Rabat, 10 mars 2023 (CEA) - La Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Souissi, Rabat a conclu le 10 mars les travaux de la 14ème édition du Colloque international de Rabat organisé du 9 au 10 mars2023 sous le thème « Commerce et investissement dans un contexte de crises ».
Organisée avec la participation d’éminents chercheurs et décideursdu pourtour méditerranéen et d’Afrique, et avec le soutien, entre autres, du Bureau de la CEA en Afrique du Nord, la rencontre a vu émerger plusieurs messages clés.
Parmi ces derniers, le fait que les crises multiples actuelles (géopolitique, sanitaire, climatique, alimentaire, énergétique, etc.)- ou « poly-crise » – sont entrain de redéfinir les fondements même de la résilience et de créer une période de « poly-opportunités » pour les économies nationales.En effet, les décideurs se trouvent aujourd’hui face à une opportunité de réorienter la croissance de manière à la rendre plus inclusive, respectueuse de l’environnement, accélérer l’investissement dans les nouvelles technologiesetintégrer davantage de chaînes de valeurs de manière à accélérer leur propre développement tout en contribuant à la sécurité du commerce et de l’approvisionnement à travers le monde.
La mise en place d’un espace économique intégré et uni en Afrique à l’instar de la ZLECAf devient aujourd’hui nécessaire au vu des impacts de changements récents tels que la pandémie de la Covid-19 ou la crise russo-ukrainienne qui ontprofondément touché les dynamiques régionales et mondiales, notamment à travers l’augmentation des tensions commerciales et la reconfiguration des chaînes logistiques.
Selon Zuzana Brixiova Schwidrowski, Directrice du Bureau de la CEA en Afrique du Nord, « Alors que les entreprises du monde entier s’organisent pour faire face aux imprévus et recherchent des partenaires commerciaux fiables, la ZLECAf offre aux pays d'Afrique du Nord une excellente occasion d'établir de nouveaux liens commerciaux et autres avec le reste du continent ».
« On ne peut pas parler d'investissement et de commerce dans les pays sans parler de capital humain, et par conséquent de migration. 85% des flux migratoires africains sont entre les pays du continent. Pour permettre aux pays de destination et d'origine de saisir pleinement les opportunités de la migration et tirer profit des compétences des migrants, ces derniers doivent se doter de l'architecture nécessaire (cadre légal, financier, social et culturel; compétences et qualifications; réglementations) », a ajouté pour sa part Samia Hamouda, experte au Bureau de la CEA en Afrique du Nord.
Organisée par la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Souissi Rabat, la 14ème édition du Colloque international de Rabat a bénéficié du soutien de la Chaire de l’OMC auprès de l’Université Mohammed V de Rabat, du programme des Chaires de l’OMC, de la Commission économique pour l’Afrique des Nations-Unies, de l’Université Euromed de Fès, de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Souissi, du Laboratoire d’économie appliquée au développement (LEAD, Université de Toulon) ainsi que du Laboratoire d’Etudes et de Recherches Juridiques et Politiques (LERJP, Université Mohammed V de Rabat).
Selon Azzedine Ghoufrane, Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales - Souissi de Rabat et titulaire de la Chaire de l’OMC de l’Université Mohammed V de Rabat, « Vu le caractère multidimensionnel, on parle aujourd’hui de la polycrise qui affecte le commerce ; l’investissement ; le développement ; le multilatéralisme ; la primauté du droit international ainsi que la sécurité humaine. C’est dans un contexte international instable, incertain et complexe que des chercheurs et des praticiens ont été invités dans le cadre de ce colloque à réfléchir et à échanger sur l’essor des connexions internationales, l’adaptation des chaînes de valeur globales, le devenir du multilatéralisme et sur la résilience des économies et des sociétés des pays en développement en général et ce de la région en particulier face aux chocs et la succession de crises.
La rencontre avait pour objectif de faciliter l’échange entre chercheurs africains et du pourtour méditerranéen à propos de l’impact de la « poly-crise » actuelle sur le commerce et l’investissement et l’adaptation des chaînes de valeur globales aux chocs internationaux ; les implications sociales et économiques des crises multiples sur les pays africains et en particulier ceux de la rive Sud-méditerranéenne ; et les défis à relever à travers des approches multilatérales et régionales de coopération.
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