Brazzaville, le 11 décembre 2021 (CEA) – « Les pays d'Afrique centrale doivent capitaliser sur leur potentiel inégalé en matière d'énergie renouvelable pour accélérer la diversification des économies », indique un projet de rapport du le Bureau Afrique centrale de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA).
Les experts de l’ensemble des pays de la sous-région ont approuvé le 10 décembre 2021 le rapport de la CEA qui sera bientôt présenté aux décideurs politiques. Les experts recommandent notamment à la CEEAC et aux Etats membres de la sous-région de : mettre en place une politique sous-régionale en matière des énergies renouvelables et de les aligner au niveau des pays.
Ils ont aussi exprimé le besoin de renforcer les cadre juridique et institutionnel à l’échelle nationale et sous-régional pour accompagner le développement des énergies renouvelables en Afrique centrale puis d’aligner les politiques nationales en la matière.
Au regard de l’étroitesse des opportunités de financement, les experts préconisent la focalisation sur les disponibilités financières endogènes et de privilégier les projets de petites ou de moyennes envergures. D’où leur appel à une deuxième priorisation des projets intégrateurs prioritaires identifiés par la CEEAC dans le domaine des énergies renouvelables afin de n’en retenir qu’un ou 2 à la fois comme dans une approche pilote.
A la CEA et aux partenaires au développement, les experts exhortent à renforcer le plaidoyer auprès des décideurs politiques pour une plus grande volonté politique du développement des énergies renouvelables. La CEA et les partenaires sont également invités à contribuer au renforcement des capacités des experts sous-régionaux notamment dans la maitrise des techniques de conception et négociation des projets bancables.
En 2020, la capacité installée d’électricité en Afrique centrale était de 13,81 Gigawatts. Avec une réelle prédominance de l’hydroélectricité suivie de l’énergie thermique. Le potentiel des énergies renouvelables dans la sous-région est estimé à 234 pour la biomasse, 874 pour l’énergie solaire thermique à concentration (CSP), 1989 pour le solaire Photovoltaïque (PV) et 771 pour l’éolien. Une capacité unique qui permet à l’Afrique centrale de réaliser le mix énergétique mais aussi de densifier sa puissance électrique pour les besoins d’industrialisation et développement social (santé, éducation, ménage).
Les pays de l’Afrique centrale sont désormais conscients et engagés à tourner le dos à la rente des ressources volatiles et non durables avec un faible impact sur la création d'emplois, la diminution de la pauvreté et l’intensification de la croissance. Pour ajouter de la valeur à leurs exportations, il y a lieu de renforcer les structures des économies en se diversifiant et ajouter de la valeur aux exportations.
Pour Nadia Ouédraogo, Economiste à la CEA, l’enjeu et la pertinence d’introduire les énergies renouvelables dans la puissance énergétique tiennent du fait que « les énergies renouvelables permettent d’accéder aux zones reculées à travers la petite électrification décentralisée. L’augmentation de l’offre énergétique qu’apporte l’exploitation des énergies renouvelables favorisera l’intensification de la production des biens et services ainsi que celle de nouveaux biens et services non viables autrement. Les énergies renouvelables vont augmenter la productivité du travail à travers la domestication de la technologie issue du déploiement des énergies renouvelables. Bien plus, on va pouvoir travailler de longues heures, et surtout à la tombée du jour ».
« La promotion d'une industrialisation inclusive et à forte intensité technologique et le changement structurel souhaité par l’Afrique Centrale pour consolider son développement socio-économique, ne peuvent être réalisés sans un accès à des services énergétiques durables » martèle Nadia Ouedraogo.
Dans la dynamique qui s’engage au sortir de la réunion ad hoc des experts sur l’énergie renouvelable, les experts de l’Afrique centrale notamment de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) jettent leur dévolu sur les partenariats publics privés comme moteur efficace à rechercher rapidement pour faciliter la création d'un marché viable pour les technologies d'énergies renouvelables dans la sous-région.
Ladite réunion s’est tenue en marge de la 37ème session du Comité intergouvernemental des Hauts fonctionnaires et Experts pour l’Afrique centrale (CIE), convoquée par le Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la CEA.
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