidera. Nous devons mettre en place une bonne stratégie fiscale dans la collecte et le contrôle des impôts pour générer des ressources. C’est la voie à suivre et nous pouvons apprendre de l’Égypte et d’autres pays africains qui ont commencé à améliorer leurs systèmes fiscaux », ajoute-t-elle.

Amadiou Dialllo de Africa Solidarity Fund a parlé du financement de projets de santé en Afrique et du lien entre la santé et la croissance économique. « 66 milliards de dollars sont nécessaires pour le financement de la santé en Afrique, nous devons catalyser les fonds privés pour garantir que nos pays soient propriétaires d’entreprises de santé privées et publiques, et ces efforts devraient faire partie de la croissance économique et de la création de santé ».

La perspective des Nations Unies a été présentée par la Directrice exécutive d’ONUSIDA, Winnie Byanyima. Elle informe la réunion qu’il y a vingt ans, la déclaration d’Abuja promettait de consacrer 20 % de leur budget à la santé et d’améliorer les établissements de santé. Malheureusement, peu de progrès ont été réalisés et la crise a contraint le continent à faire face à la réalité et à l’impact de l’inaction sur la population pauvre qui est obligée de payer pour les soins de santé.

L’évènement s’est conclu par un appel à l’emploi des jeunes dans le secteur de la santé. Achaleke Christian Leke, Directeur exécutif de Local Youth Corner au Cameroun, dont l’organisation a produit des désinfectants pour les mains et des masques depuis les prisons pendant la pandémie de COVID-19, déclare : « Plus de 100 000 sensibilisateurs pour les mains ont été distribués gratuitement pendant la crise au gouvernement, les jeunes devraient être la réponse au besoin croissant de l’Afrique pour des solutions de santé innovantes ».

La session a réuni un panel de huit personnes comprenant des ministres de la santé, des experts pharmaceutiques, l’ONUSIDA et des jeunes entrepreneurs pour discuter des stratégies de santé post-covid19 et partager les meilleures pratiques des pays qui mettent déjà en œuvre des réformes tangibles de la santé qui modifient déjà le spectre économique de leur pays respectifs.

 

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