Lors de la COM2021 qui vient de s’achever, Rémy Rioux, PDG de l'Agence française de développement (AFD), a pris la parole lors d’une table ronde de haut niveau sur la gestion de la dette et de la liquidité, et le rôle du secteur privé. Voici sa réponse complète à la question à savoir comment les partenaires internationaux et les institutions financières peuvent au mieux soutenir le financement de la relance de l’Afrique, notamment en ce qui concerne une nouvelle émission et distribution de Droits de tirage spéciaux du FMI et l’extension possible de l'Initiative de suspension du service de la dette du G20 (DSSI).
Comme vous le savez, nous préparons un sommet qui se tiendra le 18 mai sur le financement des économies africaines. Vera Songwe y est fortement impliquée et elle présentera des propositions au nom de la CEA. Cela fait suite à une déclaration faite par le Président Macron en 2020.
Nous espérons que des progrès seront réalisés le 18 mai et que des décisions seront prises concernant la mise en place du cadre commun sur la dette, et peut-être aussi sur la DSSI et sur la restructuration de la dette. Vous avez également parlé de l’émission de DTS et du début d’un mécanisme de réaffectation.
Un certain nombre de propositions vient d’être avancé, il y a donc beaucoup d’éléments sur la table, et cela devrait conduire à la réforme de la gouvernance financière afin de s’assurer que la dette en Afrique devienne viable sur le long terme, et nous devons nous assurer bien sûr, que nous parlons de 350 milliards de dollars nécessaires d’ici la fin de 2023. Nous devons donc libérer une part importante le plus rapidement possible.
Maintenant, je voudrais juste aborder la question des liquidités, comment nous les libérons et comment nous nous assurons qu’elles financent les bons investissements. Elles financeront les importations, elles contribueront aux dépenses publiques dans certains pays, mais je veux me concentrer sur les investissements publics et le renforcement des mécanismes financiers en ce qui concerne le secteur privé. En novembre de l’année dernière, et nous avons obtenu l’aide de la CEA pour cela, ils ont apporté une contribution spécifique au rôle des banques publiques de développement en Afrique, et je pense que nous devons saisir cette opportunité maintenant. Nous devons être très ambitieux et nous devons renforcer les institutions financières africaines afin de pouvoir financer la lutte contre le changement climatique et l’éradication des inégalités.
Nous avons défini l’agenda climatique en 2015. Nous devons nous concentrer sur les développements durables, évidemment les gouvernements et les banques publiques et les banques régionales, par exemple la Banque régionale africaine de développement.
Il existe 94 banques de ce type qui fournissent 28 milliards de dollars d’investissements chaque année. Donc, ces instruments doivent être mobilisés pour le secteur privé, et ils doivent combler les déficits de financement qui existent à l’heure actuelle afin que nous puissions apporter une aide aux micro-entreprises et aider les PME, leur apporter une aide plus rapide. C’est donc le travail des IFD. Il existe de tels organismes en Afrique. Nous devons les renforcer.
En parlant de logement social, c’est là que nous devons nous concentrer sur le développement de l’emploi et le développement de la croissance en Afrique. Nous avons travaillé avec les ministres et je saurai leur céder la parole afin qu’ils puissent parler de la manière dont nous allons puiser et créer de nouvelles ressources au cours des prochaines semaines pour atteindre les objectifs que je viens de mentionner. Je vous remercie infiniment.