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L’Afrique commerçant avec elle-même accélèrera l’industrialisation du continent

23 novembre, 2022
Africa trading with Africa will fast track industrialization on the continent

Niamey, Niger, le 23 novembre 2022 (CEA) – L’Afrique - riche en actifs naturels - devrait investir dans l’industrialisation et stimuler le commerce pour accélérer le développement économique, exhorte le Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique pour l’Afrique, Antonio Pedro.

« La transformation économique durable de l’Afrique nécessite une industrialisation accélérée et durable, dit-il.

« Il est grand temps que nous tirions rapidement les enseignements, saisissions les opportunités inhérentes à ces crises en diversifiant notre base économique, en renforçant nos capacités de recherche et développement et en investissant dans l’industrialisation. Cette attitude conduira à la renaissance de l’Afrique ».

M. Pedro a pris la parole lors d’un panel ministériel sur « L’industrialisation de l’Afrique : Des engagements renouvelés en faveur d’une industrialisation et d’une diversification économique inclusives et durables » lors du Sommet de l’Union africaine sur l’industrialisation et la diversification économique, qui se tient au Niger.

Le niveau de diversification économique de l’Afrique est faible par rapport à d’autres régions. Selon l’Indice de diversification de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), la diversification des exportations africaines atteint à peu près la moitié de celui de l’Amérique, de l’Asie et de l’Europe.

Une grande partie des exportations africaines est concentrée sur une gamme limitée de produits primaires, souvent dérivés du secteur extractif. Cela s’est traduit par de faibles niveaux de diversification des exportations et a exposé les pays africains aux fluctuations des prix des produits de base. Les fluctuations des prix ont souvent provoqué une instabilité macro-économique à laquelle de nombreux pays africains sont mal équipés pour y faire face.

Entre 2016 et 2021, le pétrole représentait la plus grande part des exportations totales de l’Afrique, avec une moyenne de 37 %, tandis que le commerce intra-africain de combustibles minéraux ne représentait en moyenne qu’environ 20 %. Les produits manufacturés représentaient 44 % et les produits alimentaires 20 % au cours de la même période.

« Le commerce intra-africain est nettement plus propice à l’accélération de l’industrialisation du continent que le commerce de l’Afrique avec le reste du monde », affirme M. Pedro, qui  souligne la nécessité d’aligner la politique industrielle et commerciale afin d’accroître le commerce interafricain ».

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est un modèle pour l’Afrique visant à assurer une industrialisation plus rapide et efficace car elle fournit les conditions nécessaires à l’investissement transformationnel, à la diversification et au développement durable en Afrique.

« L’industrialisation n’est pas une option pour notre continent ; c’est en effet un impératif », souligne M. Pedro.

« En ajoutant de la valeur aux ressources naturelles et minérales de l’Afrique ici sur le continent, nous pouvons transformer le fléau persistant de nos ressources en une bénédiction permanente. Alors que nous conduisons l’industrialisation, nous devons également réaliser que l’industrialisation n’est pas un évènement, mais un processus, et un long processus », déclare M. Pedro, notant que l’Afrique a la possibilité de poursuivre son industrialisation dans un environnement vert, inclusive et durable en utilisant toutes ses ressources.

L’Afrique possède 60 % d’irradiation solaire dans le monde, 70 % de la production mondiale de cobalt et des réserves importantes d’autres minéraux de batterie. En outre, le continent possède des puits de carbone de classe mondiale dans ses forêts et ses tourbières et un énorme potentiel d’hydrogène vert, tous des atouts qui peuvent positionner le continent comme une centrale électrique et une destination d’investissement compétitive à l’échelle mondiale.

M. Pedro déclare que l’Afrique, tout en s’engageant à attirer les Investissements étrangers directs, devrait investir dans la création de conditions propices qui favorisent les investissements nationaux.

Mme Amany Asfour, Présidente du Conseil économique et commercial africain (Africa Business Council), déclare que le secteur privé est la clé de l’industrialisation et qu’il soutient une Afrique compétitive, sans frontières et innovante pour le commerce et l’investissement.

« L’industrialisation ne se fera pas sans un dialogue public-privé efficace », affirme Mme Asfour.

Contribuant à la discussion, la Ministre des affaires étrangères du Sénégal, Aïssata Tall Sall,  déplore le fait que l’Afrique ne contribue qu’à hauteur de 1,8 % à la valeur ajoutée manufacturière mondiale. Elle compare également le taux d’industrialisation de 10 % de l’Afrique avec les 25 % de l’Asie de l’Est, déclarant que d’énormes progrès sont nécessaires pour que l’Afrique atteigne ses objectifs de développement économique et social.

Alors que le Président de la Commission de l’Union africaine, Mousa Faki, fait remarquer que : « Le défi majeur ici est de pouvoir dynamiser les échanges entre les pays africains, qui sont davantage liés au monde extérieur par le biais d’accords signés qui contrôlent l’essentiel de leurs échanges. Il s’agit donc de développer la capacité à réussir la transformation de nos structures productives en vue d’accroître la complémentarité des échanges intra-africains.

Constatant que l’avenir de l’Afrique repose sur la jeunesse, M. Massoudou Hassoumi, Ministre nigérien des affaires étrangères, déclare que les jeunes doivent avoir de réelles opportunités de commercer et être protégés des tentations périlleuses de la migration, de la manipulation et des appels à la violence, ce qui est le cas dans beaucoup de pays.

Publié par :
Section de la communication
Commission économique pour l’Afrique
B.P. 3001
Addis-Abeba
Éthiopie
Tél : +251 11 551 5826
Email : eca-info@un.org

 

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