Harare, le 27 février 2023 (CEA) - Le rôle fondamental de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour surmonter les défis particuliers auxquels sont confrontés les Pays en développement sans littoral (PDSL) et les Petits États insulaires en développement (PEID) d’Afrique a été souligné aujourd’hui à Harare, lors d’un évènement de haut niveau organisé conjointement par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Bureau du Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (UN-OHRLLS).
« Lorsque nous parlons des PDSL et des PEID dans le contexte de la ZLECAf, nous parlons d’un total de 22 pays africains, qui représentent 40 % de l’ensemble des États membres de l’UA aujourd’hui », déclare le Coordinateur du Centre africain pour la politique commerciale (ATPC) de la CEA, déclare M. Melaku Desta à plus de 100 représentants du gouvernement, de la société civile ainsi qu’à des responsables de l’ONU et de l’Union africaine.
M. Desta souligne en outre que les PDSL et les PEID peuvent souvent être différenciés par les défis spécifiques auxquels ils sont confrontés, mais sont également confrontés à de nombreux défis communs, en particulier ceux liés aux facteurs économiques, sociaux et environnementaux à l’échelle mondiale.
« L’Accord établissant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) promet de contribuer à relever certains de ces défis », souligne-t-il.
Il ajoute en outre que les six PEID d’Afrique et 15 des 16 PDSL africains ont ratifié la ZLECAf, signe de leur volonté de tirer parti des opportunités offertes par ladite Zone.
Il poursuit en soulignant que les priorités définies à la fois dans le Programme d’action de Vienne (VPOA) pour les PDSL et l’Initiative SAMOA pour les PEID partagent certains des mêmes objectifs que la ZLECAf, y compris celui de répartir géographiquement, logistiquement et réglementairement les obstacles au commerce et à l’investissement et d’améliorer les capacités productives.
Déclarant la réunion ouverte, la Directrice en chef de la Coopération économique, du commerce international et de la diaspora au Ministère des affaires étrangères et du commerce international du Zimbabwe, Mme Rudo Faransis, souligne qu’un marché africain intégré faciliterait l’incorporation des PDSL et des PEID à de nombreuses étapes de la production conférant à leurs avantages compétitifs et ainsi la création de nouvelles valeurs régionales.
« Je nous exhorte donc tous ici à jouer un rôle déterminant dans la mise en œuvre de la ZLECAf, en identifiant les lacunes et les défis opérationnels… afin de proposer des propositions concrètes pour répondre aux besoins des pays les plus vulnérables du continent, en particulier les PDSL et les PEID », déclare la directrice en chef.
S’exprimant également lors de la séance d’ouverture, Mme Gladys Mutangadura, Chargée de programme principale à l’UN-OHRLLS, souligne les défis critiques auxquels sont confrontés les Pays en développement sans littoral, compte tenu des effets persistants de la COVID-19, qui sont maintenant encore aggravés par les nouvelles perturbations provoquées par la guerre en Ukraine.
Elle souligne que les réponses articulées dans le Programme d’action de Vienne et l’Initiative SAMOA répondent pleinement à ces défis particuliers. Elle souligne l’importance du transport et de la connectivité, de la facilitation des échanges et de l’utilisation de technologies de pointe pour permettre aux PDSL et aux PEID de s’intégrer facilement dans les grands marchés.
« Cette réunion est l’occasion de discuter des priorités de développement pour ces deux groupes de pays avant la quatrième Conférence internationale sur les PEID qui aura lieu en 2024 et la troisième Conférence des Nations Unies sur les PDSL qui se tiendra en 2024 », fait remarquer Mme Mutangadura.
Pour sa part, M. Mamadou Biteye, Secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique, soulignant également la diversité des PDSL et des PEID africains, souligne trois considérations clés qui nécessitent une attention urgente, à savoir la création d’institutions efficaces et solides ; la préparation au changement, l’esprit d’innovation et l’inventivité car elles offrent aux PDSL et aux PEID une solution clé pour surmonter leurs vulnérabilités géographiques ; et renforcer l’éducation des pays membres pour développer leurs économies afin de tirer profit de la ZLECAf.
« Ce sont des questions clés qui sont des ingrédients importants pour la transformation que nous nous efforçons tous de voir se réaliser dans les PDSL et les PIED », réaffirme M. Biteye.
Dans son allocution, la Directrice de la Banque africaine de développement (BAD) pour le Zimbabwe, Mme Moono Mopotola, informe la réunion sur le soutien que la BAD fournit aux PDSL et PEID africains.
« La Banque africaine de développement soutient le renforcement des capacités des PDSL et des PEID, ce qui leur permettra de concevoir des politiques visant à construire des infrastructures matérielles et immatérielles essentielles pour accéder aux marchés régionaux », déclare Mme Mopotola.
La séance d’ouverture, animée par M. Francis Ikome, Chef de la Section de l’intégration régionale, de la Division de l’intégration régionale et du commerce (RITD), de la CEA, comportait également l’allocution de M. Manasseh Ntaganda, Chargé principal des politiques au Département du développement économique, du commerce et du tourisme, de l’industrie et des mines, à la Commission de l’Union africaine et de M. Ernest Mutanga du Bureau du coordonnateur résident des Nations Unies au Zimbabwe, qui ont tous deux affirmé la nécessité d’examiner les défis mais aussi d’identifier des propositions concrètes pouvant permettre aux Pays en développement sans littoral et aux Petits États insulaires en développement de participer plus pleinement aux négociations régionales. et les chaînes de valeur mondiales, en tirant parti de l'AfCFTA.
La réunion de deux jours, organisée par le Gouvernement du Zimbabwe, vise à proposer des recommandations concrètes sur la manière de tirer parti des opportunités offertes par la ZLECAf pour accélérer la mise en œuvre des priorités du Programme d’action de Vienne et de l’Initiative SAMOA.
Plus de 100 participants, dont 30 en ligne, ont assisté à la réunion, organisée sous le thème, « Tirer parti de la ZLECAf pour relever les défis particuliers du commerce et du développement des PDSL et des PEID d’Afrique », qui s’est tenue à Harare, au Zimbabwe, les 27 et 28 février 2023.
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