Addis-Abeba, le 23 octobre 2022 (CEA) - Les experts en données macroéconomiques ont souligné la nécessité d’une coordination concertée des données et de faire collecter des données par des statisticiens, afin de garantir que les pays génèrent et diffusent des données de haute qualité dans la réalisation de la transformation structurelle. Telle est la conclusion d’un évènement parallèle soulignant les besoins urgents auxquels sont confrontés les pays pour assurer la fourniture de données de haute qualité.
Organisé par la Division de la macroéconomie et de la gouvernance (MGD) de la CEA, l’évènement s’est tenu en marge de la huitième Commission statistique pour l’Afrique (StatCom-Africa-VIII) qui s’est déroulée du 24 au 26 octobre sur le thème plus large de la « Modernisation de l’écosystème des données en Afrique pour soutenir l’intégration régionale ». L’objectif de l’évènement parallèle était étayé par le besoin croissant et urgent de données et de statistiques exactes, complètes, fiables et pertinentes en temps opportun pour éclairer les politiques, ce qui reste un défi important à travers l’Afrique.
Présentant les défis et les conséquences liés au manque de données, Mme Atkeyelsh Persson, Chargée des affaires économiques à la Division de la macroéconomie et de la gouvernance (MGD) a souligné la nécessité de disposer de données de haute qualité pour parvenir à une transformation structurelle et à une croissance inclusive. Il s’agit, a-t-elle noté, d’un objectif clé de la Division, qui vise à servir les États membres grâce à une planification du développement renforcée et efficace, à une analyse des politiques macroéconomiques et à une gestion financière et une gouvernance économique améliorées du secteur public.
Elle a noté que la Division fait face à des défis dans le domaine de la qualité des données, en termes de disponibilité, d’actualité, d’exhaustivité, de cohérence et d’exactitude. Ces défis entravent son soutien aux États membres, notamment dans le domaine de la modélisation macroéconomique, de la planification et de l’établissement de rapports sur le développement, et de la mesure des Flux financiers illicites (IFF). Par exemple, des données incomplètes et incohérentes entraînent une estimation biaisée dans la modélisation macroéconomique. « Notre objectif, a souligné Mme Persson, est de continuer à œuvrer pour la qualité des données et de soutenir les pays afin de résoudre ces défis ».
Jairo Arrow, Expert en statistiques officielles, ancien Directeur général adjoint des statistiques en Afrique du Sud et Vice-Président de l’Association internationale des statisticiens d’enquête, a parlé de la modernisation des écosystèmes de données et des statistiques de qualité en s’appuyant sur sa riche expérience et a comparé la production de statistiques à la construction d’une maison, dans laquelle les cadres d’échantillonnage correspondent aux fondations, les enquêtes et les recensements aux piliers, les comptes nationaux au toit et les résultats politiques aux mâts de drapeau pour l’évaluation de la pauvreté et des inégalités, de la croissance et du chômage.
« Une maintenance régulière et une consultation constante avec les utilisateurs sur les adéquations et les lacunes des données sont nécessaires », a-t-il souligné en ajoutant que des statistiques de mauvaise qualité pourraient avoir des conséquences désastreuses.
Les États membres ont partagé leurs expériences et les enseignements tirés, le Rwanda informant la réunion des progrès du pays en matière d’informatisation pour la collecte de données et les techniques de mégadonnées.
En outre, l’importance de méthodologies solides a été soulignée au cours de la discussion, tout comme la nécessité d’améliorer l’écosystème statistique national et de créer des conditions favorables à l’amélioration des méthodologies dans les contextes locaux. En outre, les participants ont réitéré la nécessité de valoriser le rôle des statisticiens et des recenseurs et ont souligné l’importance de la coordination et de la communication comme fondement de la disponibilité de données de haute qualité.
Pour sa part, Joseph Atta-Mensah, Conseiller des affaires économiques de la Division de la macroéconomie et de la gouvernance, a souligné la nécessité de disposer de données de qualité comme moyen de contrôler le discours sur le développement durable. « Une législation et une application appropriées sont également nécessaires pour garantir un approvisionnement en données de haute qualité », a-t-il déclaré et a également souligné l’importance de la volonté politique et du leadership pour l’utilisation des données dans les politiques et la prise de décision.
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