Addis-Abeba, 17 mars 2025 (CEA) - En amont de la Conférence des ministres de 2025, une réunion d’experts de trois jours s’est clôturée par la Secrétaire exécutive adjointe en charge des programmes et Économiste en chef de la Commission économique pour l’Afrique, Hanan Morsy, appelant les pays africains à fournir des efforts concertés pour façonner un avenir plus prospère pour le continent.
« Nous nous trouvons à la croisée des chemins », a déclaré Mme Morsy, soulignant les défis structurels auxquels l’Afrique est confrontée, notamment le faible niveau des échanges intra-africains, les déficits persistants en infrastructures et l’industrialisation limitée. Si ces obstacles sont importants, elle a affirmé qu’ils ne sont pas insurmontables « car à côté de ces défis se cachent des opportunités ».
Dans un paysage mondial en rapide évolution, façonné par des dynamiques de pouvoir changeantes et la disruption numérique, l’Afrique doit jouer un rôle proactif dans la construction de son avenir, avec la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) comme instrument essentiel.
« C’est l’occasion pour nous de redéfinir la position économique de l’Afrique, de faire entendre notre voix sur les enjeux mondiaux et de façonner les règles du commerce mondial et de la gouvernance économique », a-t-elle indiqué, parlant de l’Accord commercial.
Pour parvenir à une croissance économique durable, l’Afrique doit également privilégier les investissements dans l’industrie manufacturière locale et les chaînes de valeur régionales, a-t-elle exhorté.
« Nous devons investir dans l’industrie manufacturière locale, créer des chaînes de valeur régionales et transformer nos ressources ici même, dans les secteurs pharmaceutique, de la mobilité électrique, de l’agroalimentaire, et au-delà. C’est ainsi que nous créons des emplois. C’est ainsi que nous bâtissons une prospérité durable ».
Rappelant que l’avenir du commerce est numérique, Morsy a appelé à un environnement propice à l’innovation numérique. « Nous devons supprimer les obstacles au commerce électronique, harmoniser les systèmes de paiement numérique et accélérer la mise en œuvre du protocole de la ZLECAf sur le commerce numérique ».
Investir dans les infrastructures numériques n’est pas seulement judicieux, c’est essentiel », a-t-elle souligné.
Elle a également appelé à des efforts pour combler le déficit en matière d’infrastructures et de connectivité, déclarant : « Nous connaissons les chiffres. L’Afrique est confrontée à un déficit de financement des infrastructures de 170 milliards de dollars des États-Unis par an. Mais nous connaissons aussi les solutions. Nous devons adopter des financements innovants à savoir des partenariats public-privé, des financements mixtes, une collaboration régionale. Nous avons besoin de routes, d’énergie et d’infrastructures numériques capables de connecter nos populations et de débloquer nos marchés ».
Mme Morsy a également insisté sur la promotion de la transformation numérique et de la facilitation du commerce, soulignant que l’avenir du commerce est numérique, sans frontières et rapide. « Nous devons supprimer les obstacles au commerce électronique, harmoniser les systèmes de paiement numérique et accélérer la mise en œuvre du Protocole de la ZLECAf sur le commerce numérique ».
« Investir dans les infrastructures numériques n’est pas seulement judicieux, c’est essentiel. Cela favorisera la transparence, réduira les coûts et ouvrira de nouveaux marchés aux entrepreneurs africains », a-t-elle ajouté.
Elle a également souligné la nécessité d’investir dans le développement du capital humain pour l’avenir du travail.
« Le plus grand atout de l’Afrique ne réside pas dans le sous-sol ; il ne réside pas dans les matières premières. Il réside dans notre population, notre jeunesse. Cela implique d’intensifier l’éducation, la formation professionnelle et le développement des compétences, en particulier dans les secteurs qui façonneront l’avenir : la fabrication de pointe, l’Intelligence artificielle (IA), les technologies financières et les énergies renouvelables. En dotant nos jeunes, nous autonomisons l’Afrique », a-t-elle ajouté.
Elle a conclu en appelant au renforcement de la stabilité macroéconomique et de la gouvernance, et a déclaré : « Sans systèmes financiers solides, le progrès stagne. Nous avons entendu les appels au renforcement de la discipline budgétaire, à l’amélioration de la gestion de la dette, à l’élargissement de l’accès au financement privé et à la promotion de modèles de financement innovants, notamment la finance verte pour lutter contre le changement climatique et la perte de biodiversité ».
Mme Morsy a appelé les Africains à parler d’une seule voix pour réformer l’Architecture financière mondiale et a exhorté les pays à « résoudre les flux financiers illicites et à exiger un accès équitable aux capitaux mondiaux ».
Le nouveau Président du Bureau, Zakaria el Harmiri quant à lui, a félicité les délégués pour leurs délibérations éclairées et a appelé à des actions urgentes pour concrétiser ces idées.
« Compte tenu du contexte d’instabilité et d’incertitude géopolitiques, ainsi que des nouvelles technologies et des défis auxquels nous sommes confrontés, nous sommes convaincus que la ZLECAf stimulera l’industrialisation et garantira la diversification des économies africaines », a-t-il souligné.
Environ 524 délégués de 40 États membres, ainsi que des partenaires et organisations clés, étaient présents.
Avant son allocution, les recommandations et résolutions issues des trois jours de délibérations ont été présentées et acceptées par les délégués. Les participants ont notamment appelé à :
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Accélérer la suppression des barrières commerciales et améliorer la logistique afin de réduire les coûts et d’accroître l’efficacité ;
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Investir résolument dans notre avenir industriel et numérique tout en garantissant la sécurité alimentaire et la résilience aux chocs climatiques ;
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Établir des partenariats solides, en Afrique et au-delà, qui favorisent la croissance, le développement durable et la prospérité partagée ;
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Strengthening macroeconomic stability and unlocking financing solutions across national, regional, and international levels.
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