Addis-Abeba, le 13 novembre 2020 (CEA) - Les parlementaires africains ont un rôle essentiel à jouer pour renforcer la résilience du continent face aux urgences sanitaires comme le nouveau coronavirus en adoptant des politiques efficaces visant à soutenir les économies et la population en général.
Telles sont les paroles prononcées, ce vendredi par le Directeur par intérim de la Division de la macroéconomie et de la gouvernance, de la Commission économique pour l’Afrique, Bartholomew Armah, lors d’un webinaire, organisé conjointement avec l’Union interparlementaire (UIP) et ayant pour thème, « Les effets de la pandémie de COVID-19 sur la mise en œuvre des Objectifs de développement durable en Afrique : Quel rôle pour les parlements » ?
Il déclare qu’avec la double crise sanitaire et économique à laquelle le continent fait face, les parlements peuvent être de puissants agents du changement, en particulier pour garantir que les pays africains aient la capacité de mettre en œuvre les Objectifs de développement durable.
« Avec 27 des 28 pays les plus pauvres du monde étant africains, les ODD comptent le plus pour le continent africain. L’appel lancé par le Secrétaire général des Nations Unies dans le cadre de la Décennie d’action pour accélérer considérablement les efforts pour réaliser les ODD d’ici 2030 est donc plus urgent que jamais. En travaillant ensemble dans la solidarité et en tirant parti du régionalisme, nous pouvons nous remettre sur les rails », dit M. Armah.
Il dit que les parlementaires jouent un rôle central et intégral dans cette entreprise en veillant à ce que les plans de relance qui seront adoptés restent centrés sur les personnes ; que les plans nationaux et régionaux avancés pour les ODD soient budgétisés et que des ressources soient allouées ; que les gouvernements soient tenus responsables de leurs engagements internationaux ; et que les pays soient placés sur des voies durables de relance, ne laissant personne pour compte.
« C’est en ratifiant les accords internationaux, en traduisant les ODD en programmes nationaux orientés vers l’action qui répondent aux priorités de développement spécifiques au pays, en surveillant leur mise en œuvre et en veillant à ce que le gouvernement soit responsable devant le peuple des progrès nationaux sur les ODD, que les parlements peuvent être le moteur du changement qui est nécessaire », déclare M. Armah.
En l’absence de plans de relance de milliers de milliards de dollars alors qu’elle tente de rebâtir plus solide post-COVID-19, l’Afrique devra rechercher des alternatives innovantes, affirme M. Armah. Il s’agit notamment de tirer parti de l’Accord de libre-échange continental africain (ZLECA) comme vecteur de relance du continent qui consolidera un marché de 2 500 milliards de dollars susceptible de générer environ 5,6 millions d’emplois ; réduire les emprunts ; stimuler le commerce et les exportations intra-africains ; capitaliser sur des relations transfrontalières et des relations commerciales intra-africaines plus profondes et plus solides.
Donner la priorité à une voie de relance verte ; une énergie et des infrastructures résilientes ; une production alimentaire intelligente face au climat ; des solutions basées sur la nature et des chaînes de valeur vertes pour que l'Afrique puisse réagir rapidement et renforcer sa résilience à long terme sont également cruciales, ajoute-t-il.
Il indique que la CEA est prête à apporter son soutien à l’UIP et aux États membres de l’Afrique. « Nous restons déterminés à reconstruire une Afrique plus forte, inclusive et plus résiliente », déclare M. Armah.
Pour sa part, le Secrétaire général de l’UIP, Martin Chungong, dit que les parlements doivent veiller à ce que les stratégies de relance intègrent les ODD.
« Il faut un consensus et toutes les communautés doivent être prises en compte pour ne laisser personne pour compte. Les parlementaires doivent être au cœur de cette transformation », dit-il, ajoutant que les députés ont un rôle à jouer pour tenir les gouvernements responsables de la façon dont les ressources sont dépensées.
« Le contrôle législatif et les responsabilités budgétaires en font des acteurs clés dans l’amélioration de la couverture sanitaire, la lutte contre les inégalités et la construction de sociétés pacifiques, justes et inclusives », affirme M. Chungong.
Il ajoute que des réponses structurelles au COVID-19, basées sur le cadre des ODD, sont absolument nécessaires, ainsi qu’un contrôle parlementaire efficace et efficient.
« Les ODD fournissent une feuille de route visant à aider les pays à améliorer leur état de préparation, à répondre à la crise de COVID-19 et à mettre en œuvre des plans de relance qui assurent la durabilité sociale et environnementale », indique le Secrétaire général de l’UIP.
Peter Katjavivi, de la Namibie, déclare que malgré le COVID-19 et les récentes sécheresses, la Namibie est résolue à développer un mécanisme résilient pour la mise en œuvre des ODD. Il ajoute que les ressources nationales ainsi que les partenariats mondiaux sont essentiels.
Pour sa part, la Sénatrice zimbabwéenne Veronica Tsitsi Muzenda déclare que le parlement de la nation d’Afrique australe est une institution d’alerte aux ODD avec un « comité thématique spécial sur les ODD » qui veille à ce que le gouvernement mette en place des mesures efficaces pour mettre en œuvre les objectifs.
Le Directeur du Centre africain pour la statistique, de la CEA, Oliver Chinganya, déclare que le COVID-19 a révélé les vulnérabilités et les inégalités structurelles des économies africaines, ajoutant que les parlementaires peuvent aider à garantir que des budgets et des politiques adéquats soient mis à disposition pour mieux progresser.
Une action urgente, est nécessaire pour réaliser à la fois l’Agenda 2030 et l’Agenda 2063, déclare M. Chinganya.
Des législateurs issus de plus de 17 pays africains ont participé à la réunion et ont concentré leurs discussions sur leur rôle en tant que parlementaires dans la mise en œuvre des ODD dans le cadre du COVID-19.
بيان صحفي - دور البرلمانيين الأفارقة في التصدي لجائحة كوفيد-19
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