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La réponse à la crise climatique en Afrique doit inclure des preuves sexospécifiques

4 mars, 2022
Response to climate crisis in Africa must include gender-based evidence

Addis-Abeba, le 4 mars 2022 (CEA) - Les gouvernements africains doivent tenir compte des effets disproportionnés du changement climatique subis par les femmes sur le continent et réagir avec des politiques et des stratégies résilientes, vertes et inclusives.

Cette conclusion est survenue lors de la réunion sur l’égalité des sexes au Forum régional pour le développement durable (FRADD) à Kigali, au Rwanda. La réunion a été l’occasion de débattre des progrès et des défis dans la mise en œuvre des engagements en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes.

Melinda Chiponda, Experte en justice climatique et en genre, tout en abordant les obstacles à l’Objectif de développement durable (ODD) 5, souligne que « l’intensité et la fréquence des catastrophes induites par le climat deviennent de plus en plus importantes ».

Elle ajoute que « le développement de l’Afrique est poussé vers la périphérie à cause des catastrophes causées par le climat. Il y a aussi la COVID. Nous sommes également conscients que les gouvernements ont adopté des mesures d’austérité. Les femmes en Afrique doivent maintenant subventionner, par leur travail non rémunéré, des services sociaux qui étaient censés être financés par le gouvernement.

Denise Brown, Représentante spéciale adjointe de l’ONU en République centrafricaine, fait également valoir que la désertification induite par le climat dans la région de l’Afrique centrale conduit à des affrontements entre agriculteurs et éleveurs qui doivent déplacer leur bétail à travers la frontière et sur des centaines de kilomètres pour trouver de la verdure.

« Nous savons qu’il y a maintenant de la violence sexuelle dans ces couloirs, et c’est ce sur lequel nous travaillons. C’est une question que nous devons surveiller en République centrafricaine et dans les pays voisins », explique-t-elle.

Les panélistes ont parlé de la nécessité de disposer de preuves sexospécifiques pour influencer la manière dont les finances climatiques de l’Afrique sont investies. S’exprimant au nom des considérations sexospécifiques dans le financement climatique, la jeune et Militante pour l’égalité des sexes Abdiah Lalalikipian regrette que « la conversation sur le changement climatique n’ait pas été localisée. Il s’agit toujours d’un sujet technique. Mais une jeune au niveau de la communauté rurale n’est pas capable d’articuler le problème ».

Parmi les autres intervenants à la réunion figuraient Marguerite Ramadan, Ministre du genre et de la protection des femmes, des familles et des enfants en République centrafricaine.

Ce FRADD est une plate-forme annuelle multi-acteurs organisée par la CEA et le gouvernement hôte, cette année, le Rwanda, en collaboration avec la Commission de l’Union africaine, la Banque africaine de développement et d’autres entités du système des Nations Unies. L’évènement principal de cette année se tiendra du 3 au 5 mars 2022 sur le thème, « Construire en mieux pour l’avenir : Une Afrique verte, inclusive et résiliente prête à réaliser le programme 2030 et l’Agenda 2063 ».

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