Yaoundé, 11 juillet 2025 (CEA) – La Conférence internationale sur l’économie bleue durable dans le Golfe de Guinée s’est tenue du 9 au 10 juillet 2025 à Yaoundé, au Cameroun. Organisée par le Gouvernement de la République du Cameroun, en partenariat avec la Commission du Golfe de Guinée et le Président de la 79ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations Unies, cette rencontre de haut niveau a réuni des décideurs politiques, d’éminents scientifiques et experts de toute la région.
Dans son discours d’ouverture, la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina J. Mohammed, a souligné l’urgence de « conjuguer gouvernance, science, inclusion et coopération régionale pour faire de l’économie bleue un moteur de paix, de prospérité et de résilience. »
En tant qu’agence chef de file des Nations Unies pour le développement économique en Afrique centrale, le Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA/BSR-AC) a assuré un appui technique actif tout au long de la conférence. Saluant l’adoption du document final de la Conférence, la Déclaration de Yaoundé, le Directeur du BSR-AC, Jean Luc Mastaki, a rappelé le potentiel transformateur de l’économie bleue pour les pays du Golfe de Guinée, une région qui s’étend sur les espaces économiques d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest.
Il a indiqué que la sous-région dispose de 2 000 km de littoral, de plus de 700 000 km² de zones économiques exclusives (ZEE), ainsi que d’un vaste réseau de rivières et de lacs. Pourtant, seuls 6 % du trafic portuaire africain transitent par l’Afrique centrale, et 150 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité, alors même que 95 % du potentiel hydroélectrique de la région reste inexploité — des indicateurs clairs des profondes déficiences structurelles en matière d’infrastructures et de connectivité.
« L’économie bleue est une voie vers la souveraineté économique et l’industrialisation. Elle peut nourrir, électrifier et intégrer durablement la région, si elle est fondée sur l’innovation, le leadership des jeunes et des investissements ciblés », a déclaré M. Mastaki.
S’appuyant sur la Note de politique de la CEA sur l’économie bleue en Afrique centrale, il a identifié l’aquaculture, les transports maritimes et fluviaux, les énergies renouvelables en mer et le tourisme côtier comme secteurs clés. Il a exhorté les États membres à intégrer ces piliers de manière stratégique dans leurs politiques industrielles nationales et dans les cadres de mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
L’appui technique de la CEA a été mis en lumière lors d’un panel de haut niveau sur le financement innovant, au cours duquel M. Mastaki a mis en avant le potentiel des instruments de financement bleu. Il a encouragé les gouvernements à s’inspirer des modèles existants, notamment : l’obligation bleue souveraine du Gabon (500 millions USD, 2023), celle des Seychelles (15 millions USD, 2018), et plusieurs échanges de dette contre nature, comme ceux des Seychelles (21,6 millions USD en 2016 pour protéger 30 % de sa ZEE), du Cabo Verde (12 millions USD) et de Sao Tomé-et-Principe (3,5 millions USD). « Nous encourageons nos pays à renforcer leurs capacités à concevoir des projets bancables et à promouvoir des partenariats innovants », a-t-il affirmé.
M. Mastaki a également plaidé pour la création d’un Observatoire régional de l’économie bleue, qui servirait de plateforme pour le suivi des engagements, la production d’analyses fondées sur des données probantes, la coordination des politiques et l’incubation d’initiatives locales.
En marge de la conférence, le Bureau pour l’Afrique centrale de la CEA a présenté ses principales contributions à la transformation de l’économie bleue dans la région. Lors de l’exposition des produits du savoir, visité par la Vice-Secrétaire générale de l’ONU et le Président de la 79ᵉ session de l’Assemblée générale, le Bureau a présenté son outil d’évaluation de l’économie bleue (BEVTK), ainsi que les principales conclusions de sa dernière étude sur le potentiel de l’économie bleue en Afrique centrale. En appui aux engagements contenus dans la Déclaration de Yaoundé, et suite à une requête du Gouvernement du Cameroun, la CEA se réjouit d’annoncer le déploiement prochain du BEVTK au Cameroun pour appuyer une planification et des investissements fondés sur des données probantes dans ce secteur.
À travers son expertise technique, ses outils analytiques et son appui continu aux États membres, la CEA réaffirme son engagement à mobiliser ressources, données et partenariats afin de faire de l’économie bleue un levier de transformation structurelle, de croissance inclusive et de développement durable à travers le continent africain.
Zacharie Roger MBARGA – Responsable de la Communication
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