Cotonou, Bénin, le 14 mai 2025 (CEA) — Le Sommet mondial sur la société de l’information en Afrique (WSIS+20) s’est officiellement ouvert aujourd’hui à Cotonou, au Bénin, réunissant des représentants et des acteurs de haut niveau venus de tout le continent et d’ailleurs. Cet événement marque deux décennies d’engagement de l’Afrique dans la construction de la société mondiale de l’information.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par S.E. Louis Gbèhounou Vlavonou, Président de l’Assemblée nationale du Bénin, aux côtés de Mme Aurélie Adam Soulé Zoumarou, Ministre béninoise de l’Économie numérique et de la Digitalisation, et de Mactar Seck, Chef de la Section des technologies émergentes, de l’innovation et de la transformation numérique à la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), entre autres invités de marque.
Ce sommet de haut niveau, organisé par la CEA en partenariat avec le Gouvernement et l'Assemblée nationale du Bénin, se tient sur le thème : « 20 ans du Sommet mondial sur la société de l'information en Afrique : réalisations, défis et perspectives ».
Ce rassemblement de trois jours vise à évaluer les progrès réalisés dans la réduction de la fracture numérique et à examiner comment les technologies numériques peuvent favoriser plus efficacement le développement durable en Afrique.
Dans son discours d’ouverture, S.E. Louis Gbèhounou Vlavonou a souligné que le SMSI a évolué bien au-delà d’un simple sommet. « Aujourd’hui, le SMSI est une dynamique mondiale, un écosystème de coopération, de suivi et de partage des meilleures pratiques », a-t-il déclaré. « En 2025, le processus entrera dans sa phase de maturité, avec des défis urgents à relever, à savoir la souveraineté technologique, l’éthique de l’IA, l’accès équitable aux données et l’inclusion des femmes et des jeunes dans l’économie numérique ».
La Ministre Aurélie Adam Soulé Zoumarou, faisant écho à ces sentiments, a souligné le leadership du Bénin en matière d’inclusion numérique : « En accueillant cette réunion à Cotonou, le Bénin réaffirme son engagement en faveur d’un avenir numérique inclusif, souverain et durable. Nous sommes convaincus que le numérique est un catalyseur de la transformation de l’Afrique si nous harmonisons nos efforts et nos cadres, et investissons dans les talents de demain ».
Mactar Seck, de la CEA, a souligné les progrès numériques de l’Afrique au cours des deux dernières décennies : « Le nombre d’abonnements à la téléphonie mobile est passé de 91 millions en 2005 à plus de 1,18 milliard en 2024 ; un chiffre qui reflète l’adoption rapide de la technologie mobile sur le continent. Le nombre de lignes mobiles haut débit actives est passé de 23 millions à 562 millions. Et avec les réseaux 5G qui atteignent désormais 21 millions d’utilisateurs, l’Afrique adopte une innovation de pointe ».
Cependant, des défis persistent, a mis en garde le Chef de la Section des technologies émergentes, de l'innovation et de la transformation numérique de la CEA : « La fracture numérique demeure une dure réalité. Des millions de personnes n’ont toujours pas accès aux infrastructures, compétences numériques et opportunités économiques. Environ 860 millions de personnes, soit 71 %, ne sont pas connectées à Internet, et seulement 22 % des habitants des zones rurales l’utilisent. Les Africains dépensent 6,5 % de leur revenu mensuel pour seulement 2 Go de données, soit 14 fois plus qu’en Europe. Parallèlement, 42 % des Africains manquent de compétences numériques de base, les femmes ne représentent que 24 % de la main-d’œuvre technologique et le continent ne représente que 1,3 % de la capacité mondiale de centres de traitement de données installée ». Il a souligné que le SMSI+20 constitue un moment clé pour unifier le processus historique du SMSI avec le Pacte numérique mondial qui façonnera ainsi un avenir numérique juste, sûr et inclusif pour tous.
Le Sommet Afrique SMSI+20 réunit un large éventail d’acteurs (responsables gouvernementaux, parlementaires, partenaires de développement, dirigeants du secteur privé, société civile, universités et médias) pour réfléchir au parcours numérique de l’Afrique et élaborer des stratégies pour l’avenir.
Ce sommet offre une plateforme unique d’apprentissage partagé, de réflexion stratégique et de réflexion audacieuse, alors que l’Afrique se positionne pour façonner son avenir numérique conformément aux objectifs de développement mondiaux et régionaux.
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