Gaborone, Botswana, le 24 novembre 2024 (CEA) - Lors d’un dialogue entre les jeunes, un évènement spécial de la Conférence économique africaine 2024 (AEC2024), des experts ont analysé comment l’innovation technologique pourrait promouvoir la stabilité économique et la croissance en Afrique.
Le Modérateur de la discussion, Adetola Akinola, a déclaré que l’objectif de la séance était d’examiner comment l’innovation technologique, en particulier dans les universités, pourrait favoriser le développement durable des économies africaines. Et ce dans le but d’équilibrer la croissance économique, la durabilité environnementale et l’inclusion sociale, tout en utilisant l’atout le plus précieux de l’Afrique, sa jeunesse, afin de relever les défis actuels de la transformation et du développement économique du continent.
Le Président de l’Union panafricaine de la jeunesse, Moumouni Dialla, ouvrant la conversation, a souligné la nécessité d’établir une coopération régionale et internationale pour développer la résilience technologique du continent. « L’Afrique doit accueillir favorablement les alliances qui garantissent des objectifs de développement à long terme et ne se laisse pas submerger par des avantages éphémères », a-t-il déclaré. Il a ajouté la nécessité d’intégrer le développement des compétences dans l’éducation, d’encourager la spécialisation internationale pour soutenir la rivalité amicale et d’attirer des investissements technologiques clés. De son point de vue, la coopération continentale et l’innovation durable doivent commencer par des partenariats.
La Fondatrice de Mesu-Glow Aesthetics au Botswana, Wedu Somolekae, a souligné l’accessibilité et l’inclusion dans l’exploitation de la technologie industrielle. Elle a ajouté que les stratégies axées sur le profit utilisées par les entreprises ignorent souvent les zones défavorisées. « Les modèles commerciaux doivent s’aligner sur les objectifs de développement durable. Les zones rurales ne doivent pas être laissées pour compte dans cette transformation technologique », a-t-elle déclaré. Somolekae a encouragé les gouvernements et les entreprises à donner la priorité aux politiques qui soutiennent l’inclusion, mettant en exergue l’impact social pour un avenir technologique plus juste.
Le Président et Conseiller mondial du programme de la campagne de la ZLECAf. Grant Davis, soulignant le potentiel non exploité de la jeunesse africaine, a dit de celle-ci qu’elle pourrait être un catalyseur créatif. « Les jeunes Africains sont les innovateurs d’aujourd’hui, et pas seulement les dirigeants de demain », a-t-il déclaré. Il a préconisé des mesures spécifiques, parmi celles-ci, fournir aux jeunes des compétences en IA, en robotique et en codage, réduire les obstacles à l’accès en ligne et stimuler l’entrepreneuriat à travers les opportunités commerciales dans le cadre de la ZLECAf. Il considère également ces activités comme étant cruciales pour encourager les jeunes entrepreneurs à utiliser la technologie pour un changement économique radical.
La Professeure d’économie, à l’Université d’ingénierie et de gestion de Calcutta, en Inde, Lalima Mukherjee, a orienté la conversation vers les ramifications environnementales de la croissance technologique. Elle a souligné les problèmes liés à la consommation croissante d’énergie et au gaspillage technologique, préconisant les sources d’énergie renouvelables comme l’énergie solaire et l’hydroélectricité comme alternatives. « Un avenir durable exige que nous éduquions nos jeunes à adopter très tôt des comportements respectueux de l’environnement », a-t-elle déclaré. Madame Mukherjee a appelé à des politiques visant à soutenir les pratiques durables et à des efforts de sensibilisation pour encourager une utilisation responsable de la technologie et une gestion des déchets.
La Chercheuse postdoctorale, à l’École de finance et d’économie de l’Université du Jiangsu, en Chine, Mary Donkor, affirme que les gouvernements africains doivent donner la priorité aux politiques nationales durables plutôt qu’aux initiatives menées par les partis politiques pour assurer le développement à long terme.
Selon Donkor, le système éducatif africain est trop théorique et crée ainsi un décalage entre l’apprentissage en classe et les besoins de l’industrie. Pour combler cet écart, elle plaide en faveur d’une structure éducative plus pratique et alignée sur l’industrie et exhorte les gouvernements à aligner les investissements financiers et industriels sur l’innovation technologique pour faire avancer les projets innovants.
« Il est impératif d’intégrer les réformes éducatives et industrielles afin de préparer les nations africaines à la concurrence mondiale et de favoriser le développement durable. Donner la priorité aux intérêts nationaux avant les agendas politiques est crucial pour la croissance à long terme ».
Le panel s’est conclu sur une vision unie pour l’avenir de l’Afrique, un continent qui adopte la technologie industrielle tout en remédiant aux obstacles à l’inclusion, au développement des compétences et à la durabilité. Les participants ont convenu que l’avenir du continent est prometteur grâce à sa jeunesse, qui doit être équipée pour devenir les architectes d’un avenir durable et inclusif.
L’AEC2024 est organisée conjointement par la Banque africaine de développement, la Commission économique pour l’Afrique et le Programme des Nations Unies pour le développement, en collaboration avec le Gouvernement du Botswana.
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