Addis-Abeba, le 8 mars 2024 (CEA) – Cette journée occupe une place particulière dans le calendrier du monde entier. Ce jour-là, le monde célèbre la Journée internationale des droits de la femme pour commémorer et honorer les réalisations des femmes dans tous les domaines de l’activité humaine, du social à l’économique en passant par le culturel et le politique. Depuis son lancement en 1911, cette journée spéciale a aidé l’humanité à réfléchir aux progrès enregistrés, aux défis encore enracinés et aux enseignements tirés dans les efforts visant à faire avancer l’objectif de l’égalité des sexes et à renouveler notre engagement envers ses idéaux.
La JIF 2024 est célébrée sur le thème général : « Investir dans les femmes : accélérer le progrès ». Le thème met l’accent sur l’importance de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes dans toutes les facettes de la vie et sur leur rôle en tant qu’élément essentiel pour la création de sociétés économiques prospères, stables et durables.
Pourtant, 113 ans plus tard, nous sommes encore loin d’avoir relevé ce défi. Selon ONU Femmes, le monde a besoin de 360 milliards de dollars supplémentaires chaque année pour parvenir à la pleine égalité des sexes. Le thème de 2024 vise donc à faire prendre conscience de ce déficit de financement en vue de le réduire, voire de le combler complètement.
L’égalité des sexes est une priorité dans le monde à travers le Programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’ONU (où l’Objectif 5 définit simplement son ambition comme « parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes ») et à l’échelle continentale à travers l’Agenda 2063 de l’Afrique pour l’Afrique que nous voulons et même l’Acte constitutif de l’UA (dont l’article 3 engage l’UA « à assurer la participation effective des femmes à la prise de décision, notamment dans les domaines politique, économique et socioculturel »). Malgré ce consensus apparemment universel, la discrimination fondée sur le sexe persiste encore aujourd’hui.
L’égalité totale entre les sexes reste, au mieux, un travail en cours.
Mais l’Afrique est l’acteur principal en matière d’autonomisation économique des femmes dans le monde, notamment en ce qui concerne la politique commerciale. Dans le cadre de l’initiative visant à intégrer le continent à travers la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), le mois dernier, l’Assemblée de l’UA a adopté un instrument juridique historique qui vise à ouvrir la voie aux femmes et aux jeunes pour qu’ils jouent un rôle proportionné à diriger l’intégration commerciale et la prospérité partagée du continent. Connue sous le nom de Protocole de la ZLECAf sur les femmes et les jeunes dans le commerce, cette décision représente une étape importante et unique vers une Afrique plus inclusive, équitable et prospère.
Le Protocole est un effort pionnier à tous égards. Alors que les accords commerciaux antérieurs dans le monde reconnaissent l’égalité des sexes comme un objectif, ce protocole crée des droits et des obligations concrets qui visent spécifiquement à autonomiser les femmes et les jeunes dans le contexte du commerce.
Le Protocole vise à promouvoir un développement socio-économique durable et inclusif, l’égalité des chances pour les femmes et les jeunes dans le commerce intra-africain et la transformation structurelle des économies africaines.
En ce sens, le Protocole vise à contribuer à l’élimination des obstacles sexistes qui entravent la participation des femmes au commerce, notamment l’accès limité au financement, l’absence d’opportunités de formation et le manque de mentorat.
L’autonomisation des femmes et des jeunes est cruciale pour l’avenir de l’Afrique. En adoptant le Protocole, nous pouvons ouvrir la voie à un continent plus inclusif et faire passer l’objectif de l’autonomisation économique des femmes à un niveau supérieur.
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