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Les femmes lésées par la finance numérique

3 novembre, 2022
Women shortchanged by digital finance

Addis-Abeba, le 3 novembre 2022 (CEA) – L’Afrique doit investir dans l’enseignement des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM) pour les femmes et les filles ; des disciplines qui renforceraient leur autonomisation économique et leur accès à la finance numérique.

Keiso Matashane-Marite, Cheffe par intérim de la Section de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, de la Division du genre, de la lutte contre la pauvreté et des politiques sociales de la Commission économique pour l’Afrique (UNECA), affirme que les femmes et les filles sont économiquement marginalisées. Les femmes et les filles sont confrontées à de profonds obstacles à l’inclusion financière car elles ne possèdent pas les compétences et les connaissances requises pour des carrières dans les STEM.

Mme Matashane-Marite, s’exprimant lors d’un point presse pour présenter les résultats du rapport sur les femmes africaines intitulé, « Les écosystèmes de la finance numérique - Voies vers l’autonomisation économique des femmes en Afrique », a déploré les nombreux obstacles qui empêchent l’accès financier des femmes en Afrique. L’étude a été réalisée dans le but de promouvoir l’autonomisation économique des femmes et des filles.

« Sans l’autonomisation économique des femmes, l’autonomisation substantielle des femmes est un problème », a noté Mme Matashane-Marite, affirmant que cette autonomisation économique des femmes est la bonne étape pour garantir leur autonomisation dans les sphères sociales et politiques.

Dans le cadre de son mandat, la CEA fournissait un appui technique aux pays membres dans la promotion de l’autonomisation des femmes par la mise en œuvre de politiques et la transformation du système financier. La Division du genre, de la lutte contre la pauvreté et des politiques sociales de la CEA a développé un domaine de résultats sur la transformation numérique pour garantir que la dimension genre informe la numérisation dans tous ses aspects.

« Nous avons défini un certain nombre de piliers où nous commençons… le premier concerne les STEM parce que nous voulons voir les États membres africains institutionnaliser l’éducation en matière des STEM pour les filles et voir une action juste au-delà de la déclaration politique pour mettre en œuvre les engagements politiques qui ont été faits sur les STEM. Les STEM sont essentiels », a déclaré Mme Natashane-Marite.

En outre, la CEA travaille avec la Commission de l’Union africaine à promouvoir l’inclusion financière des femmes. Mme Natashane-Marite a révélé que la CEA entreprenait des recherches sur la transformation numérique en « plaidant en faveur de l’inclusion des STEM ».

La numérisation, en particulier dans le secteur financier, a le potentiel d’être un élément essentiel de la transformation économique et sociale en Afrique où l’économie numérique devrait atteindre 300 milliards de dollars d’ici 2025 en raison d’une multiplication par cinq de la numérisation et de l’utilisation d’Internet ».

« La numérisation est essentielle à la réalisation de toutes les composantes de l’autonomisation des femmes », a déclaré M. Syed Ahmed, Auteur principal de l’étude de trois ans menée conjointement avec la Fondation Graca Machel, soulignant que la finance numérique a un rôle essentiel à jouer dans l’autonomisation économique des femmes.

La finance numérique fait référence aux formes numériques de crédit, d’épargne, d’assurance et de transferts financiers.

M. Ahmed a noté que la connectivité numérique et mobile, la préparation à la finance numérique et l’utilisation des TIC ont permis aux femmes d’accéder à la finance numérique. Cependant, les femmes ont un accès limité à l’utilisation d’Internet que les hommes à travers l’Afrique. En outre, les femmes ont d’autres limitations telles que l’accès aux outils numériques, une faible littératie numérique, de faibles compétences numériques et des normes sociales restrictives.

L’étude a recommandé des réponses politiques concrètes pour surmonter ces obstacles, telles que la réduction des risques d’accès au crédit pour les femmes, la suppression des obstacles inhérents, invisibles et involontaires à l’accès des femmes aux produits et services financiers.

En outre, les lois financières à tous les niveaux de gouvernement devraient être modifiées pour encourager l’utilisation de l’argent mobile, en particulier pour les femmes, à travers l’Afrique, augmentant ainsi les taux d’épargne et renforçant leur autonomisation économique, a exhorté M. Ahmed.

« Bien que les services bancaires par téléphone mobile soient plus répandus en Afrique que dans d’autres régions du monde, seulement 29 % des femmes en Afrique subsaharienne utilisent l’Internet mobile, contre 48 % des femmes dans le monde », a déclaré M. Ahmed, ajoutant que « En Afrique dans son ensemble, environ 12 % des femmes ont des compétences suffisantes en matière de TIC liées à la finance numérique, ce qui est inférieur à la moyenne mondiale. Des programmes de développement des capacités sont donc clairement nécessaires pour améliorer les compétences en finance numérique ».

 

Publié par :
Section de la communication 
Commission économique pour l’Afrique
B.P. 3001
Addis-Abeba
Éthiopie
Tél : +251 11 551 5826
Email : eca-info@un.org

 

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