Par Lusungu Kayani*
La semaine dernière, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a organisé l’atelier régional annuel préparatoire sur les examens nationaux volontaires et les examens locaux volontaires, en marge du onzième Forum régional africain pour le développement durable (ARFSD-11) à Kampala, en Ouganda. La deuxième journée de l’atelier sur les examens locaux volontaires a adopté une approche radicalement différente des forums précédents en proposant une formation interactive et personnalisée afin de soutenir la mise en œuvre locale des ODD et de l’Agenda 2063 en Afrique.
En partenariat étroit avec ONU-Habitat, le DAES et l’Association des cités et gouvernements locaux unis pour l’Afrique, la CEA a organisé une session de renforcement des capacités sur le module 2 intitulé, « Localisation des ODD : planifier le changement avec les ODD » afin de renforcer la capacité des acteurs locaux à intégrer les ODD dans les processus de planification locale, en reliant la planification à des initiatives de transformation concrètes et tangibles et à des mécanismes de suivi solides. En substance, la formation a offert une plateforme essentielle d’apprentissage entre pairs et d’échange de connaissances sur la meilleure façon d’aligner les ODD dans les processus de budgétisation, de suivi et d’évaluation.
Les présentations et les discussions ont montré que le Processus d’examen local volontaire (PELV) sert de tremplin à l’intégration des ODD tout au long des six étapes du cycle de planification stratégique, de l’évaluation des besoins au suivi et à l’évaluation.
L’innovation dans la formation résidait dans son approche participative et engageante, qui comptait sur les participants des collectivités locales et leurs propres réalités et expériences concrètes, en s’appuyant sur les enseignements tirés de la réponse aux besoins d’un paysage urbain en constante évolution.
Les participants des collectivités locales et nationales d’Éthiopie, de Djibouti, du Ghana, du Mozambique, du Sénégal, d’Afrique du Sud, de Tunisie, de Zambie, de Zanzibar et du Zimbabwe ont présenté leurs parcours de localisation des ODD lors d’une activité et d’un dialogue immersifs. Ces présentations ont complété les présentations de la première journée de l’atelier par les 10 pays participant aux examens nationaux volontaires en 2025. Il est intéressant de noter que de nombreuses collectivités locales participant à un ELV y voient également une opportunité de contribuer aux processus nationaux de localisation.
À différentes étapes de la mise en œuvre, les participants ont réfléchi aux défis communs rencontrés ainsi qu’aux solutions qu’ils ont élaborées, telles que l’utilisation de données spatiales et de tableaux de bord numériques pour visualiser les difficultés rencontrées dans la prestation de services ; l’élaboration d’indicateurs locaux alignés sur les cadres nationaux et mondiaux ; le renforcement de l’appropriation locale par l’engagement communautaire et l’action conjointe ; et l’amélioration du financement et des investissements grâce à des partenariats intersectoriels.
Les décisions stratégiques en matière d’urbanisme et de planification territoriale sont essentielles pour créer des villes durables et inclusives. Les discussions ont démontré l’influence des conclusions des examens locaux volontaires sur le développement urbain à long terme et l’amélioration de la prestation de services. De plus, il a été souligné que l’intégration d’indicateurs spécifiques aux ODD dans les plans de suivi et d’évaluation des villes peut conduire à une réelle transformation dans la réalisation du programme de développement durable.
L’élément le plus inspirant a peut-être été les interactions et les liens tissés par les participants lors du partage de leurs réflexions sur leurs parcours vers la localisation des ODD.
Les participants ont partagé leurs commentaires : « Apprendre de mes pairs m’a permis d’approfondir mes connaissances et ma compréhension de la préparation des EVL. J’ai également beaucoup appris sur la participation des jeunes aux EVL et aux ENV ». D’autres ont déclaré que l’échange d’idées était très enrichissant ; ou ils ont trouvé les sessions « extrêmement enrichissantes et ont appris de nouvelles idées ». De plus, certains ont évoqué « les perspectives élargies et la compréhension accrue acquises grâce à la participation aux sessions ».
La CEA s’engage à soutenir la localisation en Afrique en collaborant avec ses partenaires pour renforcer les capacités de localisation.
*Lusungu Kayani est la Chargée des affaires sociales, dans la Section de l’urbanisation et du développement et fait partie de l’Équipe de localisation des ODD d’ONU-Habitat à la Commission économique pour l'Afrique.