19 janvier, en ligne - La 6ème édition de la Semaine du PIDA,a debute virtuellement ce mardi 19 janvier 2021, avec des orateurs clés soulignant la nécessité pour l’Afrique de continuer à investir dans des infrastructures de qualité et durables si la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) doit être un succès pour le continent.
Le principal objectif de la ZLECA de stimuler le commerce intra-africain ne peut être atteint qu’avec des infrastructures de qualité adéquates, indiquent les orateurs lors de la séance d’ouverture, parmi lesquels M. Ibrahim Assane Mayaki, Directeur général de l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD), M. Kgabo Mahoai, Directeur général du Département sud-africain des relations internationales et de la coopération, Mme Amani Abou-Zeid, Commissaire aux infrastructures et à l’énergie, à la Commission de l’Union africaine (CUA) et Mme Naledi Pandor, Ministre des relations internationales et de la coopération de l’Afrique du Sud.
La pandémie de coronavirus en cours, disent-ils, a interrompu les efforts de réalisation de projets d’infrastructures clés, mais a accru le besoin d’investir d’urgence dans des infrastructures de qualité et durables.
« Le développement des infrastructures en Afrique soutiendra l’adoption de pratiques d’hygiène, la fourniture de services de santé, le travail à distance, l’apprentissage à distance et la poursuite de l’activité économique en situation de conditions extrêmes », déclare M. Mayaki.
Pour sa part, Mme Pandor dit : « La plus grande leçon tirée de la COVID-19 est que les Africains doivent travailler dur pour mettre en œuvre les réponses africaines à toute crise. J’accepte que nous ayons besoin de partenaires mondiaux, mais ils doivent être des ajouts stratégiques et non des collaborations forcées ».
Elle ajoute qu’une bonne gouvernance est cruciale si l’Afrique veut attirer des investissements privés dans des projets d’infrastructures clés.
« Le développement des infrastructures en Afrique nécessite des investissements de l’ordre de 130 à 170 milliards de dollars par an. Cependant, pour attirer ces investissements, nous devons nous attaquer aux problèmes de bonne gouvernance qui affectent la qualité et la fourniture des infrastructures. Les propriétaires de projets PIDA doivent avoir la capacité et un environnement propice à la bonne gouvernance », affirme la Ministre Pandor.
M. Mahoai dans sa déclaration liminaire dit : « Depuis le 1er janvier 2021, nous faisons du commerce dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). C’est un début historique pour ce qui est de voir le commerce intra-africain augmenter et revitaliser le continent. Cependant, les biens et services ne circulent pas seuls. La réalisation de la ZLECA dépendra des investissements dans des infrastructures de qualité ».
La 6ème édition de la Semaine du PIDA marque les dix ans de la mise en œuvre du premier plan d’action du PIDA pour la proximité (également connu sous le nom de PIDA PAP I) et de la transition vers la deuxième phase du programme (PIDA PAP II), qui se déroulera de 2021 à 2030.
La première phase comprenait plus de 400 projets ; et à sa clôture en 2020, environ 50% d’entre eux étaient au stade de l’exploitation, de la construction, de l’appel d’offres ou de la clôture financière.
« Les leçons que nous pouvons tirer de la mise en œuvre du PIDA –PAP II sont que nous devons utiliser efficacement les rares fonds de préparation de projets pour la préparation de projets à un stade précoce afin de rendre ces projets bancables », indique M. Mayaki.
Inclusion, durabilité, numérisation clés pour les projets PIDA-PAP II
La liste des projets prioritaires pour la phase II du PIDA est en passe d’être approuvée par les chefs d’État lors du sommet de l’UA en février, après la récente validation par le Comité technique ministériel spécialisé qui s’est réuni le 12 janvier 2021.
M. Mayaki déclare que le développement de la phase II repose sur une Approche intégrée du corridor, qui garantit que toutes les infrastructures de corridor connexes, se lient et se complètent, et l’intégration des caractéristiques d’inclusion et de durabilité dans le processus de planification reflète la vision de l’Agenda 2063 de l'UA. Ceci afin de réaliser le plein impact sur le développement socio-économique des projets régionaux.
Pour sa part, la Commissaire Abou-Zeid déclare que « la technologie intelligente est très importante dans la conception de nouveaux projets d’infrastructures. Ceci est l’un des critères de sélection des projets PIDA-PAP II.
« Les considérations de résilience climatique sont tout aussi importantes dans la sélection des projets car les effets néfastes du changement climatique sur l’Afrique sont fréquents et graves. Nous avons besoin de nos infrastructures pour résister au changement climatique ».
Elle ajoute que les projets PIDA-PAP II doivent être géographiquement inclusifs des zones rurales marginalisées et doivent prendre en compte les femmes - non seulement en tant que bénéficiaires, mais à travers toute la chaîne de valeur des infrastructures.
M. Amine Idriss Adoum, Directeur du Département de la mise en œuvre et coordination des programmes, à AUDA-NEPAD, a présenté le rapport d’avancement du PIDA après la séance d’ouverture.
Le développement des infrastructures au niveau continental est soutenu par le PIDA qui se concentre sur la promotion des infrastructures transfrontalières et transnationales. Le PIDA contribuera à la réalisation des objectifs de la ZLECA en facilitant la circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux à travers le continent, ainsi qu’en soutenant le développement de la valeur régionale.
En plus des questions typiques ayant des conséquences sur la fourniture des infrastructures sur le continent, la Semaine du PIDA examinera des questions thématiques telles que les priorités d’infrastructures dans le PIDA PAP II ; le financement, la réalisation et la résilience des infrastructures post-COVID-19 ; le rôle critique des infrastructures pour l’économie pour la mise en œuvre de la ZLECA ; les effets de la COVID-19 sur une croissance économique réduite et les changements dans les modèles d’investissement et d’exportation sur le continent ; et la transformation probable de la demande et de la consommation de transports, d’énergie, de TIC et d’infrastructures sociales.
La réunion se tient sous le thème, « Nouvelle décennie, nouvelles réalités, nouvelles priorités - Positionner le PIDA et le développement des infrastructures dans la croissance continue et la relance économique de l’Afrique ».