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La CMAE 10 démarre à Abidjan, exhortant l’Afrique à intensifier ses efforts contre la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse

5 septembre, 2024
La CMAE 10 démarre à Abidjan, exhortant l’Afrique à intensifier ses efforts contre la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 5 septembre 2024 (CEA) – La dixième session de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE) s’est tenue aujourd’hui à Abidjan sous le thème : « Renforcer l’ambition de l’Afrique pour réduire la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse ». Cette importante réunion, qui attire l’attention sur la nécessité urgente de lutter contre la dégradation des terres en Afrique, a été présidée par le Premier ministre de Côte d’Ivoire, Son Excellence Robert Beugré Mambé, en présence de plusieurs ministres africains de l’environnement, de décideurs politiques et partenaires de développement de tout le continent.

Ladite conférence, organisée en partenariat avec le Gouvernement de Côte d’Ivoire, la Commission économique pour l’Afrique (CEA), la Commission de l’Union africaine, la Banque africaine de développement, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) et d’autres principales parties prenantes, vise à catalyser l’action collective et à rehausser le profil politique de la dégradation des terres, de la désertification et de la sécheresse en Afrique.

Avec 65 % des terres africaines dégradées, affectant plus de 400 millions de personnes, cette session extraordinaire marque un tournant critique dans les efforts de l’Afrique visant à restaurer ses ressources en terres. À l’échelle mondiale, la dégradation des terres touche 3,2 milliards de personnes, et les pays en développement en supportent le fardeau de manière disproportionnée. Rien qu’en Afrique, on estime que 4,4 millions d’hectares de terres productives sont perdues chaque année à cause de la désertification, ce qui réduit la productivité agricole et contribue à la sous-alimentation de plus de 68 millions de personnes. En outre, la désertification entraîne l’extinction d’environ 27 000 espèces chaque année et coûte à l’économie mondiale 10 % de son PIB, l’Afrique subsaharienne supportant 22 % du coût total de la dégradation des terres.

Dans son discours d’ouverture, le Premier Ministre de Côte d’Ivoire, Son Excellence Robert Beugré Mambé a déclaré : « Il y a une disproportion qui est très inquiétante. Nous devons pouvoir nous tenir informés pour apporter des réponses à nos préoccupations, auprès de la communauté mondiale, qui s’inquiète de l’impact très négatif du changement climatique sur nos activités économiques, humaines et sociales. Certains exemples montrent que le changement climatique affecte chaque année plus de 100 millions d’hectares de terres ».

Parmi les solutions pour lutter contre la dégradation des terres africaines, le premier ministre de Côte d’Ivoire a souligné la nécessité d’adopter l’économie circulaire pour utiliser le moins possible nos ressources naturelles et de développer la capacité d’anticiper les prévisions météorologiques.

Dans son allocution, la Secrétaire exécutive adjointe et Économiste en chef de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Hanan Morsy, a souligné que le changement climatique, la pollution et la perte de biodiversité ne sont pas seulement des questions environnementales, mais aussi des défis économiques et sociaux qui menacent le même tissu de nos sociétés et exigent notre action immédiate et unie.

« Le changement climatique coûte chaque année aux économies africaines jusqu’à 15 % de leur PIB. Les gouvernements consacrent jusqu’à 9 % de leurs budgets à faire face aux conditions météorologiques extrêmes, tout en étant aux prises avec le surendettement et face à des arbitrages difficiles entre l’action climatique et la satisfaction des besoins critiques de développement, tels que la santé et l’éducation », a déclaré Hanan Morsy.

À cette fin, la Secrétaire exécutive adjointe et Économiste Morsy de la CEA a suggéré que nous agissions maintenant.

« Des programmes comme REDD+ (« Réduire les émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement »), qui visent à réduire les émissions dues à la déforestation, sont cruciaux, mais nous avons besoin de plus », a-t-elle ajouté.

Hanan Morsy a souligné l’engagement de la CEA à soutenir les États membres dans la lutte contre le changement climatique, la dégradation des terres et la déforestation en harmonisant les protocoles carbone, en améliorant l’accès au financement climatique, en alignant les CDN sur les objectifs mondiaux et en renforçant les négociateurs africains sur le climat.

« Les défis auxquels nous sommes confrontés sont immenses, mais les opportunités qui s’offrent à l’Afrique pour montrer la voie en proposant des solutions innovantes et durables le sont tout autant. En tirant parti de nos forces collectives et en approfondissant notre collaboration, nous pouvons protéger nos écosystèmes, responsabiliser nos communautés et favoriser le développement durable. Cette voie à suivre nécessitera un engagement, tant en termes de ressources, de politique que d’action », a conclu la secrétaire exécutive adjointe et économiste en chef de la CEA.

La dixième Session extraordinaire vise à renouveler les engagements, à relever les ambitions et à renforcer la résilience face aux effets de ces défis environnementaux. En se concentrant sur quatre domaines politiques clés – renforcer les efforts d’atténuation de la sécheresse, atteindre les objectifs de neutralité en matière de dégradation des terres, promouvoir la restauration des écosystèmes et forger des partenariats – la session vise à générer des progrès tangibles.

Les résultats de cette session extraordinaire seront présentés lors de la prochaine seizième session de la Conférence des parties à la CNULD (COP16), ainsi que lors des principaux forums de l’Union africaine, notamment le Comité des chefs d’État et de gouvernement africains sur le changement climatique et la Session ordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine début 2025.

Pour plus d’informations, veuillez contacter M. Tahirou Gouro, Chargé de communication au BSR-AO/CEA. (gouro2@un.org)

Publié par :
La Section des communications
Commission économique pour l’Afrique
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