Nairobi, le 4 septembre 2023 (CEA) - Cette affirmation est de Jean-Paul Adam du Bureau du Conseiller spécial des Nations Unies pour l’Afrique (OSAA), au cours d’une session intitulée : « Naviguer dans les crises de la dette, du développement et de l’environnement : rôle de la budgétisation durable ». C’était au cours de la Conférence annuelle sur le changement climatique et le développement en Afrique (CCDA-XI), qui s’est tenue du 1er au 3 septembre 2023 à Nairobi, au Kenya.
Selon Jean-Paul Adam du Bureau du Conseiller spécial des Nations Unies pour l’Afrique (OSAA), il est important pour les pays africains d’évaluer les coûts futurs potentiels des interventions et leur impact, relatif sur la gestion efficace de la dette. Pour ce dernier, les Indicateurs clés de performance (KPI) doivent s’aligner sur les efforts de résilience et rester simples et spécifiques à chaque pays. Selon lui, l’étiquetage budgétaire est crucial pour suivre et identifier les lacunes, et faciliter ainsi la mobilisation de nouveaux financements. En outre, les stratégies de gestion de la dette comme le refinancement de la dette, peuvent contribuer à renforcer la résilience. Il ajoute que l’exploitation des ressources disponibles à travers la Banque africaine de développement (BAD), peuvent aujourd’hui permettre aux pays d’accroître leurs capacités de résilience.
Au sujet de l’importance de la budgétisation durable, un autre panéliste, Nassim Oulmane, Directeur par intérim de la Division de la technologie, du changement climatique et de la gestion des ressources naturelles à la CEA, indique qu’il est crucial de mettre en place des adaptations budgétaires durables spécifiques à chaque pays, avec des crédits nationaux pour créer de la pertinence. Il serait en outre important d’utiliser des algorithmes techniques d’apprentissage automatique, qui connecteront les pays africains pour faciliter le partage des données et pour apprendre les uns des autres sur la budgétisation durable. Relativement à la gestion de la perception des risques, le Directeur par intérim de ladite Division, à la CEA, déclare qu’il faut passer des approches adhoc à des approches systématiques du financement durable sur l’ensemble du continent africain pour susciter le changement. Et pour cela, le renforcement des capacités est crucial pour la budgétisation durable.
Alexandra Sádler de l’Université d’Édimbourg note pour sa part qu’il existe un déficit dans le financement de l’adaptation et de la résilience dans les budgets gouvernementaux. Une attention est toutefois attirée sur le fait qu’il soit possible d’exploiter les budgets gouvernementaux existants pour atteindre le plein impact dans le financement de l’adaptation, comme diverses opportunités d’investissement.
James Kinyangi, de la Banque africaine de développement constate avec regret le nombre important de pays africains actuellement confrontés au phénomène de surendettement. Il est essentiel selon lui d’adopter une approche fondée sur des données probantes et d’accorder la priorité au renforcement des capacités adapté aux besoins spécifiques de chaque pays. Car, selon ses explications, les pays fragiles peuvent perdre jusqu’à 4 % de leur PIB en raison des crises, ce qui souligne l’urgence de s’attaquer à ce problème.
En rappel, la Banque africaine de développement (BAD) s’est engagée à consacrer 40 % de ses fonds au financement climatique, et prévoit d’augmenter ce montant à 5-10 milliards de dollars entre 2022 et 2025. Ces fonds seront alloués pour soutenir les Objectifs de développement durable (ODD) et les initiatives climatiques.