Addis-Abeba, le 18 janvier 2023 (CEA) - La mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) devrait être accélérée car ladite Zone stimulera le commerce intra-africain et accélérera l’industrialisation, exhorte le Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), M. Antonio Pedro.
« Bien que la ZLECAf promette, cela promesse ne peut être réalisé que si l’Accord est mis en œuvre efficacement », déclare M. Pedro, admettant que la mise en œuvre dudit Accord et le soutien aux économies africaines, en particulier les Pays les moins avancés (PMA), n’étaient pas une mince tâche.
Dans ses propos à l’ouverture de la Consultation régionale sur les PMA5 pour les PMA d’Afrique et Haïti, M. Pedro déclare que le Programme d’action de Doha pour les Pays les moins avancés était opportun pour l’Afrique dont les économies ont été touchées par la pandémie de Covid et la guerre en Ukraine.
La Consultation régionale sur les PMA5 pour les PMA fait le point sur les éléments commerciaux du Programme d’action de Doha pour les Pays les moins avancés pour la décennie 2022-2031 (DPOA). La Consultation régionale est organisée par l’Organisation mondiale du commerce et le Bureau du Haut Représentant des Nations Unies pour les PMA (UN OHRLLS), en coopération avec le Cadre intégré renforcé (CIR).
Ladite Consultation se félicite du Programme d’action de Doha sur l’augmentation des exportations des PMA et l’accélération de la transformation numérique et le renforcement des capacités institutionnelles, qui était essentiel pour l’Afrique qui compte 33 des 46 PMA du monde.
La ZLECAf est très prometteuse pour ce qui est du redressement et de l’accélération de la croissance des PMA. La dernière évaluation empirique de la CEA sur la réforme de la ZLECAf révèle que sa mise en œuvre réussie aura un effet positif sur le PIB, le commerce et le bien-être de l’Afrique.
Avec l’Accord sur la ZLECAf en place, le commerce intra-africain pourrait être 34 % de plus en 2045 que sans la ZLECAf à la même année. Par conséquent, la mise en œuvre effective de l’Accord sur la ZLECAf aidera l’Afrique à s’industrialiser et à se diversifier loin de l’énergie et des mines, déclare M. Pedro.
La CEA a facilité une participation plus approfondie de l’Afrique aux chaînes de valeur des batteries et des véhicules électriques grâce à des projets d’investissement en cours en République démocratique du Congo et en Zambie. En outre, le travail de la CEA sur le parc agro-industriel transfrontalier et la Zone économique spéciale impliquant le Zimbabwe et la Zambie est prometteur et il équipera les deux pays enclavés et les moins avancés pour devenir des greniers pour la région australe et éventuellement l’Afrique.
M. Pedro déclare que la mise en œuvre réussie de l’Accord sur la ZLECAf contribuera à renforcer la résilience de l’Afrique et potentiellement à réduire sa dépendance commerciale actuelle vis-à-vis de partenaires extérieurs.
Cela était essentiel compte tenu des vulnérabilités révélées par la pandémie de COVID-19 et le conflit en Ukraine. L’Afrique doit atténuer les effets négatifs potentiels des futurs chocs externes.
S’exprimant lors de l’ouverture de la Consultation régionale sur les PMA5 pour les PMA, le Secrétaire général adjoint de l’ONU et Haut-Représentant pour les Pays les moins avancés, les Pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, Rabab Fatima, exhorte la communauté internationale à venir rapidement en aide aux PMA afin de mieux accéder au commerce international et aux chaînes de valeur mondiales.
« Le commerce est une condition sine qua non pour assurer une croissance soutenue et atteindre les ODD », affirme-t-elle, ajoutant : « Le Programme d’action de Doha pour les PMA pour la décennie 2022-31 établit un programme ambitieux qui peut servir d’accélérateur dans la promotion du commerce des PMA.
Alors que le commerce international a été confronté à de graves interruptions allant des sanctions, des restrictions à l’exportation, aux coûts de l’énergie, à la volatilité des marchés financiers et aux perturbations des chaînes de valeur, les exportations de biens des PMA en 2021 se sont élevées à 229 milliards de dollars, soit une augmentation de 27 % par rapport à 2020. Les PMA africains ont enregistré une augmentation de 35 % de leurs exportations au cours de la même période.
« La mise en place de l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) complètera davantage ces efforts visant à stimuler le commerce intra-africain ; et à renforcer la production et les exportations, à créer des emplois et à limiter l’effet de la volatilité des prix des matières premières », indique Mme Fatima.
Le Directeur général adjoint de l’OMC, M. DOG Xiangchen Zhang, déclare que 2023 est une année importante au cours de laquelle la communauté internationale marquera une étape importante pour aider les PMA à réaliser leur plein potentiel lors de la cinquième Conférence des Nations Unies pour les PMA à Doha.
« Le commerce a été l’un des moteurs de la réalisation des ambitions énoncées dans le Programme d’action de Doha en faveur des PMA pour la prochaine décennie », note M. Zhang.
L’évènement rassemble des hauts fonctionnaires de plus de 30 PMA, des experts commerciaux et des universitaires. Les résultats de cette consultation seront présentés lors de la deuxième partie de la cinquième Conférence des Nations Unies pour les PMA à Doha, au Qatar, qui se tiendra début mars 2023.
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Commission économique pour l’Afrique
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