Addis-Abeba, Éthiopie, le 21 mars 2021 (CEA) - Les pays africains doivent se concentrer sur les investissements verts dans l’énergie pour une relance verte suite à la pandémie mortelle de coronavirus, déclare ce dimanche, William Lugemwa, Directeur de la Division du développement du secteur privé et des finances, à la Commission économique pour L'Afrique (CEA), ajoutant qu’il est essentiel de placer les investissements dans l’énergie durable parmi les objectifs centraux de la relance.
Dans une allocution, lors d’un évènement parallèle à la 53ème session de la Commission et à l’édition 2021 de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, M. Lugewa dit qu’une électricité accessible, fiable, abordable et durable soutiendra une industrialisation plus inclusive, économique et durable à travers le continent.
La pandémie de COVID-19 a eu une incidence mondiale sur les vies, les moyens de subsistance et les économies, forçant une récession sur le continent pour la première fois en 25 ans.
« Avec plus de quatre millions de cas confirmés et plus de 100 000 décès en Afrique, les effets de la pandémie en termes de pertes d’emplois et de récession économique aux niveaux national et continental devront être importants », affirme M. Lugemwa.
Selon lui, les éléments clés pour une mieux relancer l’économie et mieux construire l’avenir et plus rapidement sont de bonnes politiques, de bons financements et de bons investissements.
« Pour cette raison, placer la relance verte au cœur de toutes les stratégies de relance économique est de plus en plus considéré comme le meilleur moyen pour les pays de dynamiser leurs économies », ajoute-t-il.
M. Lugemwa dit que la plupart des économies africaines sont fortement tributaires de la production et de l’exportation de produits de base. Par conséquent, la participation de ces économies à l’économie mondiale s’est limitée à la production et à l’exportation d’une gamme limitée de produits de base, réduisant leurs perspectives d’industrialisation orientée vers l’exportation.
Citant des investisseurs institutionnels, il affirme qu’ils détiennent environ 100 000 milliards de dollars d’actifs dans le monde. En Afrique, les actifs sous gestion des investisseurs institutionnels nationaux ont été estimés à environ 1 800 milliards de dollars en 2020 contre 1 200 milliards de dollars en 2017.
« Avec à peu près 0,1% des actifs mondiaux et 12% des actifs africains, ces investisseurs institutionnels peuvent aider à combler le déficit d’infrastructures annuel du continent de 107 milliards de dollars et contribuer au financement annuel de 18 à 30 milliards de dollars nécessaire pour l’action climatique et l’adaptation au changement climatique en Afrique au cours des deux prochaines décennies », révèle M. Lugemwa.
M. Hubert Danso, Président directeur général et Président du Groupe Africa Investor (Ai), également Président du Forum des dirigeants africains sur la richesse souveraine et les fonds de pension, déclare dans son allocution qu’un programme de 5% a été précédemment approuvé par les chefs d’État de l’Union africaine et représente un pacte entre les propriétaires d’actifs africains, principalement les fonds de pension et les fonds souverains et les gouvernements africains, dans le cadre d’un nouveau cadre de partenariat public pour les investisseurs institutionnels plus aligné.
M. Danso estime que le programme de 5% permettra aux dirigeants africains de travailler en collaboration sur la conception de projets et sur un meilleur alignement des régimes de politique d’investissement dans les infrastructures.
Pour sa part, Shaun Kingsbury, Président du Capital pour les énergies renouvelables (Renewable Power Capital) et ancien PDG de la Banque d’investissement vert britannique (UK Green Investment Bank), déclare qu’il y a une énorme opportunité de rendre les infrastructures de l’Afrique écologiques. Il exhorte les pays africains à créer une nouvelle entité indépendante pour se concentrer sur l’énergie verte. Actuellement, aucune institution de ce type n’existe en Afrique.
« Obtenez les gens qui peuvent le faire. Des personnes ayant une longue expérience dans le domaine. Donnez-leur le capital et leur indépendance. Vous avez besoin d’une institution apte, écologique et rentable », déclare M. Kingsbury.
L’évènement parallèle s’est tenu sous le thème, « Investisseurs institutionnels et investissements verts dans le contexte de la COVID-19 ».
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