I. Contexte
La Commission économique pour l’Afrique (CEA), par l’intermédiaire de sa Division du genre, de la lutte contre la pauvreté et des politiques sociales et, plus particulièrement, de la Section de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, encourage l’entreprenariat des femmes en Afrique, conformément à l’Initiative continentale pour l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes, dont l’un des trois piliers est l’autonomisation économique des femmes. À la réunion statutaire du Comité du genre et du développement social, en octobre 2017, il a été demandé à la Section de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes d’étudier plus avant les raisons de la surreprésentation des femmes dans l’entreprenariat fondé sur la nécessité et de recenser les politiques susceptibles d’aider les États membres à concevoir des politiques et des programmes pour aider les femmes à passer à un entreprenariat fondé sur les possibilités.
En réponse à cette requête, la Section a établi le Rapport sur l’entreprenariat des femmes sur le thème : « L’éducation et le financement au service d’un entreprenariat productif », en partant du principe que le niveau d’éducation et l’accès au financement sont deux facteurs déterminants essentiels et se renforçant mutuellement de l’entreprenariat productif. Le niveau d’instruction des entrepreneurs joue un rôle déterminant dans l’accès au financement, qui est souvent considéré comme la contrainte la plus contraignante pour la croissance et la survie des entreprises. Il est toutefois peu probable que l’injection de capital à elle seule transforme la capacité de production des entreprises, qu’elle déplace les entreprises le long de la chaîne de valeur et qu’elle les transfère vers des secteurs plus lucratifs, à moins que les entrepreneurs ne possèdent un niveau d’instruction suffisant et des compétences pertinentes qui les aident à identifier les possibilités, à prendre des risques éclairés et à innover.
La Section de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes a ainsi étudié trois questions dans le contexte africain, en se basant sur les dernières données disponibles, en vue de l’élaboration de recommandations de politiques réalisables :
- L’éducation influence-t-elle la prévalence et la motivation de l’entreprenariat des femmes ?
- L’éducation a-t-elle un effet sur l’accès des femmes au financement ?
- Le financement aide-t-il les femmes à accéder aux opportunités et à améliorer leur productivité ?
Il s’agit là de questions de politiques pertinentes dans le contexte du Programme 2030 et de l’Agenda 2063, et elles sont étroitement liées pour comprendre l’entreprenariat productif. Bien qu’elles ne soient pas nouvelles, la recherche universitaire et les débats sur les politiques se rapportent principalement aux pays développés. La principale contribution du Rapport sur l’entreprenariat des femmes est de fournir des données probantes sur l’Afrique en 2013-2018 en utilisant des données couvrant plus de 45 pays et en analysant des enquêtes menées auprès de plus de 5 000 entrepreneurs africains, 44 000 adultes et plus de 18 000 entreprises. Le Rapport utilise des techniques économétriques et statistiques, notamment l’indice de dissimilitude, la décomposition façonnée et le modèle de probits, pour analyser de grands ensembles de données et estimer les élasticités ponctuelles.
L’objectif global du Rapport sur l’entreprenariat des femmes est d’appuyer l’élaboration par les gouvernements africains de politiques fondées sur des données probantes, en mettant l’accent sur les contraintes et les possibilités propres à chaque pays pour : i) accroître la productivité des femmes entrepreneurs, et ii) aider les femmes actuellement sans emploi à trouver un emploi productif.
Plus précisément, le Rapport vise à :
- Élargir la base de connaissances grâce à une compilation de données et d’analyses pertinentes pour un entreprenariat des femmes productif, un niveau d’instruction des femmes plus élevé et un meilleur accès aux biens et services financiers pour les micro-entreprises appartenant à des femmes ;
- Diffuser des messages politiques et des recommandations sur les stratégies visant à stimuler l’entreprenariat des femmes et à renforcer l’autonomisation économique des femmes avec des liens avec l’économie globale afin de justifier des investissements substantiels ;
- Influencer les politiques et les programmes sur la base des résultats et des recommandations qui offriront des liens entre les interventions politiques et des résultats au plan du développement, à savoir i) la qualité de l’entreprenariat des femmes et leur niveau d’éducation, et ii) le niveau d’éducation et l’accès au capital et son utilisation.
II. Réunion de groupe d’experts
La réunion aura lieu les 17 et 18 juin 2019 à Addis-Abeba, afin d’examiner et de valider la version préliminaire du Rapport sur l’entreprenariat des femmes.
A. Objectifs
- Débattre en détail des différentes composantes du Rapport et en évaluer la qualité
- Examiner les résultats de la recherche par pays et identifier les points qui nécessitent des éclaircissements, le cas échéant
- Comparer les messages et les recommandations de politiques avec les questions identifiées et analysées et fournir des suggestions pour les rendre plus rationnels, si nécessaire
- Déterminer les améliorations nécessaires et faire des suggestions à cet égard pour la version finale du Rapport
- Débattre de la façon dont les conclusions du Rapport peuvent être utilisées dans la pratique
B. Structure
La réunion sera interactive. Des séances plénières seront combinées à des travaux de groupe pour permettre des débats approfondis et des suggestions de fond de la part des participants.
C. Produits escomptés
- Examen exhaustif du Rapport sur l’entreprenariat des femmes
- Observations et suggestions concrètes sur la façon d’améliorer le Rapport
- Examen et validation du Rapport
D. Participants
La réunion verra la participation d’experts nationaux et régionaux, de représentants des pays analysés, de représentants des institutions partenaires, notamment des organismes des Nations Unies, de la Commission de l’Union africaine et des commissions économiques régionales, et des représentants de la CEA.
E. Langues de travail
Les langues de travail de la réunion seront l’anglais et le français.