Addis-Abeba, le 15 février 2023 (CEA) - Le Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Antonio Pedro, exhorte les pays africains à accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) afin de devenir plus résilients et compétitifs à l’échelle mondiale.
« Ce n’est que grâce à une mise en œuvre accélérée et efficace de la ZLECAf que l’Afrique pourra se munir de construire suffisamment d'amortisseurs pour renforcer la résilience », déclare M. Pedro dans son allocution lors de la 42ème session ordinaire de la réunion du Conseil exécutif de l’Union africaine à Addis-Abeba, le 15 février 2023.
Lancée en 2019 pour établir un marché unifié de 1,3 milliard de personnes et un PIB d’environ 3 400 milliards de dollars américains, la ZLECAf est en passe de devenir la plus grande zone de libre-échange au monde comprenant 55 États membres.
M. Pedro déplore que la pandémie de COVID-19 et la guerre russo-ukrainienne aient provoqué un état de crise, poussant 55 millions de personnes sous le seuil de pauvreté et exacerbant les inégalités.
La forte inflation mondiale a également entraîné un durcissement des conditions financières. M. Pedro déclare que malgré la croissance économique de l’Afrique de 3,9 % en 2023 et 2024, il reste encore beaucoup à faire pour compenser les pertes subies au cours des trois dernières années.
Le Secrétaire exécutif par intérim souligne qu’en accélérant la mise en œuvre de ladite Zone, l’Afrique peut apporter des solutions aux défis mondiaux que sont les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, l’insécurité alimentaire, le changement climatique et la migration.
Soulignant que la ZLECAf fournit l’économie d’échelle pour investir dans la fabrication et un commerce intra-africain accru, M. Pedro affirme que la Zone de libre-échange rapprochera les chaînes d’approvisionnement au niveau national et injectera l’autosuffisance en produits essentiels tels que les médicaments, la nourriture et les engrais.
« En offrant plus d’opportunités aux femmes et aux jeunes, la ZLECAf contribue à réduire les inégalités et la pauvreté et améliore l’inclusion », dit-il.
Cependant, M. Pedro souligne deux défis qui nécessitent une attention immédiate - la ratification et la mise en œuvre - et appelle les dix pays africains qui n’ont pas encore ratifié l’Accord à le faire rapidement.
En parlant d’une industrialisation basée sur les ressources, M. Pedro affirme que celle-ci devra se concentrer sur la valeur ajoutée, l’opérationnalisation intelligente des politiques de contenu local et l’exploitation des chaînes de valeur mondiales.
Il cite le secteur des Batteries et des véhicules électriques (BEV) comme celui qui permettra au continent d’exploiter une valeur mondiale capable d’atteindre 8 800 milliards de dollars américains au cours des trois prochaines années et 46 000 milliards de dollars américains d’ici 2050. La CEA soutient la chaîne de valeur des BEV avec « une forte volonté politique de la République démocratique du Congo et de la Zambie », déclare `M. Pedro.
La CEA collabore également avec des parties prenantes afin de soutenir le parc agro-industriel transfrontalier et la Zone économique spéciale impliquant la Zambie et le Zimbabwe, ce qui pourrait résoudre les inquiétudes relatives à la sécurité alimentaire et exploiter le marché africain des importations alimentaires évalué à environ 90 milliards de dollars par an.
M. Pedro garantit le soutien et la collaboration continus de la CEA avec l’Union africaine et d’autres parties prenantes pour transformer l’Afrique en une destination d’investissement compétitive à l’échelle mondiale.
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