Lusaka, Zambie, le 29 mars 2023 (BSR-AA/CEA) - Le Bureau sous-régional pour l’Afrique australe, de la Commission économique pour l’Afrique (BSR-AA/CEA), a tenu son troisième et dernier webinaire de la série dans le cadre de la 12ème tranche du Projet financé par le Compte de développement des Nations Unies, le mercredi 29 mars 2023. Ledit webinaire avait pour thème, « Construire une résilience durable : Des stratégies de reprise et d’adaptation post-COVID en Afrique australe ».
Le webinaire avait pour objectifs d’explorer des moyens pratiques et innovants d’accélérer la reprise socio-économique postpandémie de COVID-19, de promouvoir une croissance durable et de renforcer la résilience dans la région. Ce dernier a fourni aux participants une plate-forme pour discuter des moyens pratiques de promouvoir la résilience et la croissance économique durable dans la région. Il a également permis aux participants de partager des informations sur les conséquences de la COVID-19 sur les économies et les systèmes sociaux de la région ; et a ainsi servi de plate-forme de diffusion des conclusions et des recommandations de l’étude de la CEA sur les conséquences de la pandémie.
Dans son allocution d’ouverture, Mme Eunice Kamwendo, Directrice du BSR-AA déclare que le webinaire interactif est l’occasion de repenser l’approche de l’Afrique australe en matière de résilience après la COVID. Elle souligne l’importance des partenariats pour une reprise accélérée et une croissance durable post-COVID tout en s’attaquant aux causes profondes des vulnérabilités. Elle note également qu’« il est nécessaire de prendre conscience de l’importance de renforcer la résilience d’une manière durable qui considère à la fois le court terme et le long terme» des conséquences des interventions. En reconstruisant les infrastructures endommagées par la COVID-19, il est essentiel de veiller à ce que celles-ci soient plus résilientes aux crises futures, telles que, entre autres, le changement climatique. Il est également important de s’appuyer sur la résilience des communautés et des individus, y compris leur ressources culturelles, sociales et économiques, afin de garantir que les efforts de reprise soient inclusifs, durables et efficaces ».
M. Oliver Maponga, Chargé des affaires économiques de la CEA, a rappelé l’historique de la réponse de la CEA face à la COVID-19 et a présenté une étude initiée par le Bureau sous-régional qui vise à examiner les conséquences économiques et sociaux de la pandémie, à établir les enseignements tirés de la COVID-19 pour les futures pandémies et à fournir des recommandations pour créer de la résilience dans la région. Listant certaines de ses conséquences économiques directes, il cite la contraction des économies, l’augmentation des déficits budgétaires, la baisse des processus d’approbation des nouveaux projets d’investissement, les bas prix des matières premières, la baisse des envois de fonds, la perturbation des liens commerciaux et des chaînes d’approvisionnement et enfin la hausse du chômage.
L’un des temps forts du webinaire a été la table ronde animée par M. Mubusisi Mabuku de la Commission nationale de planification de la Namibie, avec des experts du Malawi, de la Zambie et du Zimbabwe qui ont partagé leurs expériences, leurs perspectives et leurs stratégies de reprise pour faire face aux effets de la COVID-19. M. Mabuku souligne que l’économie namibienne a rebondi en 2021 à la suite de l’introduction par le gouvernement de programmes de soutien budgétaire totalisant 8,4 milliards de dollars namibiens en faveur de l’éducation, du secteur privé et des initiatives de réduction de la pauvreté. Le gouvernement s’est également associé au secteur privé pour soutenir la reprise.
M. Munyaradzi Dobbie, Directeur au ministère de la santé et des soins infantiles, a partagé les mesures d’atténuation de la pandémie de COVID-19 du Zimbabwe défendues par le ministère de la santé et des soins infantiles, y compris l’investissement dans les infrastructures sanitaires, la construction de centres de santé, la formation des agents de santé et la vaccination de près de 69 pour cent de la population avec la première dose. Il déclare que « le Zimbabwe a également introduit des indemnités et des incitations pour les agents de santé afin de freiner la fuite des cerveaux du secteur, faisant référence à plus de 2 000 infirmières quittant le pays ». Dans le cadre de ses mesures de résilience, le gouvernement encourage la production locale de masques et de désinfectants pour les mains ainsi que la mise en œuvre d’un plan d’urgence qui améliore la préparation aux futures urgences ».
M. Sydney Mwamba, Directeur exécutif du Centre de recherche et de suivi des politiques DE Zambie, a présenté l’expérience de son pays, notant que le pays était passé de l’une des économies à la croissance la plus rapide au début des années 2000, à une récession. Le PIB a ainsi ralenti pour s’établir à 3 % en raison de la baisse des prix du cuivre et de la perturbation de la production agricole. Le Directeur informe la réunion qu’en 2022 et 2023, le gouvernement zambien a introduit des cadres budgétaires visant à renforcer le développement et à stabiliser les fondamentaux macroéconomiques, à limiter les emprunts intérieurs et à soutenir le secteur privé. Il souligne la nécessité de rendre le secteur manufacturier plus résilient grâce aux chaînes de valeur afin de tirer parti des opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Mme Grace Kumchulesi, Directrice de la planification du développement à la Commission nationale de planification du Malawi, déclare : « La COVID-19 a offert une opportunité de créer un plan de reprise pour une intervention dans la construction de systèmes de santé, d’éducation, sociaux, économiques et de travail résilients, intégrés dans le plan de développement national. Elle indique qu’ont été effectué « des efforts considérables en matière de santé comprenant la vaccination de masse, la construction de 23 établissements de santé et la création d’un fonds de santé ». L’éducation a été renforcée en dotant les écoles d’équipements ; le système social a bénéficié de transferts monétaires qui ont également servi aux secteurs productifs ; et l’économie et le marché du travail ont bénéficié de la création d’une économie numérique dont le pays a besoin pour être fonctionnel pendant la crise ».
Le deuxième panel a examiné le soutien à la reprise et au renforcement de la résilience ainsi que le rôle des Nations Unies et des Partenaires au développement. Les coordonnateurs résidents des Nations Unies (UNRC) du Botswana, de la Namibie et de la Zambie ont partagé le soutien apporté par l’ONU à leurs pays respectifs par le biais de cadres de partenariat, d’assistance technique, de programmes de pays et de politiques de protection sociale qui permettent la mise en œuvre de projets de santé, d’éducation, économiques et sociaux. Pendant la COVID-19, la réponse de l’ONU a été adaptée pour se concentrer sur les priorités nationales. Mme Hopolang Phororo, Coordinatrice résidente de la Namibie, déclare que la réponse de son bureau mettait particulièrement l’accent sur la lutte contre la violence sexiste pendant la crise ; Mme Beatrice Mutali, Coordinatrice résidente de la Zambie, souligne l’importance des mandats collectifs des Nations Unies et du partenariat avec l’Union européenne qui a permis au pays de recruter 30 000 enseignants. Enfin, le Coordinateur résident du Botswana et Économiste, M. Taimur Khilji, déclare que la famille des Nations Unies a proposé une nouvelle protection sociale généralisée à tous les ministères pour améliorer l’efficacité de l’exécution des programmes. Il indique que le Botswana a également ratifié la ZLECAf pour aider les Petites et moyennes entreprises à faire partie des chaînes de valeur régionales dans sa quête vers la diversification et loin des diamants.
Mme Dailes Judge, Directrice régionale d’Oxfam pour l’Afrique australe, a parlé du rôle des partenariats avec le gouvernement pour répondre aux besoins immédiats des communautés locales. Elle déclare qu’Oxfam a contribué à la recherche sur les conséquences de la COVID sur la population et sur les réponses nécessaires pour que les gouvernements soutiennent la protection des femmes ainsi que leurs capacités à continuer à prendre soin de leurs familles, la protection des secteurs agricoles, en aidant les petits exploitants agricoles à accéder aux marchés.
Dans son allocution de clôture, Mme Olayinka Bandele, Cheffe de l’industrialisation inclusive au BSR-AA, souligne l’importance de renforcer la résilience par le biais de plans sociaux. Elle appelle à une reprise inclusive qui ne laisse personne sur le bord du chemin, en mettant un accent particulier sur les femmes, les jeunes et les personnes handicapées.
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