Brazzaville, le 8 décembre 2021 (CEA) – Un débat de haut niveau sur le rôle de la gouvernance transformationnelle dans la mise en œuvre des stratégies d’industrialisation et de diversification économique en Afrique centrale a pris fin lundi au Centre international de conférences Kintele, près de la capitale congolaise, Brazzaville, avec des appels à la prévisibilité politique, à des infrastructures adéquates, surtout en ce qui concerne l’approvisionnement énergétique, et un secteur privé mieux segmenté.
D’éminents orateurs ont également souligné la nécessité de solides partenariats continentaux avec le secteur privé, des zones économiques spéciales transfrontalières et une formation professionnelle bien pensée, au cours de la première journée de la 37e session du Comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et experts d’Afrique centrale (CIE), organisée par le Bureau pour l’Afrique centrale de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et le gouvernement congolais.
« Les pays d’Afrique centrale et d’autres pays du continent disposent déjà d’abondantes ressources naturelles et humaines, mais le véritable défi en matière de gouvernance consiste à mettre en place les cadres réglementaires adéquats pour leur permettre d’échanger facilement les biens et les services », a déclaré Mme Margaret Oghumu, vice-présidente associée pour les projets d’énergie et les énergies renouvelables à la Société financière africaine (AFC).
M. Julien Paluku, ministre de l’industrie de la République démocratique du Congo, a déploré le fait que l’Afrique compte 8 des 15 pays du monde possédant les minéraux essentiels les plus importants pour les modes de vie modernes, mais que le continent opère aux plus bas niveaux des chaînes de valeur de mise en valeur des minéraux.
L’une des principales raisons en est, selon lui, que « nos programmes d’enseignement ne sont pas conçus pour former des intellectuels capables de transformer nos ressources locales ».
Le recours immédiat à une formation professionnelle appropriée serait une initiative de leadership pour renforcer l’industrialisation de nouvelle génération et les stratégies de diversification économique dans la sous-région, a-t-il déclaré.
Mme Anne Nga Ngo, cheffe de la délégation camerounaise à la réunion de la CIE, s’exprimant au nom du ministre de l’industrie de son pays, Gabriel Dodo Ndoke (dont la participation virtuelle au débat a été interrompue par des problèmes de connectivité), a déclaré que les déficits d’infrastructure, notamment en termes d’approvisionnement énergétique, et la faible intensité technologique entravent la mise en œuvre des politiques et stratégies industrielles dans la sous-région.
« Nous avons un écosystème financier faible qui peut soutenir essentiellement des crédits à court terme, ce qui n’est pas approprié pour des investissements conséquents pour la transformation structurelle », a-t-elle soutenu.
« Nous ne pouvons pas nous industrialiser en l’absence d’un accès adéquat à l’énergie », a convenu Jean Luc Mastaki, responsable du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale.
Cependant, la gouvernance vers l’intégration énergétique sous-régionale peut aider à pallier le problème, a-t-il poursuivi.
Selon lui, la dynamique de l’offre et de la demande dans la sous-région constitue une autre contrainte à la mise en œuvre des stratégies industrielles.
« Nous ne pouvons pas continuer à produire ce que nous ne consommons pas, tout en consommant ce que nous ne produisons pas », a déploré Mastaki, tout en soulignant que les dirigeants devraient inciter le secteur privé à s’engager dans la production d’articles demandés dans la sous-région.
Il a déclaré que la sous-région pourrait mieux mobiliser ses ressources humaines pour mener sa transformation structurelle, et que « ce capital humain a besoin d’environnements propices tels que les zones économiques spéciales pour s’épanouir ».
« Les ZES transfrontalières à grande échelle pourraient être plus efficaces pour provoquer un changement dans la productivité industrielle que les zones nationales traditionnelles, que la sous-région a connues jusqu’à présent », a poursuivi M. Mastaki.
Mme Carole Mbessa, directrice générale adjointe de Business Facilities Corporation SA (BFC), et membre du Cameroon Business Forum, a également plaidé en faveur de l’intégration stratégique.
« L’association des capitaines d’industrie de la sous-région et les dirigeants d’autres plateformes d’affaires doivent promouvoir des partenariats efficaces avec d’autres organismes continentaux et sud-sud afin de rassembler leurs ressources pour soutenir les visions mises en œuvre », a-t-elle déclaré.
Le débat s’est achevé par des projections visionnaires sur une Afrique centrale dotée d’un meilleur leadership pour mettre en œuvre des politiques et des plans directeurs d’industrialisation et de diversification économique induits par le commerce.
« Nous voulons être au centre des discussions pour la gouvernance et le changement transformationnel à travers l’Afrique, qui mènent à la construction de ZES, à l’enrichissement des produits et à la maximisation de la mise en œuvre de la ZLECAf par nos pays, chacun selon ses avantages compétitifs », a déclaré Mme Oghumu de l’AFC.
« Nous sommes chez nous. Nulle part ailleurs. Nous allons donc construire l’Afrique, quoi qu’il en coûte pour y parvenir ».
« J’aimerais voir une Afrique centrale où les pays font des échanges davantage entre eux, en se mesurant à la fin et dépassant même les autres sous-régions », a déclaré M. Mastaki de la CEA.
« J’imagine une sous-région où la gouvernance transformationnelle se traduirait par la libre circulation des biens et des personnes pour mener la productivité industrielle et la diversification économique », a-t-il poursuivi avec enthousiasme.
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