AFRI-RES est un centre de compétence technique et d’excellence basé en Afrique et ayant pour objectif général de renforcer la capacité des institutions africaines (gouvernements, organisations des bassins fluviaux, communautés économiques régionales, pools énergétiques, pour ne citer que ceux-là) et du secteur privé (promoteurs de projets et bailleurs de fonds) à planifier, à concevoir et à exécuter des projets d’investissement infrastructurels à l’épreuve des variations et des changements climatiques dans un certain nombre de secteurs.
Dans les rapports de leurs études conjointes sur le thème Enhancing the Climate Resilience of Africa’s Infrastructure (Renforcer la résilience climatique des infrastructures de l’Afrique), la Banque mondiale et la CEA ont estimé que l’incapacité à intégrer les changements climatiques dans la planification et la conception de l’infrastructure électrique et hydraulique pourrait entraîner, dans les pires scénarios de sécheresse, une baisse de 5 à 60 % des revenus de l’hydroélectricité (selon le bassin fluvial), ainsi qu’une forte augmentation, jusqu’à trois fois le chiffre de référence, des dépenses d’énergie pour les consommateurs. Dans les scénarios le plus humides, un développement infrastructurel sur la base du statu quo pourrait causer un manque à gagner financier substantiel, de l’ordre de 15 à 130 % du niveau de référence. Concernant l’irrigation, les projections font état d’une perte de revenu maximale de 10 à 20 % pour la plupart des bassins. Dans les scénarios humides, le manque à gagner le plus élevé serait de 1 à 4 % ; le bassin de la Volta fait alors exception, avec un manque à gagner environ dix fois supérieur. Dans le secteur des transports, les changements climatiques devraient se traduire par un raccourcissement du cycle de réparation des routes, avec pour conséquence une forte augmentation des dépenses d’entretien et de rénovation périodique. Dans les pires scénarios climatiques, les dégâts causés aux routes par les précipitations peuvent multiplier par 10 les coûts de remise en état, tandis que ceux causés par les inondations peuvent les multiplier par 17. Il est donc clair que les milliards de dollars nécessaires pour combler l’énorme déficit infrastructurel de l’Afrique risquent d’être engloutis dans la réparation des dégâts causés par les variations et les changements climatiques, ce qu’il faut à tout prix empêcher.
À cet égard, la Commission économique pour l’Afrique (par l’intermédiaire de son Centre africain pour les politiques climatiques), la Commission de l’Union africaine, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement ont ensemble lancé un mécanisme d’investissement de projets à l’épreuve du climat (Africa Climate Resilient Investment Facility – AFRI-RES). Ce mécanisme est aujourd’hui opérationnel grâce à un financement initial fourni par le Fonds de développement nordique.