Auteurs : Stephen Chundama, MaryAnne Iwara, Giuseppe Tesoriere, Sweta Saxena
La question de savoir si la paix mène au développement, ou inversement, est ancienne. Cependant, le Secrétaire général a récemment fait remarquer que « [Bien que] le développement en lui-même ne soit pas suffisant pour garantir la paix…, le développement est essentiel. Aucune paix n’est assurée sans un développement inclusif et durable qui ne laisse personne de côté ».
La littérature sur le développement économique soutient depuis longtemps l’idée selon laquelle la stabilité macroéconomique, des institutions fortes et inclusives et des politiques macroéconomiques solides sont essentielles à une croissance forte qui, si elle est inclusive, conduit à des conditions sociales et économiques stables. À cet égard, la paix est une condition préalable au développement socio-économique car les conflits violents imposent d’énormes coûts sociaux et économiques, comme le démontrent Cerra and Saxena (2008). En Afrique, les guerres civiles entraînent une perte permanente de production d’environ 3 pour cent, tandis que les changements anticonstitutionnels de gouvernement ou de régimes dictatoriaux entraînent une perte d’environ 5 pour cent. Lorsque les conditions économiques se détériorent, les services sociaux en souffrent, entraînant ainsi la pauvreté et les inégalités. Il n’est donc pas surprenant que l’Objectif 16 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 porte sur l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives, garantissant l’accès de tous à la justice et la mise en place d’institutions efficaces, responsables et inclusives à tous les niveaux.
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