Addis-Abeba, le 15 mars 2025 (CEA) – En marge de la cinquante-septième session de la Commission économique pour l’Afrique cinquante-septième session de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), des décideurs politiques, des chefs d’entreprise et des partenaires de développement se sont réunis pour discuter de la manière dont les entreprises africaines peuvent commercialiser dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) tout en favorisant une croissance inclusive et un travail décent.
L’évènement, organisé par la Commission économique pour l’Afrique (le Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique australe, le Centre africain pour la politique commerciale et le Bureau sous-régional pour l’Afrique du Nord) et le Bureau international du travail (BIT), a souligné le potentiel de transformation de la ZLECAf et l’urgence d’agir pour que les entreprises, en particulier les micro, petites et moyennes entreprises (MPME), puissent en tirer profit.
La Directrice du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique australe, Eunice G. Kamwendo, ouvrant la session, a souligné que la ZLECAf ne se limite pas aux transactions, mais concerne aussi les personnes. Elle a souligné que les MPME, qui représentent 90 % des entreprises et 80 % des emplois, doivent disposer des outils nécessaires pour réussir, car elles sont des moteurs essentiels de la transformation économique en Afrique.
Pour sa part, le Coordinateur du Centre africain pour la politique commerciale (ATPC) à la CEA, Melaku Desta, a présenté le Guide étape par étape pour le commerce des marchandises dans le cadre de la ZLECAf, un outil pratique pour aider les entreprises à s'y retrouver dans les procédures commerciales et à accéder aux opportunités de marché. Il a souligné que, si des stratégies nationales de mise en œuvre de la ZLECAf ont été élaborées, elles restent largement axées sur le secteur public, laissant les MPME avec un soutien direct limité.
Le PDG du Conseil des entreprises du COMESA, Teddy Soobramanien, a insisté sur l’urgence d’aller au-delà des discussions politiques, exhortant le secteur privé à « concrétiser la ZLECAf ». Il a appelé les entreprises à exploiter activement l’Accord pour développer le commerce régional, en veillant à ce que le potentiel de la ZLECAf soit pleinement exploité.
Abordant la question des droits du travail, le Directeur exécutif de l’Institut africain de recherche et d’éducation sur le travail (ALREI) et Économiste en chef de la Confédération syndicale internationale (CSI)-Afrique, Hod Anyigba, a souligné que « le commerce doit être au service des personnes, et non seulement des profits ». Il a appelé à un renforcement des protections du travail, de la responsabilité des entreprises et de la diligence raisonnable dans la mise en œuvre de la ZLECAf, avertissant que sans ces garanties, la libéralisation du commerce pourrait conduire à l’emploi informel et à la détérioration des conditions de travail.
La Cheffe du Département mondialisation, compétitivité et normes du travail au BIT, Marva Corley-Coulibaly, a souligné que les bons emplois ne sont pas créés automatiquement. « Tout comme nous planifions méticuleusement les politiques commerciales, industrielles et d’investissement, nous devons également prévoir le travail décent, et non pas une simple réflexion après coup », a-t-elle déclaré. Bien que la ZLECAf contienne certaines dispositions relatives au travail, elle a souligné que des lacunes importantes subsistent, notamment dans la lutte contre l’esclavage moderne, la traite des êtres humains et la sécurité au travail. Elle a proposé l’introduction d’un protocole sur le commerce et le développement durable afin de garantir que le commerce se traduise par un travail décent et la justice économique.
La Conseillère principale auprès du Secrétariat de la ZLECAf, Mme Cynthia E. Gnassingbé abordant le rôle des femmes et des jeunes entrepreneurs, a souligné l’importance d’un accès élargi aux marchés, d’une réduction des barrières commerciales et d’un soutien institutionnel. Elle a ajouté que le Protocole sur les femmes et les jeunes dans le commerce et le Protocole sur le commerce numérique offrent un cadre pour une participation inclusive, mais nécessitent des mécanismes de financement plus solides pour garantir aux MPME un accès à des capitaux abordables. Elle a également appelé à la mise en place de programmes de renforcement des capacités qui offrent des formations commerciales, du mentorat et des opportunités de réseautage pour autonomiser les entrepreneurs.
Les experts ont mis en avant les principales mesures à prendre pour maximiser l’impact de la ZLECAf :
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Promouvoir le commerce équitable et le travail décent en renforçant la protection des travailleurs, en garantissant l'application de la loi et en favorisant l'inclusion sociale.
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Aligner les politiques nationales pour une mise en œuvre complète de la ZLECAf ;
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Soutenir les MPME, les femmes et les jeunes par des financements et des formations ;
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Améliorer la facilitation du commerce grâce à des réglementations et des outils clairs ;
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Mobiliser le secteur privé pour traduire les politiques en actions concrètes.
La Boîte à outils pour le travail décent du BIT, qui facilite l’examen des dispositions relatives au travail dans les accords commerciaux et l’impact des politiques commerciales sur les marchés du travail, ainsi que le Guide étape par étape pour le commerce des marchandises dans le cadre de la ZLECAf de la CEA, sont des outils précieux visant à soutenir le commerce du secteur privé tout en promouvant le travail décent. La session a souligné la nécessité d’établir une collaboration pour garantir que la ZLECAf stimule la transformation économique des entreprises et des travailleurs en Afrique.
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