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Les progrès de l’Afrique vers la réalisation des ODD et des cibles nécessitent une accélération stratégique – Rapport sur le développement durable en Afrique 2020

28 février, 2022
  • Les progrès de l’Afrique vers la réalisation des ODD et des cibles nécessitent une accélération stratégique – Rapport sur le développement durable en Afrique 2020
  • La réalisation des ODD pourrait ouvrir 12 000 milliards de dollars d’opportunités de marché et 380 millions d’emplois d’ici 2030. Pour l’Afrique, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) offre une occasion unique de mettre en œuvre les ODD et l’Agenda 2063.
  • Le score moyen dans tous les États membres africains était de 53,82 en 2020, ce qui est légèrement supérieur à la moyenne de 2019, mais implique toujours qu’après quatre ans de mise en œuvre des ODD, le continent africain n’est qu’à mi-chemin vers la réalisation des objectifs et cibles des ODD d’ici 2030.

Addis-Abeba, le 28 février 2022 (CEA) – L’Afrique a fait des progrès vers la réalisation des objectifs et cibles des Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030, selon le 4ème  Rapport sur le développement durable en Afrique 2020 : Accélérer le développement équitable et durable en Afrique lancé lors de l’évènement parallèle de la 8ème session du Forum régional africain pour le développement durable (FRADD), le 28 février à Kigali, au Rwanda.

Le rapport montre que les gouvernements africains ont fait des efforts considérables pour intégrer les ODD et les objectifs de l’Agenda 2063 dans les stratégies nationales et les plans de développement, ont identifié des unités gouvernementales pour coordonner leur mise en œuvre et priorisé des cibles et des indicateurs spécifiques.

« Dans l’ensemble, le score moyen de tous les États membres africains était de 53,82 en 2020, ce qui est légèrement supérieur à la moyenne de 2019, mais implique toujours qu’après quatre ans de mise en œuvre des ODD, le continent africain n’est qu’à mi-chemin vers la réalisation des objectifs et cibles des ODD d’ici 2030 », indique le rapport.

Le rapport est le fruit de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en collaboration avec la Commission de l’Union africaine (CUA), la Banque africaine de développement (BAD) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

« Nous devrions célébrer les progrès réalisés par le continent : la baisse des décès maternels et infantiles, la diminution des incidents de maladies infectieuses, le progrès dans la scolarisation primaire, l’augmentation de l’alphabétisation des jeunes et l’amélioration de la représentation des femmes au gouvernement, comme on l’a vu au Rwanda, qui ouvre la voie », déclare Antonio Pedro, Secrétaire exécutif adjoint de la CEA.

« Les ODD représentent d’énormes opportunités d’investissement, et l’ONU estime que leur réalisation pourrait ouvrir 12 000 milliards de dollars d’opportunités de marché et 380 millions d’emplois d’ici 2030. Pour l’Afrique, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) offre une opportunité unique de mettre en œuvre les ODD et l’Agenda 2063 ».

Cette édition du rapport utilise une vue analytique qui place tous les ODD en cinq « volets » ou groupes : les personnes, la prospérité, la planète, la paix et les partenariats.

Une analyse des cinq volets montre que la plupart des États membres africains (en particulier ceux au Sud du Sahara) ne sont pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs et cibles visés. De plus, la pandémie de COVID-19 a exacerbé la situation, entraînant de graves répercussions socio-économiques sur la vie de millions de personnes.

Le volet des personnes

Près de 40 pour cent de tous les Africains vivent encore dans l’extrême pauvreté. L’incidence de la pauvreté reste constamment faible en Afrique du Nord, à environ 2 %, mais augmente légèrement par rapport à 2015. Pour éradiquer la pauvreté absolue en Afrique (hors Afrique du Nord) d’ici 2030, la vitesse de réduction doit être quatre fois plus élevée qu’entre 2013 et 2019.

Le volet de la prospérité

Pendant quatre décennies entre 1980 et 2019, la croissance économique (mesurée par la croissance du revenu par habitant) a pris du retard par rapport à la croissance du revenu réel dans toutes les sous-régions du continent, ce qui implique que même les périodes de croissance modeste ne se sont pas nécessairement traduites par des normes plus élevées de vie pour la plupart des Africains, mais a plutôt abouti au paradoxe d’une plus grande inégalité des revenus.

Le volet de la paix

Sur la base des tendances actuelles, il est peu probable que l’Afrique atteigne l’un de ses objectifs de paix, de sécurité et de gouvernance figurant dans l’un ou l’autre des deux programmes. Bien qu’il y ait des exceptions au niveau des États, la lenteur des progrès dans l’amélioration de la gouvernance est généralement le principal frein au volet de la paix. Il y a également eu un déclin des valeurs démocratiques, des difficultés à organiser des élections libres et équitables et des changements anticonstitutionnels de gouvernement. La performance de l’Afrique en matière d’état de droit, est insuffisante même les fonctions de gouvernance essentielles, telles que les systèmes d’enregistrement des faits d'état civil, sont insuffisantes.

Le volet de la Planète

Bien que de nombreux États membres africains aient mis en place les cadres juridiques et politiques nécessaires pour répondre aux préoccupations environnementales, les progrès au sein de ce volet ont été lents sur de nombreux fronts. Les Seychelles étaient les mieux classées d’Afrique, au trente-troisième rang. Six autres États africains figuraient parmi les 100 premiers États du PEV : l’Égypte, le Gabon, Maurice, le Maroc, l’Afrique du Sud et la Tunisie. À l’inverse, 33 États africains au Sud du Sahara figuraient parmi les 50 derniers.

Le volet des partenariats

La majorité des États membres africains ne sont pas sur la bonne voie pour assumer « l’entière responsabilité du financement de leurs objectifs de développement » tels que définis par le Programme 2030 ou l’Agenda 2063. L’analyse révèle également que la situation de la gestion de la dette de l’Afrique n’est pas viable. Entre 2011 et 2018, le ratio d’endettement moyen de l’Afrique en proportion du revenu national brut a augmenté de 22,2 % (de 34,2 % en 2011 à 39,6 % en 2018), soit 7,2 points de pourcentage. À l’époque, le ratio de couverture du service de la dette était passé à 183,3 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2018.

Recommandations

Le rapport appelle à des approches stratégiques « d’ordre supérieur » pour faire avancer le Programme des ODD et l’Agenda 2063. Pour accélérer le rythme du développement inclusif et durable, les gouvernements devront s’engager à adopter des cadres de gouvernance solides, proactifs et responsables basés sur une vision à long terme et un leadership, des normes et valeurs partagées ; et des règles et des institutions qui renforcent la confiance et la cohésion.

 

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