Lusaka, le 5 octobre 2023 – « La Zambie et la République démocratique du Congo (RDC) abritent à elles deux au moins 70 % des minéraux critiques nécessaires à la production de Batterie et de véhicules électriques (BVE) et de leurs précurseurs. L’Initiative conjointe devrait libérer le potentiel économique et renforcer la chaîne de valeur dans les deux pays. Cet atelier que nous organisons a pour objectif de galvaniser le soutien et de présenter les opportunités qui se présentent aux entrepreneurs locaux et étrangers de participer activement à ladite initiative », a déclaré l’Honorable Elias Mubanga, Député et Ministre par intérim du commerce et de l’industrie.
Le ministre s’exprimait lors d’un atelier sur le thème, « Les besoins et les mécanismes de financement de la Zone économique spéciale (ZES) pour la chaîne de valeur des Batteries et véhicules électriques, en République de Zambie ». Ledit atelier est organisé par le ministère du commerce et de l’industrie (MCTI) en collaboration avec la Commission économique pour l’Afrique (CEA) avec le soutien de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank). Le ministre a déclaré que pour que l’initiative réussisse, l’atelier doit aborder les questions critiques de l’accès au financement, de l’accès aux matières premières, de l’accès aux opportunités pour les parties prenantes locales ; l’atelier doit former des partenariats stratégiques et tirer les leçons de ceux qui ont développé avec succès des chaînes de valeur BEV.
Les consultations avait pour objectif principal de fournir au secteur privé, aux entrepreneurs et au secteur financier zambiens, aux partenaires de développement, aux investisseurs institutionnels, aux négociateurs et aux académiciens, la possibilité de discuter et d’identifier les opportunités de participation active sur des nœuds spécifiques de la chaîne de valeur des batteries. Identifier et exploiter les diverses opportunités de contenu local contribueront à approfondir l’empreinte nationale de la chaîne de valeur en Zambie et à garantir que les liens se développent et se renforcent à mesure que la chaîne de valeur évolue.
M. John Mulongoti, Secrétaire permanent aux investissements et à l’industrialisation du MCTI, a partagé dans son allocution d’ouverture la détermination de la Zambie à créer une chaîne de valeur compétitive pour les Batteries et véhicules électriques et ainsi tirer parti de la présence de minéraux essentiels, adaptée au développement durable et à une croissance inclusive. Il a souligné la nécessité de définir les opportunités présentes pour la participation des parties prenantes locales et internationales tout au long de la chaîne de valeur des batteries pour une mise en œuvre réussie de l’Initiative. M. Mulongoti a déclaré que la Zambie dispose du cadre juridique nécessaire pour soutenir la création d’une ZES axée sur la chaîne de valeur des BEV.
Mme Eunice Kamwendo, Directrice du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique australe (BSR-AA), dans son allocution de bienvenue, a informé les participants que la consultation approfondira la connaissance sur les BEV en Zambie et accélérera l’exploitation des opportunités de transformation à base de minéraux en Zambie et dans d’autres pays africains. Elle a ajouté que le continent est bien placé pour bénéficier de ses ressources minérales alors que le monde passe à zéro émission nette. « On estime que le marché des Batteries et véhicules électriques atteindra une valeur de 8 800 milliards de dollars américains d’ici 2025 et de 46 000 milliards de dollars américains d’ici 2052, soit une valeur marchande presque multipliée par six au cours des 25 prochaines années. Selon le rapport de Bloomberg, la construction d’une usine de précurseurs de 10 000 tonnes en RDC ne coûterait qu’un tiers du prix de celui des États-Unis, et environ la moitié de celui de la Chine. De plus, installer l’usine en RDC serait une option beaucoup plus verte, compte tenu de la proximité des ressources minérales brutes et de l’accès à l’énergie hydroélectrique ».
L’allocution officielle a été suivie d’un aperçu de l’initiative RDC-Zambie et du cadre pour le secteur vert présenté par M. Trust Mufune, Économiste en chef du MCTI. Il a fourni une feuille de route sur l’initiative jusqu’à présent ; du 24 au 25 novembre 2021, Son Excellence M. Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la RDC a organisé un Forum d’affaires multipartite (RDC – Afrique) pour favoriser un débat approfondi sur le marché des énergies renouvelables ; le 29 avril 2022, les gouvernements de la République de Zambie et de la RDC, soutenus par la CEA et Afreximbank, ont conclu un accord de coopération pour la création de la chaîne de valeur des BEV et du secteur des énergies propres ; et le 27 mars 2023, les deux parties ont signé un accord sur la création d’une ZES dédiée à la production de précurseurs de batteries, de batteries et de véhicules électriques. Il a indiqué que cela est réalisable dans la mesure où l’Afrique détient d’importantes réserves de minéraux stratégiques pour batteries, tels que le cobalt, le lithium, le manganèse, le graphite, le nickel et le cuivre, qui pourraient soutenir l’émergence d’une chaîne de valeur régionale. M. Mufune a également souligné les objectifs que l’initiative des BVE visait à atteindre, les opportunités qu’elle présente et les domaines de collaboration entre les parties prenantes. Il a souligné la nécessité pour l’Afrique de progresser dans la chaîne de valeur des BVE.
Les perspectives du MCTI ont été suivis d’une présentation sur l’appui à la mise en œuvre de l’initiative RDC-Zambie sur les BVE par M. Jean-Luc Mastaki Namegabe, Directeur du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale (BSR-AC), qui a déclaré que les options de financement innovantes sont nécessaires pour soutenir la participation des Zambiens et des Congolais tout au long de la chaîne de valeur des BVE. Les innovations à cet encontre comprennent la création d’un véhicule à usage spécial pour permettre aux citoyens ordinaires d’investir dans la chaîne de valeur. En outre, il a fait allusion au recours aux institutions de financement du développement interentreprises et au mécanisme de marché des crédits carbone pour mobiliser des financements. M. Mastaki a souligné que le BSR-AC a organisé un dialogue similaire avec le secteur bancaire congolais pour mobiliser l’épargne nationale à financer l’initiative des BVE.
La deuxième session s’est concentrée sur les opportunités et les défis que présente cette initiative pour les parties prenantes zambiennes du secteur de l’énergie propre. Elle comprenait une présentation du M. Imasiku Nyambe, de l’École des mines, de l’Université de Zambie, axée sur la base de ressources minérales pour les batteries en Zambie et en Afrique australe ; la présentation de M. Sokwani Chilembo, PDG de la Chambre des mines de Zambie, portait sur les opportunités spécifiques que présente le secteur pour les parties prenantes. La plateforme industrielle intégrée ARISE a présenté les conclusions et les recommandations préliminaires de l’étude de préfaisabilité sur la ZES.
La deuxième journée a porté sur les options et les instruments de financement et comprenait des interventions d’Afreximbank, de la Banque africaine de développement (BAD), de l’Association des banquiers de Zambie et de la Banque de Zambie. M. Oswald Mungule, Analyste principal, en charge de la recherche et de la politique de réglementation, a décrit le rôle de la Banque centrale dans l’ancrage du financement de la chaîne de valeur des BVE en mettant en place des lignes directrices sur les prêts verts et en développant un cadre sur la transparence et la responsabilité. Les participants ont appelé les institutions financières locales à développer des mécanismes appropriés pour les mineurs artisanaux et à petite échelle en tirant parti des sources de financement nationales, y compris des fonds de pension. Le ministère des mines et du développement minier, l'Agence zambienne de développement et la Société de développement industriel ont souligné le rôle du gouvernement dans le soutien de la croissance du secteur.
Les présentations faites par l’Université de Zambie, le ministère de la technologie et des sciences, l’Institut national de recherche scientifique et industrielle et le ministère du développement des Petites et moyennes entreprises ont souligné l’importance du développement des compétences et du transfert de technologie. L’expérience partagée par M. Sixtus Mulenga, PDG de Musamu Resources Limited, Mineur de manganèse, a décrit les défis et les opportunités pour les investisseurs zambiens, soulignant l’importance de définir la base de ressources minérales pour faciliter l’investissement. Il a également souligné la nécessité d’intégrer l’exploitation minière à l’agriculture en tant que mécanisme permettant de contribuer au développement économique durable à long terme de la Zambie.
La séance finale et de clôture a porté sur la durabilité du secteur, notamment environnementale, sociale, de gouvernance et d’économie circulaire. Les meilleures pratiques ont été partagées par le ministère des mines et du développement minier, l’Alliance zambienne d’innovation pour la mobilité électrique et l’Agence zambienne de gestion de l’environnement.
Les participants ont convenu que cette initiative est opportune dans le sillage de la dynamique de la transition mondiale vers un monde décarboné et des énergies renouvelables, qui nécessite des changements transformationnels dans divers aspects liés à la gestion durable des ressources naturelles. Une fois opérationnalisée, l’initiative favorisera la création d’emplois, la croissance économique et la transformation structurelle, la gestion durable des ressources, la protection de l’environnement, le transfert de technologie, le développement des infrastructures et l’échange de connaissances. En clôturant l’atelier, M. John Mulongoti, Secrétaire permanent chargé des investissements et de l’industrialisation, au MCTI, a félicité la CEA, Afreximbank et d’autres partenaires pour leur soutien. Il a réaffirmé l’engagement du Gouvernement zambien en faveur de la mise en œuvre de l’initiative, notant qu’une plus grande valeur ajoutée locale, un plus grand nombre de citoyens participant aux activités économiques liées à la chaîne de valeur des BVE et une diversification accrue de l’économie conduiront à une transformation socio-économique.
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Le Bureau sous-régional pour l'Afrique australe
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