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Les commerçantes africaines sont en voie de transformer les économies du continent par le biais du commerce intra-africain

12 avril, 2021
Africa’s women traders are poised to transform economies through intra-African trade

12 avril 2021, Accra - La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) organise en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) une série d’ateliers de renforcement des capacités au Ghana et en Côte d’Ivoire, à l’intention des femmes commerçantes et productrices de la région de la CEDEAO, en vue de guider leurs premiers pas et leurs échanges sur le marché intra-africain dans le cadre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Le premier atelier de la série débute ce jour à Accra, au Ghana, siège du Secrétariat de la ZLECAf, et rassemble 20 commerçantes originaires des cinq États membres anglophones de l’espace CEDEAO (Gambie, Ghana, Libéria, Nigéria et Sierra Leone). Les participantes sont issues des secteurs de l’agriculture, de l’agro-industrie, du textile, des arts et de l’artisanat, ainsi que des agences de développement du commerce.

Bolanle Adetoun, Directrice par intérim du Centre de la CEDEAO pour le Développement du Genre (CCDG) s’exprimant au nom de Siga Fatima Jagne, Commissaire aux Affaires sociales et Genre de la CEDEAO, a rappelé que les commerçantes « jouent un rôle essentiel dans les économies africaines ». Elle a expliqué que « le programme de renforcement des capacités vise à mettre en exergue les opportunités offertes par la ZLECAf aux commerçants de la CEDEAO, notamment les femmes, et à contribuer à la compréhension des stratégies et des approches permettant d’améliorer la valeur ajoutée des biens et services dans le cadre de la ZLECAf ».

Les ateliers visent à favoriser les liens directs entre les PME de l’espace CEDEAO et les PME et groupes commerciaux en Afrique centrale, en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Les diverses agences de facilitation des échanges participant à ces événements fourniront des conseils pratiques aux PME afin de les aider à réussir leur entrée sur le marché et à mener à bien les transactions y afférentes. Les sessions porteront notamment sur les thèmes suivants : i) la compréhension des mécanismes de la ZLECAf ; ii) les relations entre la CEDEAO et la ZLECAf ; iii) l’importation et l’exportation dans le cadre de la ZLECAf ;

iv) les opportunités offertes par la ZLECAf aux sous-régions d’Afrique centrale, d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe ; v) l’échelle des financements au sein de la ZLECAf ; et vi) les outils opérationnels de la ZLECAf.

Les femmes et les jeunes, deux groupes ayant le potentiel de servir de moteurs pour mener à bien la transformation des économies africaines, doivent être intégrés dans les cadres nationaux et continentaux afin de garantir les avantages de la ZLECAf et de les exploiter pleinement. « Les femmes doivent montrer la voie de l’indépendance économique de Afrique », a souligné Silver Ojakol, Chef de cabinet au Secrétariat de la ZLECAf. « Le commerce intra-africain est dominé à 40 % par les micro, petites et moyennes entreprises (MPME). Ces structures sont pour la plupart gérées par des femmes et des jeunes et constituent un segment essentiel du portefeuille d’exportation en Afrique ».

Ces ateliers de 3 jours devraient permettre d’expliquer les conditions régissant les exportations vers les divers pays africains, d’envisager le commerce électronique en tant qu’outil pour explorer de nouveaux

 

marchés et de fournir un aperçu des instruments de financement qui peuvent être utilisés par les PME dirigées par des femmes à mesure qu’elles étendent leurs activités au-delà des frontières nationales.

« Les femmes sont les commerçantes de l’Afrique. Quel que soit le marché et quelle que soit la frontière, on constate que la majorité des commerçants à l’échelle du continent sont des femmes », a fait remarquer Silke Hollander, Représentante résidente adjointe du PNUD au Ghana. « Cependant, les femmes restent tout en bas des chaînes de valeur dans les secteurs de l’agriculture et des services. La ZLECAf doit prendre en compte cette situation et aider les femmes à relever les défis auxquels elles sont confrontées ».

Les échanges commerciaux dans les conditions préférentielles prévues au titre de la ZLECAf ont débuté le 1er janvier 2021. La ZLECAf devrait créer un marché africain de biens et de services couvrant 1,2 milliard de consommateurs et un produit intérieur brut combiné de 3 billions de dollars US, en s’appuyant sur les progrès enregistrés en matière d’intégration par les communautés économiques régionales telles que la CEDEAO. Tous les États membres de la CEDEAO ont signé l’Accord portant création de la ZLECAf, et 12 des 15 États membres ont déposé à ce jour des instruments de ratification.

Représentant le ministre du Commerce et de l’Industrie du Ghana, Kosi Yankey, PDG de l’Agence des entreprises du Ghana, a exhorté les participantes à « travailler ensemble et non pas séparément, chacune dans sa sphère ». Elle a insisté sur l’importance d’élaborer une stratégie de mise en œuvre inclusive.

« Quatre-vingt pour cent de nos entreprises sont des PME et nous ne pouvons pas mettre en œuvre la ZLECAf sans nous concentrer sur les PME, au risque d’exclure du développement économique une génération entière, dans quelque pays que ce soit », a-t-elle affirmé.

La ZLECAf offrira aux commerçants, aux producteurs, aux prestataires de services et aux investisseurs la possibilité de s’approvisionner en intrants moins chers, de développer leur entreprise, d’augmenter leurs exportations, en particulier dans le domaine des produits à valeur ajoutée, pour une participation bénéfique aux chaînes de valeur régionales. Le commerce intra-africain enregistre un pourcentage plus élevé de transactions concernant les biens de valeur supérieure, ce qui montre qu’il existe une belle opportunité de marché pour les producteurs originaires de l’espace CEDEAO.

Cette série d’ateliers fait partie d’un programme de renforcement des capacités plus étendu portant sur la ZLECAf, inauguré par une formation de formateurs qui a eu lieu à Freetown, en Sierra Leone, du 7 au 9 avril. Un troisième atelier réunira les commerçants et les associations professionnelles francophones et lusophones à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 20 au 22 avril. Tous ces événements sont organisés en partenariat avec la Commission de l’Union africaine (UA), le Secrétariat de la ZLECAf, la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA), le Centre du commerce international (CCI), l’Afrexim Bank et l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ).

 

À propos de la CEDEAO

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été fondée le 28 mai 1975 par le Traité de Lagos. La CEDEAO est un groupe régional de 15 membres dont le mandat est de promouvoir l’intégration économique dans tous les domaines d’activité de ses États membres. Considérée comme l’un des piliers de la Communauté économique africaine, la CEDEAO a été mise en place pour favoriser l’intégration économique en créant une région sans frontières où la population a accès à ses ressources abondantes dans le cadre d’un environnement durable et pour promouvoir la bonne gouvernance et la démocratie. Pour en savoir plus, consulter le site Web, à l’adresse www.ecowas.int.

 

À propos du PNUD

Le PNUD appuie la mise en œuvre de la ZLECAf au niveau national, régional et continental. Cela implique une aide directe aux pays concernés, le renforcement des capacités des petites et moyennes entreprises, la promotion des liens entre les PME des différentes régions, la recherche, et le soutien au développement de technologies facilitant le commerce par le biais de la mise en place de laboratoires d’accélération. En 2020, le PNUD a publié Les Futurs de la ZLECAf - Au service des femmes et des jeunes, un rapport qui donne la parole aux producteurs, aux commerçants et aux responsables politiques sur l’importance cruciale des petites et moyennes entreprises dans la stimulation du commerce intra-africain.

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